(Laval) Jean-François Houle n’a peut-être pas encore de contrat en vue de la prochaine saison, mais il n’a qu’un souhait : « Mon envie, c’est absolument de revenir ici, à Laval. »

L’entraîneur-chef du Rocket a été appelé à commenter sa situation contractuelle d’entrée de jeu, dimanche matin, lors du bilan de l’équipe à la Place Bell. Laval a été éliminé du portrait des séries éliminatoires vendredi, après une première de deux défaites consécutives contre les Senators de Belleville.

« Ce n’est pas décidé encore », a dit Houle au sujet de son retour à la barre de l’équipe, avant d’ajouter qu’il aurait probablement été « préférable » de s’entendre avec le club avant la fin de la saison.

« On va prendre du recul là-dessus, on va avoir des discussions avec l’organisation. Je suis très heureux d’être ici. »

Quelques heures après le bilan, Houle allait rencontrer John Sedgwick, le DG du club-école du Canadien, et son avenir avec l’équipe allait évidemment être à l’ordre du jour.

Houle a eu la main heureuse, cette saison, lorsqu’Arber Xhekaj et Joel Armia sont venus faire un séjour à Laval, pour ensuite retrouver la LNH avec succès. Logan Mailloux a grandement progressé au fil de la saison, et Joshua Roy a obtenu un stage intéressant dans la LNH, pour ne nommer que ceux-là.

Dimanche, l’ensemble de son travail avec la jeune équipe du Rocket a été louangé par les joueurs interrogés à ce sujet.

« C’est un excellent coach, a relevé Joshua Roy. Il avait le respect de tous les gars dans la chambre. Je lui souhaite de pouvoir resigner ici s’il veut rester. »

« C’est un coach de joueurs, a soumis Tobie Paquette-Bisson. Les joueurs l’adorent, il est facile [d’approche], il communique beaucoup avec les gars, vraiment présent pour nous. C’est rare qu’on va entendre un joueur dire quelque chose de négatif sur JF. »

Tous les jeunes se sont améliorés. Il n’y en a pas un qui est resté au même niveau. Il est excellent avec les jeunes, avec les vétérans. Tu le vois quand quelqu’un est une bonne personne avant d’être un bon coach.

Brandon Gignac

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Brandon Gignac

« JF fait un bon travail pour rendre notre environnement de travail léger et agréable, a expliqué Mitchell Stephens. J’ai joué pour des entraîneurs avec qui c’était difficile de se motiver à venir à l’aréna par moments. »

Les joueurs sont ainsi unanimes. Inévitablement, après avoir développé et aidé tant de hockeyeurs à gravir les échelons depuis son arrivée en 2021, Jean-François Houle va un jour se rapprocher lui-même de la LNH. Cette possibilité fait-elle partie de ses pensées ?

Comme tout autre coach, je pense que tout le monde veut monter plus haut. C’est sûr que j’écouterais ce [qu’une équipe de la LNH] aurait à offrir. Un jour, je veux être instructeur dans la LNH.

Jean-François Houle

Mais il ne s’en cache pas non plus : la dernière année a été remplie de « défis ».

« Une saison comme ça, en tant qu’instructeur, tu te regardes dans le miroir, tu te questionnes. Fait-on vraiment la bonne chose ? C’est totalement normal. T’as les blessures, tu dois faire des changements de joueurs, il y a des rappels. La Ligue américaine, ce n’est pas pour tout le monde. Ça fait de toi un meilleur entraîneur, parce que tu dois dealer avec différents défis à différents niveaux. […] C’était dur, mais le fun. J’ai eu une bonne courbe d’apprentissage. »

Le rêve de la LNH bien vivant… malgré tout

Jean-François Houle n’est pas le seul pour qui des décisions devront être prises dans les prochaines semaines quant à leur avenir avec le Rocket.

Le défenseur Tobie Paquette-Bisson a été l’un des mentors de ses jeunes coéquipiers à la ligue bleue, comme Mailloux et David Reinbacher, un rôle de « chef de la défense » qu’il a « adoré ».

À 27 ans, il aspire toujours à la LNH. Atteindra-t-il son rêve ici, avec les nombreux maraudeurs aux remparts déjà présents pour assurer la relève dans l’organisation ? Rien n’est moins certain.

Surtout qu’il a déjà tenté d’aller voir si le proverbial gazon était bel et bien plus vert ailleurs, avec le Reign de l’Ontario, l’an dernier.

« Si je repars, ça serait un peu bâtard de revenir une autre fois ! lance-t-il, semant l’hilarité chez les médias rassemblés dans la salle de conférence du Rocket. On ne sait jamais. Si je repars, je vais devoir mettre mon pied à terre, et je ne pourrai pas vraiment revenir. »

Mais il l’assure sans ambages : « J’ai adoré mon année à Laval, ça a été incroyable, ça va toujours être chez nous de jouer ici. Je priorise ici, c’est mon équipe, je veux revenir. Je ne sais pas encore ce qui se passe pour moi, je dois parler à mon agent la semaine prochaine. »

Lias Andersson, un ancien choix de premier tour des Rangers de New York, ainsi que le vétéran Gabriel Bourque sont dans le même bateau.

Le premier a déjà joué 110 matchs dans la LNH, mais n’y a pas goûté depuis novembre 2022. « J’ai signé ici [cette année] pour m’améliorer en tant que joueur et avoir une chance de jouer dans la LNH, et ma mentalité ne change pas. »

PHOTO DENIS GERMAIN, ARCHIVES LA PRESSE

Gabriel Bourque

Le second, à 33 ans, a plus de hockey derrière la cravate que devant. Le capitaine du Rocket a joué 413 matchs dans le circuit Bettman, avec les Predators de Nashville, l’Avalanche du Colorado et les Jets de Winnipeg, avant de s’entendre avec Laval, il y a trois ans. « C’est sûr que j’aimerais revenir l’année prochaine », indique-t-il.

Les blessures l’ont ralenti cette saison, et ça a affecté son orgueil de joueur. Mais il faudra bien que les jeunes de l’organisation du Canadien soient épaulés avec des vétérans dans leur développement.

Gabriel Bourque est d’ailleurs le premier nom qui vient à l’esprit de Joshua Roy et de Logan Mailloux lorsqu’on leur demande lesquels de leurs coéquipiers les ont le plus aidés au cours de cette première campagne chez les pros.

« Gab Bourque, tout le monde sait que c’est un bon leader. Il est tout le temps là pour tout le monde. »