Les Ducks d’Anaheim cherchent à acquérir un défenseur et un ailier droitiers. Le DG Pat Verbeek l’a affirmé clairement lors de son bilan de fin de saison et l’organisation a même relayé l’information sur les réseaux sociaux.

« Si vous regardez notre formation, nous avons beaucoup de gauchers, nous cherchons un droitier, a déclaré Verbeek lors du bilan de fin de saison.

Anaheim a acquis l’un des attaquants les plus doués de sa génération cet hiver, Cutter Gauthier, cinquième choix au total en 2022, 65 points, dont 38  buts, en 41  matchs à Boston College, mais a cédé en retour aux Flyers un jeune défenseur droitier régulier, Jamie Drysdale, 22 ans, sixième choix au total en 2020.

En santé, Drysdale jouait en moyenne 21 : 35 par match avant de passer aux Flyers, au deuxième rang à ce chapitre chez les Ducks après Cam Fowler. Depuis son départ, et celui d’Ilya Lyubushkin, échangé aux Maple Leafs fin février pour un choix de sixième tour, Anaheim se retrouve avec un seul défenseur droitier dans sa formation, Radko Gudas.

Il y a aussi Tristan Luneau, le choix de deuxième tour de l’équipe en 2022 retenu en début de saison, mais il faudra savoir si ce jeune homme de 20 ans, dont la deuxième moitié de saison a été gâchée par une infection au genou, sera prêt à avoir un impact dans la LNH dès la saison prochaine.

Verbeek aura un appât de taille pour parvenir à ses fins : Trevor Zegras. L’arrivée de Cutter Gauthier s’ajoute à un groupe d’attaquants prometteurs avec Leo Carlsson et Mason MacTavish, sans compter les vétérans Frank Vatrano, Troy Terry, Alex Killorn et Ryan Strome.

On peut se permettre à Anaheim de s’en départir d’un. La relation de Zegras avec les Ducks est douce-amère. On a refusé de consentir à ce jeune homme de 23 ans repêché au neuvième rang en 2019 un contrat à long terme l’été dernier. On l’a muté à l’aile en début de saison et affirmé qu’il devait améliorer son jeu défensif.

Après des saisons de 61 points en 75 matchs et de 65 points en 81 matchs à ses deux premières années complètes, Zegras a connu un départ difficile cette année avec seulement deux points en douze matchs avant de subir la première de ses deux blessures. Mais il a fini l’année en force avec huit points en autant de rencontres au centre du deuxième trio avec Frank Vatrano et Ryan Strome, en l’absence de MacTavish, blessé.

Zegras n’est évidemment pas parfait. Sans quoi son nom n’alimenterait pas les rumeurs de transactions. Mais si une équipe comme le Canadien, par exemple, croit avoir un noyau assez fort pour mettre le jeune homme sur le droit chemin –– et on semble le deviner – sans compter la présence derrière le banc d’un grand pédagogue, Martin St-Louis, il appellera Verbeek.

Qu’aurait le CH à offrir en retour ? David Reinbacher, le cinquième choix au total de l’équipe en 2023, ne bougera pas. Du moins pas pour Zegras, dont le salaire se situe à 5,75 millions annuellement pour encore deux saisons. Justin Barron ne représenterait pas une pièce centrale dans une telle transaction.

Logan Mailloux pourrait permettre d’entamer un dialogue avec les Ducks. Il vient de connaître à 20 ans (il a soufflé ses 21 bougies le 15 avril) une première saison fort prometteuse dans la Ligue américaine avec 47 points, dont 14 buts, en 72 matchs. Seulement deux défenseurs ont fait mieux, un de 25 ans, l’autre de 35 (quoique le jeune surdoué de l’organisation des Kings, Brandt Clarke, en a obtenu 46 en seulement 50 parties avant d’être rappelé à Los Angeles).

L’espoir du Canadien, repêché au 31rang, au premier tour, en 2021, a aussi le physique de l’emploi à 6 pieds 3 pouces et 220 livres. Il a bien fait à son seul match dans la LNH, le dernier du CH contre les Red Wings. Verbeek ne s’en est jamais caché, il a toujours affectionné les joueurs au gabarit imposant.

Montréal devrait sans doute céder davantage pour obtenir un attaquant de la trempe de Zegras, dont le talent ne fait pas de doute malgré une éthique de travail à améliorer. « Nos recruteurs aiment bien Mailloux, mais Zegras a prouvé qu’il appartenait à la LNH, Mailloux pas encore, il a joué un seul match », confie un homme de hockey d’un club de la Ligue nationale sondé à cet effet.

Les Ducks, 30e au classement général, troisièmes en prévision de la loterie du repêchage, souhaitent progresser dès l’an prochain. Verbeek évoque un défenseur du top 4 et un ailier pour l’un de ses deux premiers trios.

Si un joueur comme Mailloux, par exemple, pique sa curiosité, il doit avoir la conviction que le jeune homme est prêt à faire le saut dans la LNH pour sacrifier un atout comme Zegras, plus proche de la Ligue nationale du moins que Luneau, un droitier lui aussi.

Le Canadien peut se permettre la perte d’un Mailloux. À gauche, Mike Matheson est sous contrat pour encore deux ans, Lane Hutson montre de belles promesses et on retrouve une flopée de défenseurs derrière lui, les Xhekaj, Harris, Struble, sans compter Adam Engstrom. Reinbacher constitue l’avenir à droite et Kaiden Guhle, dans un monde idéal, serait à gauche, mais se tire fort bien d’affaire à droite aussi. Barron peut compléter la formation à droite derrière Reinbacher et Guhle, dans une perspective à long terme, on le rappelle.

Un top 6 constitué de Suzuki, Slafkovsky, Caufield, Dach, Zegras et Newhook ne serait pas piqué des vers. Reste à voir ce que Verbeek a en tête. Un appel ou un texto ne coûte rien, n’est-ce pas ?

Un agneau sacrifié à San Jose

PHOTO GENE J. PUSKAR, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

David Quinn

L’entraîneur David Quinn a été congédié mercredi par les Sharks. En deux saisons à San Jose, il a cumulé une fiche de 41-98-25 avec ce club en reconstruction, le pire rendement de la Ligue nationale de hockey depuis 2022. Quinn aurait difficilement pu faire mieux dans un tel contexte. La reconstruction a amené le départ de Timo Meier, Erik Karlsson, Nick Bonino, puis Tomas Hertl à la date limite des échanges. Logan Couture a disputé seulement six matchs cette saison.

Le DG Mike Grier a acquis depuis l’an dernier des joueurs rejetés par d’autres formations pour faciliter certaines transactions ou pour se conformer au plancher salarial. Quinn aura au moins réussi une part importante du travail sans le vouloir : les Sharks ont terminé au dernier rang du classement général avec 25 % de chances de mettre la main sur Macklin Celebrini au repêchage…