En regardant la fiche globale des Coyotes de l’Arizona, on comprend aisément le manque d’attachement des amateurs de sports de cette région désertique des États-Unis à leur endroit. En 27  ans d’histoire, les Coyotes ont remporté… trois tours éliminatoires. Ils ont raté les séries 18 fois. Ils avaient pourtant hérité d’un club à maturité puisqu’il s’agissait d’un déménagement, celui des Jets de Winnipeg, et non pas d’une équipe naissante.

Les Coyotes ont eu de mauvais propriétaires, de mauvais directeurs généraux, de mauvais entraîneurs et ils ont multiplié les mauvaises décisions, souvent pour prendre des raccourcis. Voici cinq gaffes marquantes.

1. L’échange de Teemu Selanne

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Teemu Selanne tente de déjouer le gardien Bill Ranford

Les Jets n’étaient pas encore déménagés en février 1996, mais ils avaient été vendus quelques mois plus tôt et la migration était déjà déclenchée. Le DG de l’époque, John Paddock, qui allait lui suivre le club, se demandait comment il allait s’y prendre pour payer trois grandes stars à l’attaque, Keith Tkachuk, Alexei Zhamnov et Teemu Selanne.

Celui-ci était déjà une grande vedette à Winnipeg à 25 ans. Il avait connu une année de 76 buts et 132 points à sa première année dans la LNH, mais son rythme de production était revenu à la normale et on craignait que ses genoux, considérés fragiles, ne le lâchent prématurément. Paddock l’a échangé aux Ducks pour deux jeunes repêchés très tôt, le défenseur Oleg Tverdovsky, deuxième choix au total en 1994, et Chad Kilger, quatrième choix au total en 1995.

Kilger est vite devenu un plombier, Tverdovsky a connu une bonne saison, mais a été échangé après quelques hivers sans éclat. Selanne a joué 18 saisons supplémentaires, dont 15 à Anaheim, et conclu sa carrière avec 1457 points.

Zhamnov a été échangé cet été-là avant d’atterrir en Arizona, pour Jeremy Roenick, des Blackhawks. Roenick a constitué un grand leader pour les Coyotes pendant six ans, mais il n’était déjà plus le centre de 100 points et plus des Hawks, et les Coyotes n’ont jamais franchi le premier tour éliminatoire avec lui.

2. Un choix sacrifié devenu Jeff Carter…

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Jeff Carter alors qu’il faisait partie des Flyers en 2010.

Les Coyotes sont en transition en février 2001 lors de l’arrivée d’un nouveau propriétaire, Steve Ellman, en compagnie d’un actionnaire minoritaire, le légendaire Wayne Gretzky. L’équipe ratera les séries pour la première fois en six ans (mais a néanmoins été éliminée au premier tour chaque fois) et les deux grandes vedettes offensives, Keith Tkachuk et Roenick, s’apprêtent à quitter.

Phoenix se cherche un centre. Daymond Langkow n’est pas une star à Philadelphie, mais il vient néanmoins de connaître une saison de 54 points en 71 matchs à 26 ans. Ellman et Gretzky cherchent un coup d’éclat, par l’entremise des hommes choisis par Gretzky, Cliff Fletcher et Michael Barnett, son ancien agent. On offre aux Flyers un choix de premier tour en 2003 et un choix de second tour en 2002 pour Langkow.

Les Coyotes participeront aux séries en 2001-2002, mais trébucheront la saison suivante. Le choix de premier tour est situé au 11rang. Les Flyers repêcheront Jeff Carter. Celui-ci vient de prendre sa retraite, ces derniers jours, après 1321 matchs, 851 points, dont 442 buts, et quelques Coupes Stanley. Langkow était échangé aux Flames pour Lee Stempniak après des saisons de 62, 52 et 52 points.

Parlant de centre, Michael Barnett échange quelques années plus tard un jeune attaquant frêle, Daniel Brière, pour un centre plus costaud, mais au potentiel offensif moins élevé, Chris Gratton. Un désastre total.

3. L’ère Gretzky

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L’entraîneur Wayne Gretzky et ses Coyotes lors d’un match au Centre Bell en 2005

Wayne Gretzky se proclame entraîneur en chef en 2005, après plusieurs saisons de misère sous Bob Francis. Gretzky demeure le plus grand joueur de tous les temps selon plusieurs, mais n’avait jamais dirigé un club de la LNH. Lors de la faillite de l’équipe en 2009, il remet sa démission. En quatre saisons sous ses ordres, les Coyotes seront exclus chaque fois des séries éliminatoires. La fiche de Gretzky s’établira à 143-161-24. Il ne dirigera plus jamais un club de la Ligue nationale de hockey.

