(Laval) Montréal a tout fait… sauf gagner.

Disons les choses telles qu’elles sont : les Montréalaises ont surclassé les Bostoniennes dans leur premier match éliminatoire à la Place Bell, jeudi soir. Elles se sont néanmoins inclinées par la marque de 2-1 au bout de plus de 14 minutes de prolongation.

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C’est un manque d’opportunisme, assorti d’une solide performance de la gardienne Aerin Frankel, qui a coulé Montréal devant ses 9135 partisans.

Dès le début du match, les locales ont joué de façon quasi parfaite, alors que les visiteuses semblaient avoir perdu la possession de leurs moyens. La domination a finalement duré pendant deux périodes, mais Montréal n’a pris les devants que par un but. Boston a mieux joué au troisième tiers, parvenant à égaliser.

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Kristin O’Neill (43) célèbre avec des coéquipières après avoir inscrit le premier but de la rencontre.

En prolongation, la troupe de Courtney Kessel est revenue plus forte. « Bienvenue en séries », comme l’a bien dit un collègue sur la galerie de presse. Montréal a bénéficié d’un avantage numérique, mais n’a pu concrétiser. Trois minutes plus tard, Susanna Tapani a marqué le but gagnant en sautant sur un retour donné par Ann-Renée Desbiens.

En fin de compte, Montréal a dirigé 54 rondelles vers Frankel en 74 minutes de jeu, tandis que Desbiens en a reçu moins que la moitié, soit 26.

Laura Stacey, notamment, a obtenu nombre de chances en or ; elle a lancé 6 fois dans la rencontre. Ce n’est pas à elle qu’a été attribué l’unique but de Montréal, inscrit en avantage numérique, mais c’est son tir qui a été à l’origine de celui-ci. Kristin O’Neill n’a eu qu’à toucher la rondelle pour la faire glisser derrière la ligne rouge. « Stace aurait pu marquer quatre buts ce soir », a d’ailleurs estimé l’entraîneuse-chef Kori Cheverie.

Kati Tabin a lancé 7 fois et Mikyla Grant-Mentis, 8. Rien ne venait à bout de Frankel.

Cheverie s’est néanmoins réjouie de la performance offensive et du match « complet » sur le plan défensif de ses joueuses.

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Aerin Frankel jette un coup d’œil derrière elle alors qu’une joueuse de l’équipe de Montréal est dans son but.

« C’est décevant, mais je suis heureuse en tant que coach de l’effort, si on met de côté le résultat. Je sais que nous avons besoin de résultats dans ce cas-ci, mais si je regarde le match comme un tout, je suis heureuse avec ce que notre groupe a fait, ce qu’il a été capable d’accomplir dans ce match. »

« Je pense que ça nous donne du momentum pour la suite. »

Marie-Philip Poulin, qui était de tous les instants même si elle n’apparaît pas sur la feuille de pointage, a noté l’importance de mieux « gérer les retours ». « Je pense qu’il y a quelques rondelles que nous aurions dû être plus prêtes à recevoir dans l’enclave pour compter. Je pense que nous avons eu beaucoup de chances de qualité ce soir. »

Trois trios

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Mélodie Daoust décoche un tir vers la gardienne Aerin Frankel.

Kori Cheverie a pris la décision de ne faire jouer que trois de ses quatre trios. Leah Lum, Jillian Dempsey et Alexandra Poznikoff n’ont donc pas sauté sur la patinoire une seule fois. À l’inverse, Marie-Philip Poulin, Laura Stacey et Kristin O’Neill ont toutes obtenu plus de 30 minutes de temps de jeu. Le deuxième trio formé de Mélodie Daoust, Maureen Murphy et Grant-Mentis a aussi été utilisé à outrance.

Interrogée sur cette gestion des effectifs, Cheverie a fait remarquer que Boston n’avait aussi utilisé son quatrième trio que « deux ou trois fois ».

