Parfois, les choses peuvent changer bien vite, et c’est certes le cas ici, du côté des Maple Leafs de Toronto et des Bruins de Boston.

Doit-on rappeler les réactions de la planète LNH quelques minutes après le quatrième match de cette série, samedi dernier ? D’un bord, on avait l’impression qu’un taxi attendait Sheldon Keefe au sortir de l’aréna, le moteur en marche, le coffre déjà ouvert. De l’autre, il y a des gens, et vous en connaissez sûrement, qui étaient prêts à donner la Coupe aux Bruins de Boston.

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Maintenant, tout ça semble bien loin.

L’entraîneur des Leafs n’a pas été congédié, et les Bruins n’ont rien gagné depuis ce samedi-là, eux qui viennent d’échapper les deux derniers matchs, dont celui de jeudi soir, le sixième de la série, par la marque de 2-1.

Nous voici donc de retour à la proverbiale case départ, mesdames, messieurs. Il y aura un septième match samedi soir à Boston, et n’est-ce pas Simone de Beauvoir qui disait, jadis, que tout peut arriver dans un septième match ? Probablement.

PHOTO NATHAN DENETTE, LA PRESSE CANADIENNE

Jeremy Swayman baisse la tête après avoir accordé un but à William Nylander en deuxième période.

Les Bruins peuvent se demander comment ils en sont rendus là, et pour avoir un début de réponse, ils pourraient commencer par se regarder un peu dans le miroir de la vérité, qui ne ment jamais.

Car les Bruins ont amorcé le cinquième match en retard, et ils ont fait exactement la même chose cette fois-ci, eux qui avaient un seul tir au compteur au moment où les deux clubs arrivaient à la mi-match en deuxième période.

Ce qui nous permet de croire que l’attaque des Bruins est soudainement portée disparue. Ça fait deux matchs que ces gars-là sont à la recherche d’une dernière victoire, mais ils ont marqué seulement deux buts dans ces matchs 5 et 6, et puis encore, leur seul but jeudi soir fut réussi alors que les carottes étaient cuites et qu’il ne restait plus que 0,1 seconde au tableau à la toute fin.

Le portier torontois solide

C’est sans doute ici qu’il faut se mettre à souligner le solide travail de Joseph Woll devant le filet torontois, lui qui se retrouve maintenant avec une fiche de 3-1 en carrière comme partant en séries, pour aller avec une moyenne de 1,40 et un taux d’efficacité de ,950.

PHOTO FRANK GUNN, LA PRESSE CANADIENNE

Joseph Woll bloque un tir en troisième période.

Il arrive, de temps à autre, qu’un gardien sorti de nulle part se transforme en magicien, et c’est peut-être ce qui est en train d’arriver ici. En tout cas, Woll a l’air d’un gars qui vit dans la tête des Bruins sans jamais payer le loyer.

William Nylander, lui, nous rappelle à quel point il a manqué aux Leafs lors des trois premiers matchs de cette série.

C’est lui qui a été l’auteur des deux buts de son club en ce jeudi soir surprenant, et le dernier des deux buts, en particulier, fut d’une rare beauté, réussi seul devant un Jeremy Swayman médusé, réussi à l’aide de mains agiles qui ne sont pas sans rappeler les mains d’un violoncelliste venu d’Europe pour jouer un air porteur d’espoir et d’amour. Ou quelque chose comme ça.

Le pire, c’est que les Leafs en sont là, à surprendre un peu tout le monde, à revivre alors que l’on n’y croyait plus, sans pouvoir compter sur l’aide de leur meilleur buteur, Auston Matthews, qui demeure à l’écart pour des raisons de santé. Ce qui rend la présente situation encore plus étonnante.

C’est pas fini, donc, et tout ce beau monde va se revoir samedi soir à Boston dans le cadre d’un septième match que personne n’attendait.

Les Leafs ont deux jours pour continuer à espérer. Les Bruins ont deux jours pour se retrouver.