4. Les repêchages de 2006 à 2010

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Kyle Turris en 2010

Les années Gretzky ont été difficiles et avec la faillite et la mise sous tutelle de l’équipe, les Coyotes connaissent des saisons désastreuses au cours des années suivantes. Mais ils bénéficieront néanmoins de quatre choix consécutifs dans le top 10, de quoi se rebâtir adéquatement.

Huitième choix au total en 2006, Peter Mueller montrait de belles promesses, après une première saison de 54 points, mais des commotions cérébrales ont fait dérailler sa carrière.

Troisième choix au total en 2007, Kyle Turris a mis du temps à s’établir et la direction n’a pas été patiente. On l’a échangé à Ottawa pour un autre joueur prometteur à l’époque, le défenseur David Rundblad, et un choix de deuxième tour. Phoenix en a retenu des miettes et Turris a fini par s’établir de façon durable à Ottawa.

Mikkel Boedker n’a pas représenté un vilain choix au huitième rang en 2008, mais il est devenu une espèce d’Artturi Lehkonen, c’est-à-dire un attaquant intéressant, mais pas une locomotive. Il y a eu quelques perles après lui au premier tour, Tyler Myers, Erik Karlsson, Jordan Eberle, John Carlson, mais des flops aussi.

Ils ont enfin frappé un bon coup avec le défenseur Oliver Ekman-Larsson en 2009, mais raté lamentablement leur choix avec Brandon Gormley l’année suivante, un défenseur pourtant prometteur. L’expérience de Gormley dans la LNH a été courte. Il avait été préféré à Jaden Schwartz et Vladimir Tarasenko, entre autres.

5. L’arrivée du petit prince

John Chayka est devenu en 2016 le plus jeune directeur général d’un club de la Ligue nationale de hockey, à seulement 26 ans. Il provenait du milieu des statistiques analytiques et il est vite devenu un phénomène médiatique.

Chayka a vite opté pour des raccourcis, d’abord en échangeant le défenseur Tony DeAngelo et un premier choix en 2017, pour le centre Derek Stepan et le gardien Antti Raanta. Ces deux-là ont bouché des trous rapidement, mais Tony DeAngelo, malgré ses frasques à l’extérieur de la glace, est devenu un bon défenseur offensif à New York, mais aussi, surtout, le septième choix au total aurait été avantageux pour les Coyotes. Les Rangers ont fait chou blanc avec Lias Andersson, mais Casey Mittelstadt, Owen Tippett, Nick Suzuki, Gabriel Vilardi, Martin Necas, Josh Norris et Robert Thomas étaient encore disponibles dans cette cuvée riche.

Le DG des Coyotes a récidivé quelques années plus tard en échangeant à nouveau un choix de premier tour, et quelques espoirs, pour Taylor Hall, un joueur de location. L’Arizona a participé aux séries, mais échoué au premier tour et les Devils ont repêché Dawson Mercer au 18rang et Kevin Bahl est devenu un défenseur fiable au New Jersey.

Quand Chayka a été viré, en 2021, les Coyotes étaient vidés de choix et d’espoirs, et son successeur, Bill Armstrong, a dû entamer une reconstruction agressive, loin d’être achevée.

Les Sharks terminent derniers

PHOTO PERRY NELSON, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Les Sharks de San Jose terminent au dernier rang du classement général.

En vertu de leur dernier rang au classement général, les Sharks de San Jose auront donc les meilleures chances de remporter la loterie et mettre la main sur Macklin Celebrini au premier rang (25,5 %) –– après avoir repêché Will Smith au quatrième rang en 2023 - devant les Blackhawks de Chicago (13,5 %) et les Ducks d’Anaheim (11,5 %). Mais San Jose a aussi 18,8 % de chances de repêcher deuxième et… 55 % de choisir troisième.

Le Canadien détient la cinquième place, avec 8,5 % de chances de repêcher premier, 8,6 % de chances de choisir deuxième, 24,5 % pour le cinquième rang et 44 % pour le sixième. Le choix obtenu des Jets pour Sean Monahan a reculé en vertu de la bonne fin de saison de Winnipeg. Il se situe au 27rang pour l’heure.

Les cinq pires équipes de l’an dernier sont encore les cinq pires cette année !