La montagne est de retour sur le logo de MEC. Les vêtements de yoga ont pris le bord. La boutique de plein air a décidé de revenir à ce qui la caractérisait : des vêtements et de l’équipement pour le camping et les sports de plein air.

Ceux qui s’ennuyaient de l’ancienne Mountain Equipment Coop peuvent se permettre un peu d’espoir : le (relativement) nouveau président de MEC, Eric Claus, est un Montréalais d’origine qui a pris sa carte de membre de la coopérative en 1984.

« On ramène MEC sur la voie qu’elle suivait alors qu’elle était à son meilleur », affirme M. Claus dans une entrevue accordée au magasin du Marché central, alors que l’entreprise s’apprête à dévoiler un nouveau logo. La silhouette d’une montagne refera son apparition sur celui-ci, remplaçant un simple carré vert avec les lettres MEC, « un logo qui aurait pu être celui d’une banque ».

  • Le nouveau logo de MEC commence à faire son apparition sur les magasins. À l’origine, MEC signifiait Mountain Equipement Coop. Maintenant que l’entreprise n’est plus une coopérative, les lettres MEC font référence à Mountain Equipment Company.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Le nouveau logo de MEC commence à faire son apparition sur les magasins. À l’origine, MEC signifiait Mountain Equipement Coop. Maintenant que l’entreprise n’est plus une coopérative, les lettres MEC font référence à Mountain Equipment Company.

  • Le nouveau logo de MEC accueille les clients au magasin du Marché central.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Le nouveau logo de MEC accueille les clients au magasin du Marché central.

  • En 2013, le logo avait été remplacé par un simple carré vert avec les lettres MEC.

    PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

    En 2013, le logo avait été remplacé par un simple carré vert avec les lettres MEC.

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« Ça a l’air de rien, mais ça a beaucoup de signification pour beaucoup de gens, affirme M. Claus. C’est comme un sceau d’approbation qui dit : on revient à nos racines. »

Mauvaises décisions

Il y a un an, une société américaine d’investissement privée, Kingswood Capital Management, a fait l’acquisition des actifs de MEC, alors sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. La société a fait appel à M. Claus pour gérer MEC, qui perdait son statut de coopérative.

Alors à la semi-retraite après une carrière de 25 ans à la tête de diverses entreprises de détail au Canada et aux États-Unis, Eric Claus ne s’est pas fait prier.

« C’était mon magasin préféré au Canada, affirme-t-il. Ma femme et moi, nous sommes vraiment des gens de plein air. On fait beaucoup de randonnée, on a passé six mois dans le nord de l’Alaska et du Yukon, on va plus souvent dans le bois que des personnes normales. On a une maison sur le bord de la mer, on fait du kayak, mais je ne suis pas un expert. Pour moi, c’était important que quelqu’un me conseille, que je puisse compter dessus. »

Au début, il ne comprenait pas comment MEC pouvait éprouver de tels problèmes financiers alors que les magasins et la boutique en ligne allaient plutôt bien.

Leur problème, c’était le cash flow, le bilan. Ils ont fait d’énormes dépenses en capital pour le siège social, pour des magasins à Vancouver et à Toronto. Lorsque la COVID est arrivée, tout s’est effondré, ils ont frappé un mur financier.

Eric Claus, nouveau président de MEC

Eric Claus a accepté de gérer l’entreprise notamment parce qu’il allait avoir les coudées franches.

« J’ai vu tellement de circonstances où les sociétés d’investissement privées achetaient une entreprise et arrivaient avec un modèle : coupe ci, coupe ça, sans comprendre l’entreprise. Et souvent, ça tuait la raison d’être de l’entreprise. »

Retrouver sa voie vers le plein air

Le nouveau président ne veut pas s’appesantir sur les difficultés de l’ancienne coopérative, sinon pour dire qu’elle avait perdu sa voie. Elle s’est notamment éparpillée dans des sports plutôt urbains comme le yoga.

MEC se recentre donc sur des activités comme la randonnée, l’escalade, le camping, le kayak, le cyclisme et le ski hors piste. « On n’est pas un magasin de mode, on est un magasin de sports de plein air », lance-t-il.

L’entreprise recentre aussi sa marque privée qui, dans le passé, avait été très appréciée des amateurs de plein air. « Ça représente une grande partie de notre chiffre d’affaires. Mais ce n’était plus excitant, ce n’était plus avant-gardiste. Ça commençait à être plus mode que technique. On revient à ce que ce soit technique, mais ce n’est pas parce que c’est technique que ça doit être laid. »

MEC va également réintroduire certains programmes qui étaient appréciés des employés, comme des excursions et des expéditions subventionnées. De quoi attirer des amateurs de plein air en période de pénurie de main-d’œuvre.

MEC n’est plus une coopérative, mais elle a conservé le concept de membres. Pour l’instant, ceux-ci ne bénéficient pas d’avantages importants, mais Eric Claus espère changer cela avec le lancement d’un nouveau programme de fidélité, probablement en 2022.

Toutefois, ceux qui jugent le magasin du Marché central peu accessible, notamment en transports en commun, ne devraient pas miser sur un déménagement. « Pour être honnête, on n’a pas de plans pour un changement. C’est un magasin qui fonctionne très bien, on a une très bonne équipe, une bonne clientèle. Un déménagement, c’est tellement d’argent. »

Le déménagement du magasin de Vancouver avait coûté 50 millions de dollars, ce qui avait contribué à l’effondrement de la coopérative. « Et le chiffre d’affaires est à peu près le même ! », s’exclame M. Claus.

Par contre, il pourrait être question un jour d’ouvrir des boutiques dans des villes de plein air, comme Mont-Tremblant, Whistler ou Banff. Mais pour l’instant, il ne s’agit que de discussions à l’interne.

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