(Beaupré) Dominique Maltais connaît Eliot Grondin depuis longtemps. La double médaillée olympique sait depuis longtemps que Grondin allait briller sur la scène internationale.

« J’ai souvent dit à Canada Snowboard de l’avoir à l’œil, car il était très bon, a raconté Maltais dimanche, après la dernière Coupe du monde de snowboard cross de la saison, celle qui a confirmé le premier sacre du Beauceron, magistral au cours de la dernière campagne. Je suis convaincue qu’il avait déjà un plan d’avenir en tête en nous regardant à l’époque. »

Grondin a établi les marques pour le plus grand nombre de victoires en une saison avec sept, dont deux ce week-end, en plus de terminer 10 fois sur le podium en 12 étapes, lui qui a raté un départ, à Montafon, en Autriche.

« Dix podiums en 12, c’est exceptionnel, c’est merveilleux pour lui, a ajouté Maltais. Je lui ai dit que tant qu’à faire du sport, il faut marquer l’histoire ! Il a une bonne tête. Il est passionné comme je l’étais et le suis encore. Il est une inspiration pour les jeunes : on le voit avec tout le monde ici. Il assure une relève comme Maëlle [Ricker, l’entraîneuse-cheffe de l’équipe canadienne] et moi l’avons fait à notre époque. »

Maltais était la dernière Canadienne à avoir remporté le globe de cristal, elle qui a ramené chez elle son cinquième et dernier globe — et quatrième consécutif — en 2014. Elle est de toute évidence très fière de celui qu’elle connaît depuis près d’une quinzaine d’années.

« C’est quelqu’un que je porte dans mon cœur en tant qu’humain et athlète. C’est assurément à lui que va ce globe.

« Le petit gars de 8 ans est rendu très grand et je suis toujours aussi fière de lui. C’est une bonne personne d’abord et avant tout et je suis convaincue qu’il va continuer de nous épater pendant de nombreuses années. »

Les organisateurs ont eu la brillante idée de demander à Maltais d’aller lui remettre son globe lors des cérémonies protocolaires. Un moment que chérira longtemps le planchiste de 22 ans.

« Ça représente beaucoup, a-t-il dit dans l’aire d’arrivée, médaille au cou et globe dans les mains. “Dom”, c’était une idole pour moi quand j’étais jeune. J’allais la voir courser à Stoneham en Coupes du monde ou en Championnats du monde. D’avoir la chance de vivre ça avec elle, c’est un beau moment. »

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Eliot Grondin

Grondin n’a pas du tout semblé ennuyé par la blessure à la cheville qu’il s’est infligée en Autriche et qui l’a empêché de poursuivre sa série de huit podiums la semaine dernière. Elle l’a aussi privé d’un premier départ cette saison, faisant même craindre un certain temps qu’il puisse rater son couronnement chez lui.

L’athlète de Sainte-Marie s’est plutôt amené plus déterminé que jamais à en mettre plein la vue aux spectateurs sur place. De toutes les descentes auxquelles il a pris part ce week-end, il n’y en a qu’une que Grondin n’a pas remportée, terminant deuxième de son quart de finale, dimanche.

« J’ai connu un peu de difficultés [dimanche]. De réussir à reprendre le dessus et d’inscrire une deuxième victoire à la maison, je ne le réalise pas trop encore. Maintenant je peux dire que j’ai le globe.

« Oui [je voulais donner un spectacle], avait-il dit un peu plus tôt. On est à la maison et je voulais remporter la course. J’avais envie de bien faire et de montrer que ce globe-là, je le mérite. »

« Il le mérite absolument, a indiqué Ricker la semaine dernière. C’est un grand leader. Il est toujours à peaufiner sa préparation. C’est un athlète modèle sur toute la ligne. »

Maintenant, le médaillé d’argent en simple et de bronze en équipe mixte aux Jeux olympiques de Pékin se retrouvera dans la position la plus difficile qui soit la saison prochaine, celle de conserver le globe de cristal.

« Je suis rendu au stade le plus dur : peaufiner les détails, a-t-il laissé tomber. C’est un problème qu’on aura plus tard dans les prochaines semaines. Maintenant, je vais aller me reposer. »