Les Championnats du monde se suivent et se ressemblent pour Mikaël Kingsbury. L’athlète de Deux-Montagnes a été impérial dimanche lors de l’épreuve en parallèle et a été sacré champion du monde lors des deux épreuves de ski de bosses... pour les troisièmes Mondiaux consécutifs.

En 2019, puis en 2021, il a décroché l’or en simple et en parallèle. Il réussit de nouveau le tour de force en 2023, à Bakuriani, en Géorgie. Kingsbury est donc invaincu depuis six ans aux Mondiaux.

Il était de mise que le champion accueille les membres des médias avec une demi-pinte de bière blonde à la main, le sourire aux lèvres, et le « Cheers ! » d’emblée.

Et sa bonne humeur était contagieuse. Arrivé au bas de la piste, il se rappelle s’être dit : « Tu l’as encore fait, Mik ! »

Justement, il l’a encore fait. C’est pratiquement devenu une formalité. Il assure toutefois être aussi affamé qu’au départ et avoir toujours de grandes ambitions, même s’il a déjà tout remporté.

Pourquoi ne pas faire quatre Mondiaux consécutifs avec des victoires ? Ça mettrait bien la table pour mes quatrièmes Jeux olympiques.

Mikaël Kingsbury

Le préparateur mental de Kingsbury, Jean-François Ménard, lui a envoyé un message texte le matin de la compétition pour lui rappeler qu’avec une victoire dimanche, il pourrait mettre la main sur 10 médailles d’or aux Mondiaux. Une cible qu’il pourrait atteindre en 2025, l’année précédant les prochains Jeux d’hiver, ceux de Milan et Cortina d’Ampezzo.

PHOTO FOURNIE PAR LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE SKI

Mikaël Kingsbury en action

Le hic, c’est que Kingsbury avait tout donné la veille lors de l’épreuve individuelle.

« Je ne fais jamais ça, mais j’ai pris un Red Bull avant les huitièmes de finale. […] Je n’avais plus de batterie », a-t-il confié.

Cela dit, il est encore « en amour » avec son style de vie et confirme avoir autant de plaisir que lorsqu’il a débuté sur le circuit.

Une finale hollywoodienne

Souvent plus lent que ses rivaux lors des rondes précédentes, Kingsbury a été en mesure de croiser le fil d’arrivée devant le Suédois Walter Wallberg en finale. Sa technique a fait le reste. Il l’a emporté 19-16 aux dépens du champion olympique en titre, malgré une légère perte de contrôle à la mi-parcours.

PHOTO FOURNIE PAR LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE SKI

De gauche à droite : Matt Graham, Mikaël Kingsbury et Walter Wallberg

Ce petit accrochage l’a-t-il fait douter de l’issue du duel ? « Non. Je savais que j’allais gagner, car ma qualité de ski est vraiment supérieure à celle de Walter [Wallberg]. »

Kingsbury était bien content de battre son bon ami Wallberg. « Si j’avais pu choisir une finale, je l’aurais fait contre lui », a lancé le roi des bosses, toujours en quête de rédemption après sa deuxième place aux Jeux de Pékin.

C’est avec un grand sourire que Kingsbury a reçu le verdict de la finale. Il a porté ses skis au bout de ses bras avant d’aller enlacer ses compatriotes de l’équipe canadienne qui l’ont accueilli avec joie.

Mikaël Kingsbury est monté sur la plus haute marche du podium pour une huitième fois en carrière lors des Mondiaux. C’est son quatrième triomphe en parallèle.

Les Championnats du monde sont une compétition bisannuelle d’une grande envergure. Il s’agissait des septièmes Mondiaux pour Kingsbury en 12 ans.

Toutefois, le Québécois a eu chaud en demi-finale. Il s’est imposé par un point contre le Kazakh Pavel Kolmakov. L’Australien Matt Graham a pris la mesure de Kolmakov dans la finale pour la médaille de bronze.

L’athlète de 30 ans s’est présenté sur le podium en arborant le drapeau du Canada à titre de cape avant de soulever ses deux poings pour souligner son triomphe.

« Je suis plus léger et plus fort que l’an dernier, assure le médaillé d’or olympique. Avant, les athlètes qui avaient mon âge étaient en fin de carrière. Maintenant, avec la technologie et les soins que nous avons, je suis physiquement prêt pour ce cycle olympique. »

Les Québécois Gabriel Dufresne et Julien Viel ont respectivement pris le 5e et le 16rang.

Dufresne a été défait par Kolmakov en quarts de finale. Le Joliettain a ainsi signé le meilleur résultat de sa carrière à l’international.

« Ç’a été un très bon duel, assez serré. Certains pensaient que c’était plus serré que ce que montre le pointage, mais vraiment, je suis content de ma descente et c’est ça l’important pour moi. Si, en plus, ça me donne mon meilleur résultat en carrière, c’est un bonus ! », a mentionné Dufresne en entrevue avec Sportcom.

Perrine Lafont encore en or

Chez les femmes, la Française Perrine Lafont a également réalisé un doublé aux Mondiaux. Victorieuse la veille en simple, elle s’est imposée contre l’Américaine Jaelin Kauf en finale. C’est une cinquième médaille d’or lors de championnats du monde pour Lafont.

PHOTO FOURNIE PAR LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE SKI

Perrine Lafont

L’Autrichienne Avital Carroll a conclu le podium, qui a été un copier-coller de l’épreuve de samedi.

La Canadienne Maïa Schwinghammer a chuté en quarts de finale et a conclu avec la 8place. De son côté, la Québécoise Laurianne Desmarais-Gilbert a vu son parcours prendre fin avec une 10place à la suite de sa défaite en huitièmes de finale.

Avec des informations de Sportcom