Si jamais Cole Caufield rêve de représenter les États-Unis au Tournoi des quatre nations en 2025 et aux Jeux olympiques de 2026 en Italie, on lui recommande de prolonger sa saison et de participer au Championnat du monde.

Le DG de l’équipe américaine en prévision du Tournoi des quatre nations et des Olympiques, Bill Guerin, a usé de la méthode forte pour bâtir la meilleure équipe possible ce printemps : la menace.

« Il y a des joueurs assurés de leur place (pour les Olympiques et le Tournoi des quatre nations), mais d’autres cognent à la porte, a-t-il confié cette semaine au collègue du site The Athletic, Michael Russo, affecté également à la couverture du Wild du Minnesota, dont Bill Guerin est le directeur général.

« Si vous n’avez pas joué en séries éliminatoires ou dans des matchs significatifs depuis un moment, ou jamais, je veux vous voir à l’œuvre. À quel point êtes-vous engagé ? Si un voyage dans les Caraïbes est plus important que le Championnat du monde, vous n’êtes pas vraiment engagé. Notre bassin de joueurs est désormais important. Je ne veux pas faire de promesses, mais je tiens à voir des joueurs engagés. Je sais qu’il y aura des joueurs blessés, d’autres se marieront ou verront leurs enfants naître, mais si ce n’est pas le cas ? »

On peut comprendre la position de Guerin. Même si les Américains disposaient en 2023 d’un bassin important de joueurs de talent parmi les seize clubs écartés des séries, puis de quatre autres clubs éliminés au premier tour, ils n'ont pu compter que sur une poignée de joueurs établis dans la LNH au Championnat du monde; Alex Tuch, Conor Garland, Nick Bonino, Casey DeSmith, entre autres. Tuch constituait le seul joueur d’impact du lot.

Le directeur général Chris Clark a dû compléter sa formation avec des joueurs de la NCAA et de la Ligue américaine, parmi lesquels trois joueurs de l’organisation du Canadien, Sean Farrell, Lane Hutson et Luke Tuch, frère d’Alex.

Il sera intéressant de voir si les déclarations de Bill Guerin auront des répercussions sur l’équipe canadienne. Le directeur général de la formation du Canada, Doug Armstrong, n’a même plus à brandir le bâton, Guerin a fait le travail pour lui.

Le Canada a un peu moins souffert que les États-Unis l’an dernier, avec la présence de Tyler Toffoli, MacKenzie Weegar, Lawson Crouse, Tyler Myers, Scott Laughton et un jeune premier, Adam Fantilli. Mais on retrouvait quand même plusieurs joueurs non établis, parmi eux le défenseur Justin Barron, aujourd’hui avec le Rocket de Laval. Ce Championnat avait néanmoins permis au gardien Samuel Montembeault de se distinguer et de gagner en confiance.

Parmi les Américains chez le CH, on compte bien sûr Caufield, blessé à pareille date l’an dernier, mais aussi Jordan Harris, Jayden Struble, le gardien Cayden Primeau et Lane Hutson, bien sûr. Struble pourrait rejoindre le Rocket si l’équipe parvient à se qualifier en séries, mais les trois autres profiteraient d’une expérience importante pour leur développement.

Côté canadien, il s’agirait d’une belle occasion pour Nick Suzuki, Mike Matheson et Samuel Montembeault de se mettre en valeur. Ils entrent dans la catégorie des joueurs qui auraient à gagner à se rapprocher de l’organisation canadienne.

On pourrait ajouter les noms de Kaiden Guhle dans une perspective à plus long terme, et peut-être aussi Alex Newhook, quoique celui-ci, à moins d’une explosion offensive dans les prochaines saisons, n’aura pas l’étoffe pour rivaliser avec les MacKinnon, McDavid, Bedard, Point et Marner de ce monde.

Sinon, il ne faudra pas se surprendre de voir Juraj Slafkovsky représenter la Slovaquie, s’il ne soigne pas de blessure évidemment, et peut-être aussi son jeune compatriote Filip Mesar, un choix de premier tour du CH en 2022 dont le développement ne suit pas la courbe espérée cependant.

David Reinbacher représentera fort probablement l’Autriche, à moins d’une percée intéressante du Rocket de Laval en séries, et Joel Armia pourrait accepter à nouveau l’invitation de la Finlande pour une troisième année consécutive.

L’arrivée d’Adam Engström à Laval attendra

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Adam Engström

Une victoire ou deux de moins avec Rögle, en Suède, et le défenseur gaucher Adam Engström, 20 ans, un choix de troisième tour du Canadien en 2022, serait déjà à Laval avec le Rocket.

Mais non seulement Rögle est-elle entrée en séries par la petite porte, l’équipe a éliminé Timra au premier tour puis vient de balayer en quatre matchs consécutifs la meilleure équipe au pays, Farjestads !

Engström est employé au sein de la troisième paire de défenseurs de l’équipe avec un ancien du Canadien, Brandon Davidson et joue environ 18 minutes par rencontre. Il a obtenu deux aides en six matchs. La grande révélation en défense s’appelle Lian Bischel, 19 ans, un choix de premier tour des Stars de Dallas, 18e au total, en 2022. Ce défenseur suisse de 6 pieds 6 pouces et 233 livres ne représente pas un atout à l’attaque, mais il a un rôle déterminant défensivement et joue entre 20 et 23 minutes au sein de la deuxième paire.

Engström risque de manquer de temps pour rejoindre Laval, mais il signera un contrat avec le Canadien à la conclusion de la saison et prendra part au camp d’entraînement de l’équipe en septembre.