Les Capitals de Washington, un club en déclin, ont surpris en se qualifiant en séries éliminatoires ce printemps. Quatre matchs plus tard, ils sont en vacances. Quatre matchs de plus que leurs grands rivaux, les Penguins de Pittsburgh. Quatre de plus que le Canadien d’ailleurs…

Ne minimisons pas leur qualification. Personne ne les voyait en séries. Mais leur élimination rapide aux mains des Rangers de New York, dans une série courte où ils n’ont jamais été dans le coup, illustre bien leur état actuel : un bon p’tit club, mais très loin encore d’ébranler les meilleurs malgré une réinitialisation sympathique.

Alexander Ovechkin a paru au bout du rouleau en séries. Il a été blanchi en quatre matchs. Il a été limité à une quinzaine de minutes lors du dernier match, dimanche.

Après le troisième match, l’entraîneur Spencer Carbery a parlé d’une attaque limitée en évoquant celle de son équipe. Les Capitals ont marqué sept buts en quatre rencontres. Le meilleur compteur, Martin Fehervary, trois points, dont deux buts, le seul à marquer plus d’un but, est un défenseur.

Ovechkin a connu une bonne saison régulière malgré ses 38 ans. Il a obtenu 65 points, dont 31 buts, en 79 matchs. Il s’agit néanmoins de sa pire production de points par match en carrière. Il aura 39 ans au début de la prochaine saison. On ne peut lui demander de tirer seul cette équipe vers les sommets. Il est humain, après tout.

Ovechkin était bien entouré dans les années de gloire des Capitals. Nicklas Backstrom et Evgeny Kuznetsov jouaient au centre. Justin Williams et Marcus Johansson amenaient de la profondeur aux ailes. T. J. Oshie marquait une trentaine de buts par saison au prorata d’une année complète. Tom Wilson était en pleine ascension. En défense, John Carlson était appuyé par Dmitri Orlov et Matt Niskanen. Le gardien Braden Holtby était l’un des meilleurs de sa profession.

Les prochaines saisons risquent d’être difficiles à Washington. Le directeur général Brian MacLellan a entamé une phase de rajeunissement il y a deux ans, mais on ne voit pas poindre d’éventuelles grandes vedettes, du moins pour l’instant.

MacLellan a réussi un grand coup en embauchant Dylan Strome, abandonné par les Blackhawks de Chicago. Il a hérité d’un centre de 67 points sans rien céder en retour. Mais à 27 ans, le plafond de Strome est sans doute atteint.

Derrière lui au sein du deuxième trio, Connor McMichael, 25choix au total en 2019, vient d’amasser 33 points, dont 18 buts, à sa deuxième saison complète dans la LNH, à 23 ans. Intéressant, oui. Percutant, non. Le premier choix de 2020, 22e au total, Hendrix Lapierre, a su intégrer la Ligue nationale cet hiver, après avoir disputé la première moitié de saison dans la Ligue américaine. Il a obtenu 22 points en 51 matchs au centre du troisième trio et marqué un joli but dimanche.

Le rugueux ailier de 6 pieds et 192 livres Ryan Leonard, huitième choix au total en 2023, constitue sans doute le meilleur espoir de l’équipe. Il vient d’amasser 60 points, dont 31 buts, en 41 matchs à Boston College au sein d’un formidable trio complété par Will Smith et Gabriel Perreault. L’avenir nous dira s’il pourra être aussi productif sans ses inséparables compagnons, dont Smith, la locomotive du trio. Mais le potentiel y est.

Le premier choix de 2022, Ivan Miroshnichenko, a disputé 21 matchs cette saison, et obtenu six points. Il est l’un des rares de cette cuvée, menée par Juraj Slafkovsky, à avoir disputé une vingtaine de matchs. Le choix de deuxième tour cette année-là, Andrew Cristall, un ailier de 5 pieds 10 pouces et 175 livres, vient de réussir 111 points en 62 matchs à Kelowna dans la Ligue junior de l’Ouest.

La relève est plus mince en défense. John Carlson, 34 ans, a encore quelques bonnes saisons à donner. Rasmus Sandin, 24 ans, obtenu des Maple Leafs l’an dernier pour un choix de premier tour, est un défenseur résolument offensif, mais faible défensivement.

Les Capitals repêcheront 17e cette saison. Les chances d’obtenir un grand joueur sont nettement plus élevées dans un top 5 ou 10, mais il y a toujours moyen de trouver des perles au milieu du premier tour.

Au moins, Washington a su conserver ses choix de premier tour des dernières années, contrairement aux Penguins de Pittsburgh, dont la chute risque d’être brutale.

Les Capitals ont repêché cinq fois au premier tour et six fois au second depuis 2018, contre trois choix de premier tour pour les Penguins, et quatre choix de second tour. Pittsburgh a en outre cédé son choix de premier tour en 2024 pour obtenir Erik Karlsson.

Alexander Ovechkin est à 41 buts du record de Wayne Gretzky. Connaissant le lien qui l’unit au propriétaire des Capitals Ted Leonsis, il ne sera vraisemblablement pas échangé. À défaut d’un club dominant, la course au record risque de constituer un certain point d’attraction, à moins qu’Ovie ne s’essouffle au point de tuer le suspense.

Le choix des Jets prendra-t-il de la valeur ?

PHOTO DAVID ZALUBOWSKI, ASSOCIATED PRESS

Après avoir remporté le premier match de leur série, les Jets de Winnipeg tirent désormais de l’arrière 3-1 aux mains de l’Avalanche du Colorado. Une élimination au premier tour assurerait le Canadien de repêcher au 27rang dans le pire des cas, avec le choix obtenu de Winnipeg pour Sean Monahan.

Mais le CH peut encore améliorer son sort, advenant, évidemment, une élimination au premier tour des Jets. Les quatre derniers choix sont attribués aux quatre clubs dans le carré d’as. Boston, Toronto, Tampa Nashville, Colorado, Edmonton et Vegas ont terminé sous Winnipeg au classement général. Si l’une de ces équipes, ou plusieurs, atteignent la demi-finale, elles refouleront les clubs de tête au classement du repêchage.

Dans un scénario idéal, quatre équipes parmi celles mentionnées ci-haut atteindraient le tour suivant. Le choix de Winnipeg serait alors situé au 23rang. Si deux de ces clubs parviennent en demi-finale, ça sera le 25rang. Montréal repêcherait donc entre le 23e et le 27rang.

Mais bon, laissons aux Jets la chance de sauver leur peau d’abord…

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