Pour le moment, les Coyotes ont mis le cap vers l’Utah, mais la Ligue nationale de hockey ne ferme pas la porte au hockey dans le désert de l’Arizona.

C’est du moins ce qu’a affirmé Gary Bettman lors d’un point de presse plutôt déjanté, vendredi en Arizona, avec à son côté l’ex-propriétaire des Coyotes, Alex Meruelo, qui a paru un peu dépassé par les évènements lors de cette conférence entre autres diffusée par le réseau Sportsnet.

Meruelo, de toute évidence pas très à l’aise devant les micros – « Je n’aime pas les médias », a-t-il fini par soupirer, avant que Bettman ne tente de clarifier ce que Meruelo voulait dire, à savoir qu’il n’aime pas l’attention –, a maintes fois répété qu’il a tout fait pour sauver la vie des Coyotes en Arizona.

Selon ses dires, son projet de nouvel aréna à Tempe avançait à vive allure avant qu’un référendum public sur la question ne le mette devant une fin de non-recevoir. Après cet échec, la fin du hockey en Arizona n’était plus qu’une question de temps.

PHOTO ROSS D. FRANKLIN, ASSOCIATED PRESS

Alex Meruelo et Gary Bettman

Mais Gary Bettman a insisté vendredi pour dire que tout n’était pas terminé : la LNH accorde à Meruelo un délai de cinq ans pour obtenir un nouveau terrain et y faire construire un nouvel aréna. Si l’homme d’affaires y arrive, les Coyotes reviendront.

À plusieurs reprises, Bettman a parlé de « réactiver » cette équipe qui n’est plus, mais qui pourrait redevenir un jour.

« Notre appui aux Coyotes en Arizona a été inconditionnel, c’est le moins qu’on puisse dire, a expliqué le commissaire devant les caméras. Il y a eu de nombreuses occasions où on aurait pu prendre une autre décision avec cette équipe et on ne l’a pas fait. »

Dans l’immédiat, Alex Meruelo fonde ses espoirs sur un terrain vacant à Phoenix qui sera mis aux enchères en date du 27 juin. Il s’agit d’un projet qui serait ensuite mené sans argent public et sans congé de taxes, selon Meruelo lui-même, qui semble assez optimiste dans ce dossier.

L’homme d’affaires a toutefois paru un peu hésitant par moments, entre autres quand il a été interrogé au sujet des sommes à rembourser aux partisans des Coyotes qui avaient déjà payé des abonnements en vue de la prochaine saison. « Laissez-moi reprendre mon souffle », a-t-il plaidé, visiblement mal à l’aise.

Ce point de presse s’inscrit sans doute dans la très longue et étrange saga de cette équipe qui n’a jamais rien fait comme les autres. Le commissaire Gary Bettman, d’ordinaire de glace, a paru à bout de patience à quelques reprises.

Ce qui est plus certain, c’est que les Coyotes n’allaient pas continuer ainsi dans un aréna de quelque 5000 sièges (le Mullett Arena) et que des pressions extérieures, entre autres de la part de l’Association des joueurs de la LNH, ont précipité ce déménagement.

« Si on restait, dans le meilleur des cas, les Coyotes auraient eu à disputer des matchs au Mullett Arena pendant encore de trois à cinq ans, a ajouté Gary Bettman. Ce qui aurait été injuste pour les joueurs des Coyotes, mais aussi pour les joueurs adverses, parce que ce n’est pas un aréna des ligues majeures. Et l’idée de peut-être disputer des matchs des séries là-bas, ou même des matchs de finale de la Coupe Stanley, ça ne marchait pas. »

Reste à voir si cette énième tentative d’imposer le hockey dans le désert va fonctionner ou pas. Gary Bettman semble optimiste, lui qui s’est permis de citer le général américain Douglas MacArthur au moment de conclure : « Nous serons de retour… »