Un problème de consommation d’alcool, attribué à des épisodes d’anxiété et de dépression non traités, a poussé le défenseur québécois Samuel Girard à s’éloigner du monde du hockey.

Le joueur de l’Avalanche du Colorado a pris la décision de s’inscrire au programme d’aide de la Ligue nationale de hockey (LNH) et de l’Association des joueurs, plus tôt cette saison. Une décision qui a changé sa vie, a-t-il affirmé.

Girard a été l’un des cinq joueurs cette saison qui se sont inscrits au programme, soit autant qu’au cours des trois campagnes précédentes combinées. Cette augmentation est attribuée en partie à une confiance croissante envers le programme mis en place en 1996. Elle représente également un reflet à la volonté de la population en général de chercher plus d’aide depuis la pandémie de COVID-19.

« Je crois que ce qui s’est produit, c’est que les joueurs ont développé une véritable confiance et qu’ils estiment que les conseillers et les administrateurs du programme sont dignes de confiance, car il y a une bonne dose de confidentialité en jeu », a lancé le commissaire de la LNH Gary Bettman.

Valeri Nichushkin (Avalanche du Colorado), Patrik Laine (Blue Jackets de Columbus), Evgeny Kuznetsov (Capitals de Washington et Hurricanes de la Caroline) et Ethan Bear (Capitals) ont suivi Girard au sein du programme.

Comme Girard, Nichushkin et Kuznetsov sont revenus au jeu. Bear a obtenu le feu vert juste après l’élimination des Capitals.

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Valeri Nichushkin

Le programme a fait à nouveau les manchettes lundi lorsque Nichushkin a été suspendu pour six mois après avoir violé les modalités du programme. La nouvelle a surpris l’Avalanche et son entraîneur-chef Jared Bednar.

« J’ai appris à connaître Val et je veux ce qu’il y a de mieux pour lui, a commenté Bednar, lundi. Je veux qu’il soit heureux dans sa vie, que ce soit avec notre équipe ou non. Nous espérons qu’il pourra trouver un peu de paix et obtenir de l’aide. »

La confidentialité est garantie pour les joueurs et leurs familles, du moins pour les détails. Une annonce n’est faite que lorsqu’un joueur atteint la deuxième phase et devient indisponible pour son équipe.

« Nous n’obtenons pas beaucoup d’informations à ce sujet, a déclaré le directeur général des Capitals, Brian MacLellan. Les paramètres du programme sont confidentiels, la façon dont ils entrent est confidentielle et la façon dont ils sortent est confidentielle. »

Une aide est offerte pour tout, de l’abus d’alcool ou de drogues jusqu’aux problèmes de santé mentale, en passant par la dépendance au jeu. Bettman, qui est commissaire depuis 1993, a déclaré que l’un des objectifs au lancement du programme était d’éduquer et de conseiller les joueurs et leurs familles, ainsi que de fournir des traitements lorsque cela était nécessaire.

Il comprend désormais l’accès à des conseils confidentiels, un numéro de téléphone disponible à tout moment et des réunions annuelles pour chaque équipe avec les administrateurs du programme.

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L’entraîneur-chef des Predators de Nashville Andrew Brunette

« Avoir ce système de soutien pour nos joueurs est impératif, a déclaré l’entraîneur-chef des Predators de Nashville Andrew Brunette, qui a joué 16 saisons dans la LNH. [Ces problèmes] sont plus importants qu’une rondelle de hockey, et cette aide et le travail qu’ils font… Les joueurs sont très chanceux de pouvoir s’en prévaloir. »

L’ancien attaquant du Canadien de Montréal, Michael McCarron, aujourd’hui avec les Predators, a intégré le programme en 2022 et est revenu au jeu en 2023.

« Tout le monde vit des circonstances différentes, a-t-il déclaré. Dans ma situation, j’ai demandé de l’aide. Je connais des gars à qui on a dit : “Vous savez, ce serait probablement une bonne idée pour vous d’entrer.” D’autres gars demandent de l’aide. »

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Michael McCarron

Le nombre de joueurs qui choisissent de participer volontairement au programme n’est pas rendu public, pas plus que les raisons pour lesquelles ils le font. Il est possible que les cinq joueurs annoncés publiquement par la ligue cette saison aient été rejoints par de nombreux autres.

Pour McCarron, c’était important de devenir un modèle pour les hommes, que ce soit dans le sport ou non.

« Plus tôt dans ma vie, les gars avaient toujours tendance à garder les choses à l’intérieur et à ne pas demander d’aide, a déclaré McCarron. Que ce soit dans le sport ou les films d’Hollywood, plus les gens voient que c’est normal pour les hommes de demander de l’aide, c’est énorme. »