(Paris) Après trois semaines et autant de courses annulées, les meilleurs skieurs du monde doivent enfin débuter leur saison samedi à Gurgl en Autriche, pendant que le circuit féminin a rendez-vous à Zermatt-Cervinia… sauf si la météo s’en mêle encore.

Trop de vent à Sölden (Autriche) fin octobre, trop de neige à Zermatt (Suisse) le week-end dernier : trois semaines après le début de la Coupe du monde de ski alpin, les hommes n’ont pas encore pu débloquer le compteur de points et les reports à répétition ont relancé le débat sur une adaptation du calendrier des compétitions.

Dans le Tyrol autrichien, 47 chanceux avaient bien pu réaliser une première manche du slalom géant d’ouverture, mais la course avait été interrompue puis complètement annulée en raison d’impressionnantes rafales de vent.

Deux semaines plus tard, Marco Odermatt, Aleksander Aamodt Kilde et les autres devaient s’élancer à près de 4000 mètres d’altitude pour une spectaculaire descente entre Zermatt et Cervinia (Italie).  

Mais pour la deuxième année consécutive, cette course transfrontalière inédite dans l’histoire de la Coupe du monde a elle aussi dû être annulée : trop de neige cette fois. Il n’y en avait pas assez en 2022.

Bon an mal an, c’est donc à Gurgl, en Autriche, que devrait débuter la saison masculine samedi. Un unique slalom est au programme dans cette petite station du Tyrol qui accueille pour la première fois la Coupe du monde.

Du Norvégien Henrik Kristoffersen aux Suisses Ramon Zenhäusern et Daniel Yule en passant par le Français Clément Noël, les meilleurs slalomeurs du monde seront là, à l’immense exception de Lucas Braathen, vainqueur norvégien du petit globe de la spécialité la saison dernière, mais qui a surpris tout le monde en annonçant fin octobre sa retraite à 23 ans.

Zermatt… ou pas ?

De leur côté, les skieuses – qui avaient connu les mêmes déboires que les hommes en début de saison dernière – ont pour le moment échappé aux annulations. Après le géant de Sölden et les slaloms de Levi (Finlande), elles relaient les hommes à Zermatt-Cervinia samedi et dimanche pour les premières descentes de la saison.

Une énième annulation des épreuves compromettrait encore plus l’avenir de cette étape italo-suisse, annoncée en grande pompe début 2022 et censée ouvrir la saison des spécialistes de la vitesse.

Mais l’inauguration de la « Gran Becca » s’est heurtée de plein fouet aux réalités d’un glacier difficilement domptable en automne et à cette altitude : six descentes (les 4 au programme l’année dernière et les 2 courses hommes prévues la semaine dernière) en autant de tentatives ont été annulées.

« Ça a été annulé l’an dernier à cause d’un manque de neige, cette année c’est annulé à cause des conditions météo. Je crois qu’on a vu les limites de cette course », affirmait dimanche sur Eurosport le Français vice-champion olympique de descente Johan Clarey, désormais retraité. « Il n’y a vraiment rien qui va. »

Calendrier

L’ancien skieur, comme d’autres encore actifs sur le circuit, s’est positionné en faveur d’un changement de calendrier, avec des premières courses plus tard dans l’année. Mais la Fédération internationale (FIS) et les commanditaires veulent donner de la visibilité au ski dès l’automne, avant les achats de Noël et avant que les stations se remplissent de touristes.

Zermatt-Cervinia n’a pas non plus échappé aux polémiques environnementales après que la presse suisse a publié en octobre des images de pelleteuses creusant le glacier en amont de la compétition, des travaux en partie non autorisés qui passent mal en pleine crise climatique.

Sur un parcours raccourci de quelques centaines de mètres par rapport aux hommes, les femmes doivent s’élancer à 3500 mètres d’altitude sur le glacier du Théodule pour dévaler trois kilomètres de pente et près de 700 mètres de dénivelé.

L’Italienne Sofia Goggia, quadruple vainqueure du classement de la discipline, part à l’assaut d’une cinquième couronne cette saison… si les courses ont bien lieu.

Le premier entraînement prévu mercredi a dû être annulé en raison du mauvais temps. Il a toutefois bien pu avoir lieu jeudi et les prévisions météo s’améliorent pour le week-end.