C’est au Québec que les amateurs de plein air devront vivre leurs aventures au cours des prochaines semaines. Ils peuvent se réconforter en pensant à tous les animaux et les oiseaux qui passeront l’hiver avec eux.

« Les mammifères n’ont pas tendance à migrer », note Patricia Presseau, directrice des soins animaliers au Zoo Ecomuseum, à Sainte-Anne-de-Bellevue. « Mais il y en a certains qu’on ne verra pas parce qu’ils sont en hivernation ou en hibernation. »

Ces deux états sont quelque peu différents. Les ours et les ratons laveurs, notamment, sont des spécialistes de l’hivernation.

« Le métabolisme va ralentir, mais ils peuvent se réveiller », indique Mme Presseau.

Si on pense à l’ours, les petits naissent en janvier ou février. La mère va donc se réveiller pour mettre bas et prendre soin de ses petits.

Patricia Presseau, directrice des soins animaliers au Zoo Ecomuseum

Un réveil tout en douceur

L’ours et le raton laveur peuvent sortir de leur tanière pour une courte période, notamment lorsque la température est plus clémente, mais généralement, ils ne vont pas s’alimenter parce qu’ils ne trouveront pas de source de nourriture.

Il ne faut pas s’attendre à voir un ours sauter sur un raquetteur ou un skieur de passage pour le dévorer. « Bien sûr, un ours reste un ours ; dans la nature, on le laisse tranquille, indique Mme Presseau. Mais à son réveil d’hivernation, son estomac n’a pas consommé pendant plusieurs mois. Il ne va pas se gaver. Les premiers repas seront petits et ils vont augmenter. Ce n’est pas comme nous : on mangerait un ours tellement on est affamés ! »

Avec les hivers de plus en plus en dents de scie, on voit de plus en plus de ratons laveurs sortir brièvement, notamment en milieu urbain.

Les véritables dormeurs sont ceux qui hibernent. Leur métabolisme est laissé au minimum. « Ils vont quand même avoir une fréquence cardiaque, les poumons fonctionnent, mais ils vont avoir une dépense énergétique minimale pour rester en vie », explique Mme Presseau.

L’experte en la matière, c’est la marmotte. « Il n’y a pas de réveil qui se fait pendant la saison hivernale. Elle commence tôt à se préparer pour l’hiver, dès septembre-octobre, elle accumule des réserves. »

Une autre grande dormeuse, c’est la chauve-souris. Il est d’ailleurs préférable de ne pas aller se promener dans la grotte qu’elle a choisie comme dortoir pour ne pas la déranger dans son précieux sommeil.

Il y a des mammifères qui n’hivernent pas, qui n’hibernent pas, mais qui restent bien cachés lorsqu’il fait vraiment froid. Ils sont un brin frileux. Le porc-épic, par exemple. « Il peut être capable de rester caché quelques jours, sans s’alimenter, sans sortir, quand le temps est vraiment mauvais, indique Mme Presseau. Il a une bonne réserve de gras, mais il est moins adapté que d’autres au froid. »

Des mammifères actifs

Il y a justement beaucoup de mammifères qui demeurent bien actifs pendant l’hiver, comme le renard, qui peut compter sur une fourrure extrêmement dense en hiver.

Si on a la chance d’observer un renard roux l’hiver, puis l’été, on voit une énorme différence. Il semble beaucoup plus gros en hiver.

Patricia Presseau, directrice des soins animaliers au Zoo Ecomuseum

« Il utilise sa queue comme foulard : quand il se couche, il protège ses extrémités, comme le bout des pattes et le museau », ajoute-t-elle.

PHOTO FOURNIE PAR FOREST WANDER

Il est bien rare qu’on puisse observer un pékan. Cette belle bête est surtout active la nuit.

Les loups et les coyotes prennent aussi du volume l’hiver. Les animaux de la famille des mustélidés (martres, hermines, pékans, loutres, etc.) sont également très actifs en hiver. On peut voir leurs traces sur la neige au lever du jour. Dans le cas des loutres, on voit fréquemment de longues traces de glissade sur les petites pentes qui bordent les cours d’eau.

Les animaux aquatiques comme le castor demeurent bien éveillés et se déplacent notamment au fond de l’eau, là où elle ne gèle pas. « Si l’eau ne gèle pas, c’est qu’elle est au-dessus de 0 oC, observe Patricia Presseau. Le corps du castor est adapté pour fonctionner très bien dans ces conditions-là. »

Les caribous, orignaux et cerfs de Virginie sont aussi bien adaptés à l’hiver, même si les cerfs doivent augmenter leur apport calorique en automne pour se faire des réserves. « Il peuvent perdre jusqu’à 30 % de leur poids l’hiver », indique Mme Presseau.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Plusieurs hiboux et chouettes, comme cette chouette rayée, passent l’hiver au Québec. Attention, il ne faut surtout pas les réveiller pendant la journée.

Il y a également des oiseaux qui restent avec nous l’hiver, comme la mésange à tête noire, qu’on entend souvent au petit matin. Le cardinal est particulièrement magnifique dans un décor blanc, comme le geai bleu. La plupart des hiboux demeurent aussi sur place. Il arrive souvent qu’on voie des traces d’ailes de hibou là où se termine abruptement la piste d’une petite souris (plusieurs petites bestioles se déplacent sur la neige en hiver, à leurs risques et périls).

Par contre, les merles d’Amérique et les carouges à épaulettes nous quittent. Lorsqu’on entend de nouveau leur chant, c’est que le printemps est arrivé.

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Chiffre de la semaine

5000

Selon des peintures rupestres dans la région de l’Altaï chinois, cela ferait au moins 5000 ans que les skis existent. Les autorités chinoises soutiennent que ces peintures ont de 10 000 à 12 000 ans, alors que des experts occidentaux estiment leur âge à 5000 ans.