« Chaque décision que je prends a un impact sur l’équipe, a-t-elle continué. Si je prends une petite décision qui devient une rondelle derrière le filet parce que notre quatrième trio a été pris au piège par le trio de [Hilary] Knight, ce n’est pas la faute du quatrième trio, c’est ma faute. Je ne vais pas les mettre dans une telle situation. Quand Knight embarque une présence sur deux, c’est difficile de les insérer. »

Cette façon de faire ne pourra, de toute évidence, pas durer bien longtemps. Les Poulin, Stacey et O’Neill sont en forme, oui, mais elles demeurent humaines. Et Montréal doit jouer son deuxième match dès samedi, soit moins de 48 heures après le premier.

« Nous aurons besoin de faire entrer [le quatrième trio] dans l’action pour les prochains matchs parce que ce sera toute une tâche », a indiqué Cheverie.

De son côté, Poulin a soutenu que ce serait aux joueuses de « bien faire les choses [vendredi] pour être prêtes pour samedi ».

« On va se préparer, prendre notre temps, prendre des bains de glace, prendre le temps [de se remettre], et on va revenir fortes samedi », de conclure la capitaine.

En hausse : Laura Stacey

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Laura Stacey

A-t-elle déjà été en baisse ? Sans doute pas. Comme d’habitude, elle était partout, jeudi. L’attaquante, qui forme un trio absolument dominant avec Poulin et O’Neill, a lancé sept fois au filet. C’est son tir qui a permis à O’Neill de marquer l’unique but de Montréal.

En baisse : Madison Bizal

Elle a peu joué, mais c’est elle qui a été complètement battue par Sophie Shirley, à l’origine du premier but de Boston.

Chiffre du match : 32

Marie-Philip Poulin et Erin Ambrose ont toutes deux joué plus de 32 minutes dans la défaite. Laura Stacey suit de près avec 31 min 24 s.

Dans le détail

Mélodie Daoust joue en demi-finale

L’attaquante québécoise Mélodie Daoust a signé jeudi une entente pour prendre part à la première ronde des séries éliminatoires avec Montréal. Comme le veut le règlement pour les joueuses de réserve, elle ne peut ratifier qu’un seul contrat du genre en séries, ce qui veut dire qu’elle ne pourra pas jouer en finale si l’équipe s’y rend. « C’est la seule série qui est garantie. […] Ça tombait sous le sens », a expliqué l’entraîneuse-chef Kori Cheverie après la rencontre. La femme de 32 ans formait un trio avec Mikyla Grant-Mentis et Maureen Murphy, jeudi ; les trois attaquantes ont souvent menacé en zone adverse. Daoust, dont on connaît le talent, a créé nombre de chances de marquer pour ses coéquipières.

Des mesures disciplinaires

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Sarah Lefort

Quelques heures avant la rencontre de jeudi, la LPHF a annoncé des mesures disciplinaires contre deux joueuses montréalaises. Sarah Lefort a été suspendue pour un match pour avoir appliqué une mise en échec à l’endroit de Jamie Lee Rattray lors du dernier match de la saison régulière. Rattray, blessée, n’a pas joué le match de jeudi. Quant à Mélodie Daoust, elle a reçu une amende de 250 $ pour avoir « agrippé le masque d’une joueuse adverse » lors d’une altercation en début de deuxième période de cette même rencontre.

Poulin 1, Knight 0

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Marie-Philip Poulin

Ce match était le début d’une nouvelle étape de la rivalité entre Marie-Philip Poulin et Hilary Knight. S’il y avait une gagnante à nommer après ce premier duel, c’est la Canadienne qui l’emporterait. Knight, deuxième joueuse la plus utilisée par son entraîneuse-chef Courtney Kessel, a lancé deux fois au filet ; rien de bien dangereux. Elle a écopé d’une pénalité en deuxième période, quand elle a commis un double-échec à l’endroit de Kristin O’Neill. Sans être invisible, l’attaquante de Boston n’a pas su avoir un impact offensif sur son équipe dans ce premier match éliminatoire. De toute évidence, elle a été bien surveillée par la troupe montréalaise.