Josh Anderson

Josh Anderson voudra probablement effacer la saison 2023-2024 de sa mémoire. À ses cinq campagnes complètes précédentes, il avait systématiquement produit à un rythme supérieur à 20 buts par tranche de 82 matchs ; cette fois, il s’est contenté de neuf. Et 6 d’entre eux ont été inscrits dans une fourchette de 10 matchs en décembre. Son marasme, toutefois, a dépassé son incapacité à déjouer les gardiens. Il n’a amassé que 2 points à ses 18 derniers matchs, et le déclin de sa confiance en lui, possiblement même de sa motivation, est devenu évident à mesure que s’égrenaient les dernières semaines du calendrier. Il ne s’est jamais acclimaté au système offensif de Martin St-Louis, et son contrat le rend pratiquement inéchangeable. Bref, tout va bien.

Christian Dvorak

PHOTO DENNIS SCHNEIDLER, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Christian Dvorak

Lui non plus ne gardera pas un souvenir impérissable de cette campagne, dont il a raté 52 matchs en raison de blessures. Comment juger, dans ce contexte, sa production famélique de 9 points en 30 sorties ? On ne sait trop s’il luttera avec Alex Newhook pour décrocher le poste de troisième centre au prochain camp d’entraînement, ou plus avec Jake Evans pour le poste sur le quatrième trio. À moins que la direction ait réussi d’ici là à échanger celui dont le contrat d’une valeur de 4,45 millions pour encore un an n’est pas pharaonique. On comprendrait toutefois qu’un joueur ayant raté 96 matchs en trois ans ne fasse pas saliver les 31 autres directeurs généraux de la ligue.

Johnathan Kovacevic

Le grand gaillard, chouchou des journalistes, a réussi le triste exploit de devenir l’homme en trop au sein d’une des pires défenses de la ligue. Kovacevic a perdu presque une minute de temps de glace entre la saison dernière et celle-ci, ce qui n’est pas exactement bon signe pour un joueur de bientôt 27 ans dans un club en reconstruction. On lui confie un rôle strictement défensif, sans pour autant l’envoyer contre les meilleurs joueurs adverses. Sur le flanc droit, on lui a souvent préféré Justin Barron, mais aussi Jordan Harris, un gaucher. Tout n’est pas perdu pour celui à qui il reste une année de contrat, mais il arrivera avec beaucoup de prises contre lui en septembre.

Rafaël Harvey-Pinard

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Rafaël Harvey-Pinard

Disons-le froidement : le Québécois, adoré du public, n’a pas connu une bonne saison. Rater 37 matchs l’a certes empêché de trouver son rythme de croisière, mais force est surtout de constater que sa deuxième campagne dans la LNH a été celle du retour sur Terre, après qu’il eut marqué 14 buts en 34 matchs en 2022-2023. Son intensité et son engagement le gardent dans les bonnes grâces de son entraîneur-chef, qui ne l’a jamais laissé de côté. Mais il devra trouver le moyen de contribuer offensivement, même si c’est sur un quatrième trio.

Tanner Pearson

Vu les circonstances de son arrivée à Montréal – les Canucks de Vancouver voulaient se débarrasser de son contrat –, les attentes à son endroit étaient essentiellement nulles. Ses 6 points en 10 matchs pour amorcer la campagne ont donc représenté une belle surprise. Ses 7 points au cours des 44 matchs suivants, assortis d’un différentiel de -17 dans l’intervalle, ont davantage ressemblé à la réalité. Il a par ailleurs raté 19 joutes en raison d’une blessure et est devenu l’attaquant en trop à la mi-mars. C’est terminé pour lui avec le CH, et il pourrait lui être difficile de dénicher un contrat ailleurs pendant l’été.

Mitchell Stephens

Vous souvenez-vous de lui ? En raison d’une hécatombe au centre, le vétéran a disputé 23 matchs en décembre et en janvier, avant d’être rétrogradé au Rocket de Laval sans qu’on n’entende plus jamais parler de lui. Pendant son court passage à Montréal, il a fourni un rendement correct et il aurait probablement eu une audition prolongée si la direction n’avait pas désiré le garder à Laval pour qu’il aide le Rocket à accéder aux séries éliminatoires. Stephens demeure essentiellement un joueur de la Ligue américaine.

Colin White

Colin White a remporté un titre peu prisé dans la ligue cette saison, celui du plus grand nombre de matchs (28) disputés sans avoir amassé un seul point. Lorsque le CH l’a réclamé au ballottage, c’était dans le but de remplir le chandail du joueur de centre du quatrième trio. Et c’est ce qu’il a fait. Il n’a strictement rien généré sur le plan offensif. Il avait peiné à se trouver du travail dans la LNH l’été dernier, ne signant qu’un contrat à deux volets à Pittsburgh à la toute fin du camp d’entraînement. Ce ne sera pas plus facile en juillet prochain sur le marché des joueurs autonomes.

Jesse Ylönen

PHOTO LINDSEY WASSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jesse Ylönen

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jesse Ylonen

Le hasard faisant bien les choses, l’ordre alphabétique du présent palmarès a gardé le meilleur (ou pas) pour la fin. Personne n’a autant échoué à saisir l’occasion qui se présentait à lui que Jesse Ylönen. Après avoir montré des signes intéressants en 2022-2023, il est arrivé à Montréal l’automne dernier avec l’objectif de démontrer son savoir-faire offensif ainsi que sa polyvalence, notamment en infériorité numérique. Le constat d’échec est sans appel. Malgré plusieurs auditions, le Finlandais n’a jamais réussi à consolider sa place sur un trio offensif. La direction sera-t-elle patiente avec celui qui deviendra joueur autonome avec compensations le 1er juillet prochain ? Ou en a-t-elle assez vu pour encore espérer en faire un joueur de la LNH ? À suivre.

Note : Nous n’avons évalué que les joueurs ayant disputé au moins 10 matchs avec le Canadien et qui appartiennent toujours à l’organisation. Brandon Gignac, Emil Heineman, Lucas Condotta, Kirby Dach, Gustav Lindström, Jake Allen et Sean Monahan ont ainsi été exclus.