C’est arrivé deux fois au cours des dernières semaines au large de Cap-Chat et de Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie : des amateurs de planche à pagaie sont sortis sur le fleuve alors que la mer était calme et que les vents étaient inexistants. Subitement, de forts vents se sont levés et les ont entraînés vers le large. Incapables de revenir sur la côte, ils ont dû appeler les secours.

« Par chance, les gens avaient leur veste de flottaison individuelle, ce qui est primordial, commente Steve Dumont, directeur de la Sécurité incendie à la MRC de la Haute-Gaspésie. Les deux groupes avaient leur cellulaire avec eux, ils ont pu contacter les services d’urgence. »

Tous ont pu être ramenés sur la rive, sains et saufs. « Ils étaient bien organisés, c’est des gens qui connaissaient le secteur », ajoute-t-il.

Ils ont toutefois commis une erreur : quitter la sécurité d’une anse pour s’engager vers le large. « Tu t’aventures un peu trop loin pour voir le paysage, pour voir de beaux couchers de soleil, indique M. Dumont. Mais quand les vents virent de bord, tu ne peux pas contrôler ça. »

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le coucher de soleil, c’est beau. Il faut quand même prévoir les possibles changements de température.

Par coïncidence, Réseau plein air Québec a choisi ce type de mésaventure pour une campagne qui invite les amateurs de plein air à contribuer à diminuer les accidents. Sur le site internet de la campagne, on garde un ton humoristique quand on demande au lecteur ce qu’il aurait pu faire pour éviter cette mésaventure. Il y a un choix de réponses :

A- Rien de plus, j’étais préparé à 100 % et je résiste bien au froid.

B- Je me serais mieux préparé.

C- J’aurais apporté des croustilles et le nécessaire pour me préparer un mojito.

La réponse est évidemment B. On explique qu’il est important de s’informer des prévisions météo et des marées et qu’une formation pourrait permettre de mieux évaluer les risques.

« L’approche “faire peur”, ce n’est pas vraiment gagnant, affirme Annick St-Denis, directrice générale de Réseau plein air Québec. Faire du plein air, c’est quelque chose d’agréable, alors on veut rester dans le ton. »

Le réseau a lancé la campagne « Fais partie de la solution » pour contribuer à résoudre deux grands problèmes qui touchent le monde de plein air : les primes d’assurance qui grimpent en flèche pour les organisations et les gestionnaires de sites, ainsi que la perte d’accès à certains lieux de pratique.

« On a créé un comité assurance avec différents intervenants du plein air, des fédérations, des gens d’assurance, des gens des parcs », raconte-t-elle.

On a fait une étude pour faire le portrait des assurances dans le milieu du plein air. Puis, on s’est dit qu’il fallait aussi faire quelque chose par rapport au grand public : il faut que les gens réalisent que ce ne sont pas juste les fédérations ou les gestionnaires de sites qui doivent créer des conditions gagnantes pour mettre les assureurs en confiance.

Annick St-Denis, directrice générale de Réseau plein air Québec

Autrement dit, les amateurs de plein air doivent faire partie de la solution.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Les Québécois ont pris d’assaut de nombreux lieux de plein air pendant la pandémie. Certains propriétaires ont réagi en interdisant l’accès.

L’épineuse question des accès…

La campagne répond à un autre problème : la perte d’accès.

« Il y a eu la folie furieuse de la COVID-19 : les gens ont débarqué en masse sur les sites de pratique, rappelle Mme St-Denis. En panique, au lieu d’essayer de trouver des solutions, on a fermé des sites municipaux ou des propriétés privées. »

C’est un peu le sujet du deuxième volet de la campagne : après une belle fin de semaine de canot-camping, l’amateur de plein air ne retrouve plus sa voiture. Que s’est-il passé ?

A- Le gestionnaire de site l’a vendue en mon absence pour payer sa prime d’assurance qui ne cesse d’augmenter.

B- J’étais stationné sur un terrain privé. Ma voiture a été remorquée.

C- En mon absence, une équipe a dû secourir un groupe de canoteurs. Ma voiture bloquait l’accès des véhicules d’urgence. Elle a été déplacée 100 mètres plus loin.

Respecter la propriété privée, c’est le gage de bonnes relations avec un propriétaire de site.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Échapper sa bouteille d’eau sur la tête de quelqu’un en bas, ça peut arriver. Vaut mieux avoir une assurance de responsabilité civile.

… et des assurances personnelles

Le dernier volet de la campagne porte sur les assurances personnelles : l’amateur de plein air aurait avantage à vérifier s’il est vraiment couvert par une assurance responsabilité civile.

« On voulait faire comprendre aux gens que s’ils causent une situation problématique, ils peuvent être poursuivis », souligne Annick St-Denis.

Car oui, échapper une pièce d’équipement d’escalade sur quelqu’un qui se trouve en bas d’une paroi, c’est quelque chose qui arrive…

Consultez le site de la campagne « Fais partie de la solution »

Suggestion de vidéo

Voir la grive solitaire

On l’entend souvent, on la voit rarement. Voici quelques images de la grive solitaire.

Regardez la vidéo au complet

Chiffre de la semaine

693 mètres

C’est le sommet de l’Ontario, la crête Ishpatina. Par comparaison, le mont Ham, en Estrie, fait 713 mètres.