L’équipe lavalloise subit une défaite fatale de 3-2 face à ses rivaux directs

(Belleville) Maintes et maintes fois en 2023-2024, les joueurs du Rocket de Laval ont fait preuve d’indiscipline, au point de passer plus de temps au cachot que jamais dans l’histoire de l’équipe. Vendredi soir, une punition mineure qui n’avait rien à voir avec l’indiscipline est venue les couler.

Le Rocket a officiellement été éliminé de la course aux séries éliminatoires dans la section Nord de la Ligue américaine, à la suite d’une défaite de 3-2 aux mains des Senators de Belleville, vendredi soir au CAA Arena.

Le sort du Rocket a commencé à se jouer avec un peu plus de cinq minutes à jouer en troisième période sur un but d’Egor Sokolov, marqué lors d’un avantage numérique après une punition malchanceuse à Mitchell Stephens pour avoir retardé le match.

Ce but permettait aux Senators de créer l’égalité 2-2, alors que le Rocket avait besoin de gagner en temps réglementaire pour demeurer en vie.

Sokolov a planté le dernier clou dans le cercueil lavallois en ajoutant un but dans un filet désert à 19 min 59 s. Les Senators ont pu célébrer leur qualification pour les séries éliminatoires.

« C’est dur à digérer. Je pensais qu’on jouait un bon match, on avait l’avance tout le match. On a pris un petit peu trop de punitions qui nous ont coûté le match. Mais les gars ont donné un bon effort ce soir », a d’abord analysé l’entraîneur-chef Jean-François Houle.

Le premier but de Sokolov a été inscrit lors de la cinquième supériorité numérique des Senators dans la rencontre. Le Rocket avait tenu le coup lors des quatre précédentes.

En tout, vendredi, les joueurs du Rocket ont écopé de six pénalités mineures, un nombre trop élevé au goût de Houle, surtout dans les circonstances.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket de Laval

Six punitions, c’est trop dans des matchs importants. Il faut contrôler nos bâtons. C’est trop de punitions.

Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket de Laval

Après 71 parties, les joueurs du Rocket totalisent 1109 minutes de punitions, soit 10 minutes de plus que leur ancien record, qui datait de la saison 2017-2018.

Malgré le résultat final, le gardien Jakub Dobeš a offert une autre performance de qualité devant le filet du Rocket. Avant le but assommoir de Sokolov, Dobeš n’avait cédé que devant Wyatt Bongiovanni, en deuxième période.

Dobeš a terminé le match avec 28 arrêts.

Stephens (13e), en première période, et Lias Andersson (21e), au deuxième vingt, ont déjoué la vigilance de Mads Sogaard, qui a bloqué 25 rondelles.

Le Rocket menait 2-0 après 24 minutes de jeu.

Le match marquait le retour avec le Rocket de l’attaquant Joshua Roy, qui effectuait dans les faits une première sortie depuis le 19 mars alors qu’il portait l’uniforme du Canadien de Montréal. Roy a été peu visible, étant limité à deux tirs.

Les défenseurs Jayden Struble et Justin Barron étaient également de retour avec le Rocket, et le premier a récolté une mention d’aide sur le but de Stephens.

C’est donc dire que le match retour entre les deux mêmes équipes, samedi soir à la Place Bell, n’aura plus aucune importance. Sauf pour l’honneur et la fierté.

Ce dernier mot est revenu dans les commentaires de Houle.

Demain, il faut jouer avec de la fierté devant nos partisans qui nous ont appuyés toute l’année, et c’est ce que nos joueurs vont faire.

Jean-François Houle

Pour le défenseur Tobie Bisson-Paquette, le duel de ce samedi sera l’occasion de faire amende honorable.

« Pour nous, ce n’est pas fini, a-t-il insisté. On a un gros match demain, et en plus, on joue contre eux. On va leur montrer que ç’aurait dû être notre place. »

En attendant ce dernier match pour l’honneur, Bisson-Paquette a déploré le manque de constance de l’équipe.

« Notre année, ç’a un peu été des montagnes russes. On allait bien. On n’allait pas bien, a-t-il souligné. On se l’est un peu fait à nous-mêmes. Il y a plein de défaites qu’on a eues qu’on n’aurait pas dû avoir, et on aurait eu une bonne place dans les séries. »

Dobeš rassurant

Le Rocket n’a pas connu un début de match idéal, lorsque Roy, à 4 min 18 s, puis William Trudeau, à 7 min 6 s, ont tour à tour visité le banc des punitions.

Chaque fois, la formation lavalloise a tenu le coup, grâce à de bons arrêts de Dobeš pendant la première infériorité numérique, puis grâce à du solide travail des spécialistes défensifs pendant la seconde.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jakub Dobeš

Puis, seulement cinq secondes après la fin de la punition imposée à Trudeau, le Rocket a ouvert la marque quand Stephens a battu Sogaard d’un tir des poignets après avoir accepté une passe de Riley Kidney lors d’une poussée à deux contre un.

Ce but, inscrit sur le troisième tir du Rocket – les Senators en totalisaient sept –, a procuré un sursaut d’énergie à la formation lavalloise, mais pas assez pour lui permettre de creuser son avance avant la conclusion des 20 premières minutes de jeu.

La troupe de Houle allait cependant se reprendre tôt au deuxième vingt, quand Andersson a récupéré le retour d’un tir de Bisson-Paquette pour loger la rondelle dans le filet, à 3 min 24 s.

Toutefois, ce coussin de deux buts n’a tenu que 68 secondes. Oublié derrière les défenseurs du Rocket, Bongiovanni a reçu une passe précise de Rourke Chartier et a pu s’échapper vers Dobeš, qu’il a battu d’un tir bas, du côté du bâton.

Le Rocket a offert un solide jeu d’ensemble pendant les 13 premières minutes de jeu de la troisième période, mais la malchance attendait au détour.

Une rondelle égarée a bifurqué sur le gant de Stephens et jusque dans les gradins, procurant un avantage numérique aux Senators avec 6 min 17 s à écouler au troisième vingt.

À peine 35 secondes plus tard, Sokolov égalait la marque grâce à un puissant tir sur réception qui n’a donné aucune chance à Dobeš.

Le Rocket n’a pas pu s’en relever.