La région vallonnée de Charlevoix sera la prochaine à profiter d’un tronçon officiel sur la Route verte, le plus grand itinéraire cyclable en Amérique du Nord. Le projet est sur la bonne voie, même si plusieurs étapes restent à franchir avant d’accueillir les premiers cyclistes.

Inaugurée il y a 25 ans, la Route verte permet aux cyclistes de parcourir sur deux roues une vaste partie du territoire québécois, de l’Estrie à la Gaspésie et de l’Outaouais à la Côte-Nord. Seulement, avec ses montées abruptes et ses longs segments routiers où poids lourds et vélos doivent cohabiter, Charlevoix ne fait toujours pas partie de l’itinéraire officiel de la Route verte. Certes, des cyclistes téméraires, aux jambes bien entraînées, s’y aventurent, mais ils doivent composer avec un tracé qui n’a pas été pensé pour eux.

La donne va changer, explique Nicolas Audet, coordonnateur au développement de la Route verte.

« Depuis plus d’un an, nous travaillons de concert avec les municipalités concernées pour identifier le meilleur tracé. Ce tracé n’est pas complété à 100 %, mais il est en grande partie défini. L’objectif est de progresser pour obtenir une homologation des tracés en 2024. »

Le tracé de la Route verte charlevoisienne s’étendra sur 165 km et permettra aux cyclistes de relier la région de Beaupré et la municipalité de Saint-Siméon. Lorsque la chose sera possible, le tracé officiel s’écartera de la très passante – et pas très intéressante, disons-le – route 138.

« Entre Baie-Saint-Paul et La Malbaie, plusieurs tracés étaient envisagés. Après analyse, le tracé choisi passera par la Route des Montagnes, soit les municipalités de Saint-Urbain, Saint-Aimé-des-Lacs et Notre-Dame-des-Monts. Le parcours offrira de beaux panoramas sur les montagnes en plus d’offrir des pentes moins importantes qu’ailleurs. C’est le tracé le plus sécuritaire et le plus intéressant. »

Une fois les tracés choisis homologués, des travaux d’aménagement devront encore être faits pour assurer la sécurité des cyclistes. « Dans certains cas, les aménagements cyclables existent, mais pas toujours. Il faudra réaliser les aménagements, et ces travaux peuvent prendre de quelques mois à quelques années. Par exemple, il faudra trouver des solutions sécuritaires pour traverser la route 138. On est déjà en discussion à ce sujet. »

D’autres régions du Québec sont aussi en attente d’un tracé homologué sur la Route verte. C’est le cas de la Côte-Nord, qui aimerait voir la petite municipalité de Kegaska (à l’est de Natashquan) être reliée à Baie-Comeau. Le nord de la péninsule gaspésienne, entre Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine et Rivière-au-Renard, est aussi du nombre.

« Ces secteurs sont aussi en développement, mais la belle mobilisation régionale à laquelle on assiste dans Charlevoix a permis de créer un véritable élan. On sent un engouement pour le projet. Il faut dire que le développement de la Route verte devrait permettre d’attirer plus de cyclistes et d’excursionnistes dans la région. »

Bref, le projet est emballant, mais Nicolas Audet le répète : il faudra attendre encore quelques années avant de voir les fameux panonceaux de signalisation de la Route verte faire leur apparition dans Charlevoix.

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  • 5300
    Nombre de kilomètres que compte actuellement la Route verte