Pour n’importe quelle équipe, jouer à Denver, cette saison, c’est un peu jouer en enfer. Surtout depuis quelques semaines, l’Avalanche du Colorado, prochain adversaire du Canadien, semble invincible. Cinq choses à savoir sur cet aspirant sérieux à la Coupe Stanley.

Un rouleau compresseur

L’Avalanche ne perd pratiquement plus. Voilà l’équipe à 9 victoires de suite, et à 11 en 12 matchs. C’est, sans surprise, un sommet dans la ligue depuis le 27 janvier. Les anciens Nordiques sont particulièrement redoutables à la maison, eux qui ont remporté 28 de leurs 34 rencontres disputées au Ball Arena depuis le début de la saison. C’est, là aussi, un sommet. Rien pour rassurer le Tricolore : Nathan MacKinnon a récolté des points dans chacun de ces matchs. Le voilà donc à la poursuite du record de Wayne Gretzky, qui a inscrit son nom sur la feuille de pointage 40 fois de suite à domicile en 1988-1989. Comme il n’a encore raté aucune sortie cette saison, on peut présumer que cette marque est à sa portée.

Un premier titre pour MacKinnon ?

PHOTO ISAIAH J. DOWNING, USA TODAY SPORTS

Nathan MacKinnon célèbre un but marqué contre les Blue Jackets de Columbus le 22 mars.

Parlons-en, de Nathan MacKinnon. Après 71 matchs, le Néo-Écossais a déjà établi des sommets personnels pour les buts (44), les mentions d’aide (78) et les points (122). Si le trophée Maurice-Richard lui semble inaccessible, il a une sérieuse option sur le championnat des pointeurs, alors qu’il n’a qu’un point de retard sur Nikita Kucherov, du Lightning de Tampa Bay. Il devra toutefois regarder dans son rétroviseur, car Connor McDavid, avec 117 points, arrive vite. Il y a d’ailleurs quelque chose d’ingrat à être le contemporain de ces deux attaquants vedettes, puisque les 111 points de MacKinnon, la saison dernière, lui auraient valu le trophée Art-Ross chaque année de 2011 à 2018. À 28 ans, il a cette fois une chance bien réelle de le remporter. S’il y parvient, il pourrait bien ajouter le trophée Hart à sa récolte.

Les autres vedettes s’éclatent

Si l’Avalanche est si puissante, c’est notamment parce que MacKinnon n’a pas à abattre tout le travail seul. L’équipe est l’une des deux seules de la ligue, avec les Oilers d’Edmonton, à compter sur quatre joueurs produisant à un rythme d’au moins un point par match. On retrouve logiquement Mikko Rantanen qui, à 96 points, atteindra vraisemblablement le plateau des 100 pour la deuxième fois de sa carrière ; Cale Makar, deuxième pointeur de la ligue chez les défenseurs, avec 78 points en 66 matchs ; mais aussi Valeri Nichushkin qui, bien qu’ayant raté une partie de la campagne en raison d’ennuis médicaux et de problèmes personnels, a néanmoins amassé 50 points en 47 matchs.

La renaissance de Drouin

PHOTO DAVID ZALUBOWSKI, ASSOCIATED PRESS

Jonathan Drouin a marqué le but de la victoire en prolongation contre les Penguins de Pittsburgh.

Jonathan Drouin s’ennuie-t-il de Montréal ? Pour le savoir, il faudra le lui demander. Ce qu’on sait, toutefois, c’est que l’air des montagnes lui sourit. Avec déjà 46 points, le Québécois pourrait égaler, voire dépasser son sommet personnel de 53, qu’il a atteint deux fois à ce jour, dont la dernière en 2018-2019 avec le Canadien. Il n’a pas passé toute la saison à la gauche de son vieux complice MacKinnon, mais la combinaison qu’il a momentanément formée avec Rantanen et lui, notamment dimanche dernier à Pittsburgh, a été parmi les plus dangereuses de la ligue. À Pittsburgh, justement, l’Avalanche a effacé un déficit de 0-4 pour l’emporter 5-4 en prolongation. Drouin a d’abord inscrit le troisième but des siens avant de servir une passe savante à MacKinnon sur le filet égalisateur. Puis il a marqué un but de toute beauté en prolongation à la suite d’un effort individuel remarquable.

Des acquisitions payantes

L’Avalanche a été parmi les organisations les plus actives à la date limite des transactions et, jusqu’ici, ses choix ont été payants. On passera rapidement sur le départ de Ryan Johansen, qui constitue en quelque sorte une addition par soustraction. Mais le défenseur obtenu en retour, Scott Walker, l’un des joueurs les plus prisés sur le marché avant le 8 mars, a amassé quatre points en sept joutes. En attaque, Casey Mittelstadt, acquis des Sabres de Buffalo contre Bowen Byram, a récolté cinq points. Et sans remplir le filet, Brandon Duhaime et Yakov Trenin forment déjà un duo dynamique sur le quatrième trio. Pendant les quelque 40 minutes qu’ils ont passées ensemble sur la glace à cinq contre cinq jusqu’ici, l’Avalanche a largement dominé les buts attendus (70 %), les tirs cadrés (66 %) et les buts marqués (2 contre 0), selon le site Natural Stat Trick. Connaissant leur profil, ces deux-là ne seront pas plaisants à affronter en séries éliminatoires…