Peu d’équipes ont connu une saison aussi mouvementée que les Flyers de Philadelphie, club en reconstruction que personne ne voyait en séries éliminatoires, mais qui s’accroche malgré tout à ses chances d’y parvenir. Cinq choses à savoir sur le prochain adversaire du Canadien.

C’est chaud, c’est chaud…

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Ryan Poehling (25) compte 10 buts et 25 points cette saison.

Avec encore neuf matchs prévus à leur calendrier, les Flyers ont plus de 80 % de chances d’accéder aux séries éliminatoires, selon différentes projections. C’est probablement 80 % de plus que ce qui était attendu de leur part au début de la saison, mais c’est encore précaire malgré tout. Installés au troisième rang de la division Métropolitaine depuis des mois, ils sentent désormais les Capitals de Washington leur souffler dans le cou. S’ils glissaient parmi les équipes repêchées, ils devraient alors livrer une lutte serrée aux Red Wings de Detroit. Bref, rien n’est encore acquis. Cela étant, le seul fait qu’ils soient encore dans la course tient de l’exploit, encore plus quand on sait que le directeur général Daniel Brière, soucieux de respecter son plan de reconstruction, a échangé le défenseur Sean Walker à la date limite des transactions.

Tortorella, encore

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L’entraîneur-chef John Tortorella a récemment été suspendu à la suite d’une prise de bec avec un officiel lors d’un match entre les Flyers et le Lightning de Tampa Bay.

Si les Flyers tiennent le coup jusqu’aux séries, John Tortorella deviendra illico un candidat pour le titre d’entraîneur-chef de l’année. Bien que personne ne puisse lui enlever le mérite d’avoir réussi à faire gagner ses troupes, ses méthodes et sa dégaine n’ont pas fini de faire jaser. Sa relation avec les représentants des médias est toujours aussi tumultueuse. Plus tôt cette saison, il a cessé de répondre aux questions d’un animateur de balado ayant avancé, à tort, que le jeune Cutter Gauthier aurait réclamé une transaction en raison de l’influence de l’ex-Flyer Kevin Hayes. La semaine dernière, il a brusquement quitté le podium sans répondre à une question sur la performance du gardien auxiliaire Felix Sandström – il s’en est par la suite excusé. Son plus haut fait d’armes reste toutefois d’avoir exclu de sa formation son capitaine Sean Couturier pendant deux matchs, une décision qui a fait scandale partout dans la ligue et qui a provoqué un déluge de critiques contre Tortorella. On s’en doute bien : ce dernier est resté de glace.

Parlant de Couturier…

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Sean Couturier a été nommé capitaine des Flyers de Philadelphie à la mi-février.

Parlons-en néanmoins, de Sean Couturier. En première moitié de campagne, on ne pouvait que s’émouvoir de son grand retour, après deux opérations au dos qui avaient nécessité une saison et demie de convalescence. À la mi-janvier, après 41 matchs, il avait amassé 30 points, passait 20 minutes en moyenne sur la glace (un sommet chez les attaquants du club) et présentait un différentiel de + 12. Son entraîneur n’avait que de bons mots à son endroit et l’a même nommé capitaine en février. Or, les choses se sont gâtées depuis, et pas qu’un peu. Couturier, soudain, n’est plus l’ombre de lui-même : six points, dont un seul but, à ses 26 derniers matchs. Son différentiel de - 20 au cours de cette séquence est le pire de son équipe. Son temps de glace a aussi fondu – il ne dépasse plus que rarement le seuil des 15 minutes. Si, encore une fois, les Flyers aspirent à jouer du hockey de printemps, il faudra nécessairement que cet ancien lauréat du trophée Selke se ressaisisse.

Ersson à toutes les sauces

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Samuel Ersson a amorcé 22 des 27 matchs des Flyers de Philadelphie depuis le 21 janvier.

Pendant les premiers mois de la saison, les Flyers se félicitaient de compter sur un dynamique duo de jeunes gardiens de but constitué de Carter Hart et du surprenant Samuel Ersson. Les deux se partageaient le filet et s’entendaient comme larrons en foire. Ça s’est toutefois arrêté net pour Hart lorsqu’il a quitté l’équipe en janvier, tout juste avant d’être accusé d’avoir pris part à une agression sexuelle de groupe avec des coéquipiers d’Équipe Canada junior en 2018. On a alors remis la destinée de l’équipe entre les mains d’Ersson, 24 ans. Depuis le 21 janvier, il a amorcé 22 des 27 matchs des Flyers, ce qui a fait de lui le gardien le plus occupé de la ligue. Il faut dire que les options sont minces en relève, avec Felix Sandström et Cal Petersen qui sont essentiellement des cerbères de la Ligue américaine. Ersson, néanmoins, a gardé la tête hors de l’eau. Ses statistiques sont ronflantes (moyenne de 3,23 et taux d’arrêts de ,880), mais il a néanmoins conservé une fiche de 9-9-4 depuis qu’il est le seul homme de la situation.

Défense décimée

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Cam York (8) et Travis Sanheim (6) agissent comme les ancrages de l’unité défensive des Flyers de Philadelphie.

Quand on se demande si les Flyers sauront s’accrocher à leur place en séries, on pose implicitement une autre question : leur défense pourra-t-elle résister encore longtemps ? En l’absence de Rasmus Ristolainen, Jamie Drysdale et Nick Seeler, tous blessés, et depuis le départ de Sean Walker, les succès de l’équipe reposent désormais sur les épaules de Travis Sanheim et de Cam York, ce dernier ayant par ailleurs connu une belle éclosion cette saison. Derrière eux, c’est moins glorieux. Deux recrues, Adam Ginning et Ronnie Attard, disputent leurs premiers matchs dans la LNH. Un autre jeune joueur, Egor Zemula, connaît une jolie saison avec 20 points en 60 matchs, mais on semble le protéger des confrontations difficiles. Le vétéran Erik Johnson complète le portrait, lui qui est davantage apprécié pour ses qualités humaines que sur la glace – il a réussi à cumuler un différentiel de - 7 en 9 matchs depuis que les Flyers l’ont acquis. Drysdale et Seeler, apparemment, ont recommencé à patiner et s’approchent d’un retour. Ça tombe bien, leur équipe a besoin d’eux.