Hurricanes 3 – Islanders 2 Les Islanders au bord du gouffre

La Ferrari a connu un faux départ.

La Ferrari, ici, c’est Ilya Sorokin. Jeudi matin, Patrick Roy avait comparé ses gardiens à des voitures ; Semyon Varlamov est une Cadillac, Sorokin est une Ferrari, avait-il imagé, selon des propos rapportés par les médias sur place à New York.

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Sauf que Sorokin, qui n’avait pas joué depuis le 17 avril, n’a pas exactement connu le départ d’une monoplace de la Scuderia. Autrement dit, la stratégie de changer de gardien, après deux défaites aux deux premiers duels, n’a pas porté ses fruits. Les Islanders se sont inclinés 3-2 contre les Hurricanes de la Caroline à domicile. Ils tirent maintenant de l’arrière 3-0 dans la série.

Bien sûr, les Isles ont offert une bien meilleure performance offensive que lundi. Mais quand ton gardien accorde deux buts sur six tirs dans les dix premières minutes de jeu, disons que c’est difficile, en séries éliminatoires qui plus est, d’obtenir un résultat différent.

Brent Burns, un habitué de la danse printanière, a été le premier à marquer d’un tir tout à fait banal de la pointe. La rondelle a cependant dévié sur Mike Reilly devant le but. Là-dessus, Sorokin n’est pas nécessairement à blâmer.

Quelques minutes plus tard, Andrei Svechnikov a profité d’un horrible revirement des Islanders en zone neutre pour s’amener en territoire offensif. Du flanc droit, il a aisément repéré Dmitry Orlov dans le haut de l’enclave. Orlov a contourné Kyle Palmieri devant lui avant de décocher du côté rapproché. Sorokin a semblé mal lire le jeu qui se déroulait devant lui. But, 2-0.

En deuxième période, les Islanders ont rapidement réduit l’avance par l’entremise de Pierre Engvall. Cinq minutes se sont écoulées ensuite avant que Sebastian Aho ne marque d’un puissant tir des poignets dans le haut du filet. Encore une fois, sur ce qui n’était que le 14^e tir des Canes, Sorokin semblait absent, tout simplement.

Patrick Roy n’a pas attendu plus longtemps : il a rappelé Sorokin au banc et envoyé Varlamov, son homme de confiance depuis plusieurs semaines, dans la mêlée. Sa troupe a bien réagi ; elle a tout tenté dans la deuxième moitié du match. Brock Nelson a d’ailleurs marqué en fin de deuxième tiers.

Mais de l’autre côté de la patinoire, Frederik Andersen n’a jamais vraiment semblé ébranlé. C’est complètement grâce à lui que les Hurricanes ont tenu le coup en troisième période ; il a reçu 11 tirs, alors que son équipe n’a tiré que trois fois vers Varlamov.

Ultimement, les Islanders n’ont jamais pu effacer la mauvaise performance de Sorokin, qui n’est pas l’ombre du gardien qui a été finaliste au trophée Vézina l’an dernier. Rappelons d’ailleurs qu’il entamera, à compter de la saison prochaine, un contrat de 8 saisons et 66 millions de dollars…

Hargne tardive

Pas de doute toutefois : les Islanders ont joué leur meilleur match de la série, même si la hargne viscérale ne s’est réellement fait sentir qu’en troisième période.

Après trois rencontres, Anders Lee est le premier pointeur de la formation de Long Island avec trois points. Ça veut aussi dire que Mathew Barzal, Noah Dobson et Bo Horvat n’ont pas encore trouvé le moyen de s’impliquer offensivement.

Ces trois joueurs faisaient partie du top 4 des pointeurs de l’équipe pendant la saison. À eux trois, ils ont tiré 21 fois au filet dans la rencontre, jeudi, dont neuf fois où la rondelle s’est rendue jusqu’au gardien. Ce n’est donc pas faute d’avoir essayé, mais ils se sont butés à Andersen.

S’ils veulent éviter de sortir leurs bâtons de golf, ils devront trouver une façon de remettre la chaîne sur son support en vue du match de samedi, alors qu’ils feront face à l’élimination.

Au cours des derniers jours, Patrick Roy a refusé de s’énerver de la situation de son équipe, qui n’avait pas encore perdu de match à domicile. Maintenant, c’est fait. Et rares sont les équipes qui ont réussi à remonter un déficit de 0-3 en séries. En fait, seules 4 des 206 formations dans cette situation ont réalisé l’exploit…

La tâche sera herculéenne.