(Montréal) La Montréalaise Caroline Veyre et Groupe Yvon Michel (GYM) n’étaient plus au même diapason et ont convenu de mettre fin à leur association. Mais il semble que les deux parties ne s’entendent pas sur les causes du divorce.

Radio-Canada a rapporté la semaine dernière qu’après avoir congédié ses entraîneurs Danielle Bouchard et Stéphan Larouche, Veyre (7-0) a décidé de quitter GYM, pour des raisons sportives et financières.

Rejointe par La Presse Canadienne lundi, Katia Banel, l’agente de la boxeuse, a indiqué que Veyre et elle étaient insatisfaites de la progression de la pugiliste, estimant que ses adversaires n’étaient pas d’assez bonne qualité pour la faire progresser. Banel a également évoqué des sommes dues par GYM au contrat de Veyre qui ne lui avaient pas été versées.

« C’est certain que le départ s’est fait d’un commun accord. Il n’y avait aucun problème pour Yvon Michel de laisser partir Caroline, compte tenu des points apportés », a d’abord indiqué Banel.

« Jeudi dernier, nous sommes allées rencontrer Yvon Michel, Caroline et moi. Nous avons parlé des différents points qui nous menaient à vouloir partir. Le premier, c’est la régression des adversaires proposées à Caroline. Elle a été montée jusqu’à son troisième combat, mais après, elle a commencé à avoir des adversaires de plus en plus faibles, ce qui ne l’amenait pas à avoir des chances de titres mineurs avec ces adversaires. »

« Il a été transparent sur le fait qu’effectivement, ses limites financières ont occasionné ce problème, a-t-elle ajouté. Il a compris que Caroline, ayant un certain âge, avait besoin de relever ces défis maintenant et pas dans cinq ans. Il a offert d’aller chercher un commanditaire pour aller chercher un titre mineur, mais sachant que [les frais de sanctions] peuvent aller jusqu’à 12 000 $, c’est une très grosse dépense. Quand on a besoin d’argent pour s’entraîner, c’est un stress. On ne va pas aller le mettre dans un titre mineur. C’est au promoteur de développer un boxeur et de le promouvoir, sinon, on n’a pas besoin d’un promoteur. »

Ces propos ont évidemment fait réagir Michel, rencontré mardi en marge de la conférence de presse lançant les activités de son prochain gala, le 4 avril.

« C’est incroyable [de dire que nous n’avons pas les ressources financières]. J’ai souvent parlé à Vincent Morin [l’apparieur de GYM]. Ce qu’il me disait, c’est qu’il se faisait refuser plus d’adversaires [par le clan Veyre] qu’il ne s’en faisait accepter.

« Elle s’est plainte de la qualité de ses adversaires. OK, mais elle n’a pas déclassé personne sur le ring non plus », a ajouté celui qui œuvre dans la boxe depuis quelque 50 ans.

Quant aux frais de sanction exigés des boxeurs, c’est faux, a-t-il assuré.

« C’est faux qu’on lui a demandé de payer les frais de sanctions. Je n’ai aucune gêne à le dire : si quelqu’un veut investir dans son boxeur et payer ces frais, on ne va pas refuser ça. Au début de janvier, nous avions Caroline sur deux évènements. C’est Katia qui a dit qu’elle aimerait que Caroline se batte pour une ceinture et qu’elle était prête à payer. Je n’ai pas de problème avec ça, ça veut dire que tu crois en ta boxeuse, que tu veux investir dans sa carrière. Moi, je vais m’organiser pour aller chercher la sanction dans pareil cas. »

« Si on m’avait dit qu’on voulait faire ça en mai [NDLR : Veyre devait se battre sur la carte du 16 mai], j’aurais dit que je n’aurais pas été prêt à investir à ce moment-ci, que ce n’était pas le bon moment. Mais si [sa gérante] avait voulu, j’aurais embarqué. »

De toute évidence, ce conflit tire sa source dans une divergence de perception de l’évolution de la carrière de Veyre.

« Quand on estime que c’est pertinent, on va chercher une ceinture. On va chercher une ceinture pour monter dans les classements ou pour devenir adversaire obligatoire. Caroline est déjà cinquième sur Boxrec et il n’y a qu’une championne dans sa division, Amanda Serrano. Caroline n’est pas prête à se battre contre Amanda Serrano. »

« Quand on a estimé que Kim [Clavel] était prête, on s’est assuré qu’elle devienne l’obligatoire à [Jessica] Plata et l’obligatoire à [Evelin] Bermudez. On a investi ce qu’il fallait au moment où il fallait. On le fait tout le temps. Quand on pense que c’est pertinent, on n’est jamais limité financièrement. »

« Je l’aime beaucoup Caroline et je pense qu’elle va être championne du monde et on avait un plan en ce sens. Elle croit qu’elle aura un meilleur plan ailleurs et je suis content pour elle. »

Michel a aussi indiqué que Veyre toucherait toutes les sommes qui lui sont dues.

« J’aurais pu, car j’ai un contrat en bonne et due forme, contester et leur dire qu’elles allaient rester et toucher les minimums inscrits au contrat, mais dans les circonstances, je ne trouvais pas que ça valait la peine qu’on se batte là-dessus. »