(Laval) Cynthia Mascitto avait accroché ses patins après le dernier cycle olympique, une décision difficile prise avec une certaine amertume en raison du système de sélection italien. Mais quand un entraîneur de l’équipe canadienne de patinage courte piste a suggéré cet été à la Lavalloise de s’entraîner avec son groupe, elle a sauté sur l’occasion.

Mascitto enfilera donc l’uniforme canadien sur la scène internationale senior pour une première fois ce week-end, lors des Championnats des quatre continents de patinage de vitesse courte piste, à la Place Bell.

« Je suis très contente d’avoir cette opportunité, a dit Mascitto. J’adore le patin et les compétitions internationales. C’est spécial de pouvoir rivaliser contre d’autres pays et d’interagir avec des athlètes d’ailleurs dans le monde. »

Après s’être retrouvée trop souvent du mauvais côté des derniers choix de l’équipe canadienne, Mascitto a profité de ses origines familiales pour porter les couleurs de l’Italie pendant six ans sur le circuit de la Coupe du monde.

Cette décision lui a aussi permis de participer aux Jeux olympiques de 2018 à PyeongChang et de 2022 à Pékin.

Mascitto a finalement accroché ses patins au terme de l’hiver 2022.

« Je ne suis pas partie nécessairement en bons termes, a admis la patineuse âgée de 31 ans. La façon que ça fonctionne là-bas (en Italie), tout est discrétionnaire. Ce n’est pas basé sur le talent ou les performances. C’est difficile. Si tu n’es pas aimée des entraîneurs, ça ne fonctionne pas bien. »

La perche tendue par un membre du personnel d’entraîneurs canadiens cet été a toutefois suffi pour que Mascitto remette ses patins et retrouve sa passion.

« Tout le monde s’entend bien, le personnel et les entraîneurs aussi. Ça m’a donné une étincelle pour revenir, a-t-elle raconté. Avec l’équipe italienne, il y avait toujours des problèmes à la patinoire. Je n’étais pas toujours heureuse de m’entraîner. Ici, c’est le contraire. Ça m’a aidé et m’a donné le goût d’en donner plus et de voir ce que je pouvais faire. »

Les performances de Mascitto lors des sélections canadiennes n’ont pas été suffisantes pour qu’elle participe aux récentes étapes de la Coupe du monde à Montréal. Mais l’entraîneur Sébastien Cros a décidé de profiter des Championnats des quatre continents pour faire une certaine rotation avec ses athlètes. La porte s’est alors ouverte pour Mascitto.

« Un an sans s’entraîner, c’est long. Ça va m’en prendre beaucoup pour revenir au niveau auquel j’étais, a reconnu Mascitto. Je vais tout donner. J’ai noté une belle progression jusqu’ici.

« J’ai quand même six ans d’expérience en Coupe du monde avec l’Italie. J’espère puiser dans ces ressources, même si physiquement, je ne serai pas au même niveau qu’avant. J’espère trouver des solutions pour obtenir de bons résultats. »

Les pays européens ne participent pas aux Championnats des quatre continents. Mascitto ne côtoiera donc pas ses anciennes coéquipières de l’Italie ce week-end, et elle ne s’en plaindra pas.

« Je pense que ça va être moins stressant et que je vais plus m’amuser », a-t-elle noté.

Elle aura aussi le plaisir de pouvoir compter sur le plein appui de la foule — même si l’annonceur maison ne ratait jamais l’occasion de rappeler à la foule qu’elle était originaire de Laval lors des compétitions présentées au Québec.

« J’ai commencé dans les couleurs du Canada chez les juniors en 2010 et 2011, et je vais finir dans les couleurs du Canada. C’est spécial de pouvoir dire que j’aurai commencé et fini ma carrière comme ça », a-t-elle reconnu.

Pour l’instant Mascitto ne sait pas jusqu’où ce retour à la compétition la mènera. L’aventure demeure exploratoire, et bien sûr stimulante.