Alors que l’Estrie passe en zone rouge à minuit jeudi, les stations de ski de la région continuent leur préparation à l’ouverture d’une saison marquée par l’incertitude. Elles gardent néanmoins espoir que le niveau d’alerte soit redescendu au moment où les pistes accueilleront leurs premiers skieurs d’ici quelques semaines.

« C’est mieux que ça arrive maintenant qu’en plein milieu de la saison », avance Marc-André Meunier, directeur marketing et communication chez Bromont, montagne d’expériences. « Soyons positifs, essayons d’épouser au maximum les règles et tentons de revenir en palier orange avant le mois de décembre », affirme pour sa part François Leduc, directeur des ventes et marketing à Owl’s Head.

En zone rouge, les chalets des stations de ski ne peuvent servir que de refuge contre le froid. Les restaurants doivent donc rester fermés, sauf pour les plats pour emporter. Les sièges des remontées mécaniques ne peuvent être utilisés que par des personnes du même ménage. Les boutiques de location et ateliers de réparation demeurent ouverts, mais les écoles de ski doivent rester fermées.

« Ça limite à plus ou moins 50 % de capacité des remontées mécaniques », affirme Jean-Michel Ryan, PDG de la station Sutton.

Préparation pour les mesures sanitaires

Les stations de ski de la région travaillent actuellement à adapter leurs installations aux contraintes établies par la santé publique, en collaboration avec l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ).

Bromont prévoit d’ouvrir trois terrasses chauffées et des points de restauration extérieure. M. Meunier invite les skieurs à se disperser sur les nombreux versants et remontées de la montagne pour éviter que le temps d’attente s’allonge aux remonte-pentes.

À Owl’s Head, on travaille à la mise sur pied de menus pour emporter. Vu que l’ouverture de l’école de ski n’est prévue qu’en janvier, M. Leduc a confiance qu’une solution pourra être trouvée d’ici là pour permettre sa réouverture, si la région demeure en palier d’alerte maximale.

L’absence de revenus de restauration et des cours de ski peuvent faire mal aux stations. « C’est sûr que chaque département est contributeur des revenus de la station, mais on va s’ajuster en fonction des critères évolutifs de la santé publique et on va réorganiser nos activités en conséquence », précise Jean-Michel Ryan de Sutton.

La santé publique recommande également d’éviter tout déplacement interrégional qui n’est pas nécessaire. Les responsables des stations de ski n’ont pas voulu se prononcer sur l’impact que cette mesure pourrait avoir sur la présence des skieurs sur les pentes. M. Ryan rappelle plutôt aux skieurs qu’ils doivent respecter les consignes de leur zone d’origine, s’ils se déplacent d’une zone plus chaude à une zone plus froide.

IMAGE FOURNIE PAR L'ASSOCIATION DES STATIONS DE SKI DU QUÉBEC

Tableau des règles sanitaires pour les stations de ski

Des modèles d’affaires chamboulés

« On est habitués de s’adapter à la nature quand elle est bonne ou moins bonne. Cette année, on doit s’adapter avec la pandémie », souligne Jean-Michel Ryan, qui est aussi Président du conseil d’administration de l’ASSQ.

Les responsables interrogés anticipent même que la clientèle pourrait être plus nombreuse à cause de la présence des snowbirds au Québec, mais aussi à cause des horaires plus flexibles du télétravail. « Les gens vont vouloir profiter du plein air plus que jamais avec les contraintes du confinement », croit M. Ryan.

Cette saison, les stations de ski misent davantage sur la vente d’abonnements et moins sur les billets à la journée. À Bromont, les ventes ont même été interrompues sur certains produits, y compris les laissez-passer de fin de semaine afin de s’assurer de ne pas dépasser la capacité de la montagne.

Owl’s Head avait déjà prévu de mettre en place une nouvelle billetterie en ligne qui arrive à point nommé. Sutton et Bromont ont également développé un nouveau système de vente en ligne sans contact qui permet d’assurer la traçabilité des gens qui viennent utiliser leurs installations.

Une version antérieure de ce texte affirmait que les boutiques de location et d'achats de matériel ainsi que les ateliers de réparation devaient rester fermés en zone rouge. Cette information a été mise à jour par l'ASSQ le 11 novembre. Selon les consignes sanitaires à jour, ces installations peuvent opérer en zone rouge.