On a pleuré toute la journée mardi la mort prématurée de l’ancien dur à cuire Chris Simon, l’un des bagarreurs les plus redoutables de son époque, décédé à 52 ans.

Chris Simon s’est suicidé, a précisé sa famille mercredi.

« La famille croit fermement, et en a été elle-même témoin, que Chris a été très affecté par l’ETC (l’encéphalopathie traumatique chronique) et que malheureusement ç’a entraîné sa mort, pouvait-on lire dans un communiqué qui a été transmis par l’entremise de son agent, Paul Theofanous. Nous n’offrirons pas plus de détails pour l’instant, et demandons que notre droit à la vie privée soit respecté. Nous apprécions tous les messages que nous avons reçus à la suite de l’annonce de son décès. »

Quelques heures après la mort de Simon, les images du combat entre Nicolas Deslauriers et Ryan Reaves faisaient les manchettes au même titre que les plus jolis buts de la soirée.

Et le colosse des Rangers Matt Rempe, qui a pris un nombre effarant de coups de poing sur la gueule à son arrivée dans la LNH, en février, sera à nouveau encouragé à jeter les gants à son retour de suspension.

Fascinant quand même cette façon de dissocier le sort des anciens bagarreurs de la Ligue nationale de hockey à la réalité actuelle des durs à cuire de la génération suivante.

Soyons clairs : Reaves ne défend pas un coéquipier quand il se bat contre Deslauriers. Idem pour Rempe quand il jette les gants devant Mathieu Olivier. Ils se donnent en spectacle en sachant très bien qu’il s’agit de leur raison d’être dans la Ligue nationale.

Chris Simon n’aimait pas se battre, a admis son ancien coéquipier Stéphane Fiset au collègue Mikaël Lalancette. La grande majorité des durs à cuire diront la même chose. Ils en faisaient ou en font toujours des nuits blanches. Plusieurs tombent dans l’alcool ou la drogue pour chasser la peur. Simon n’était pourtant pas un vilain hockeyeur. Il a même marqué 29 buts à Washington en 1999-2000.

Ils sont désormais nombreux à avoir rendu l’âme trop tôt : Bob Probert, Wade Belak, Derek Boogaard, Steve Montador, John Kordic, Rick Rypien, Todd Ewen et maintenant Simon. Gino Odjick n’est pas mort par suicide ou overdose, mais il avait de graves défis de santé et un cerveau fragilisé par les coups répétés à la tête.

Les bagarreurs de la Ligue nationale de hockey ont tendance à mourir dix ans plus tôt que leurs coéquipiers, révèle d’ailleurs une étude publiée en 2023 par JAMA Network Open. Les chercheurs ont utilisé un échantillon de 6039 joueurs, entre 1967 et 2022, dont 331 impliqués dans 50 combats ou plus.

Parmi les 21 décès prématurés, 11 sont liés directement à l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), cette affection cérébrale menant à des maladies neurodégénératives provoquées par des coups répétés à la tête.

Les effets à long terme des coups répétés à la tête n’étaient pas connus à l’époque. Nous n’avons plus d’excuses.

Heureusement, il y a moins de bagarres aujourd’hui. Le sommet depuis le début du 21e siècle a été atteint en 2001-2002 avec 803. Il y en a eu 219 l’an dernier, comparativement à 330 l’année précédente. Voyons si la tendance se maintient, car 2021-2022 a montré une recrudescence par rapport à 2017-2018 (279) et 2018-2019 (226).

On n’enrayera jamais complètement les combats sur glace. Mais si on peut éliminer les bagarres préméditées entre deux colosses payés pour faire ce travail, la santé et la sécurité des joueurs s’en porteront mieux.

L’ancien bagarreur Daniel Carcillo a d’ailleurs lancé un vibrant message mardi sur Twitter/X : « Ce décès nous rappelle de façon claire que cette tragédie découle du fait de jouer dans une Ligue qui continue de nier les liens entre les coups à la tête et les maladies dégénératives au cerveau. Si vous êtes un ancien joueur, communiquez avec moi pour connaître les méthodes afin de guérir votre cerveau. »

Dans son message épinglé sur ce réseau social, Carcillo dit avoir été impliqué dans 164 combats, et aurait subi sept commotions cérébrales au moment de sa retraite en 2015, à 30 ans. Les médecins lui ont diagnostiqué de légers signes de démence, incurables. Il dit avoir guéri grâce à six mois de traitement de médecine naturelle, de diète adaptée et d’exercices.

Il faut écouter ceux qui ont vécu et souffert de cette réalité. Carcillo n’aimera pas la réponse du numéro deux de la LNH, Bill Daly, qui a affirmé mercredi matin que la science ne permettait toujours pas de faire de lien sûr entre les coups répétés à la tête et les maladies dégénératives au cerveau.

Des débuts fracassants pour Jake Allen

PHOTO ED MULHOLLAND, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Le gardien Jake Allen

Jake Allen connaît des débuts fracassants avec les Devils : trois matchs, fiche de 2-1, moyenne de 2,01 et taux d’arrêts de .946. Il a vaincu les Penguins 5-2 mardi soir et s’est même permis un arrêt spectaculaire contre Sidney Crosby. Les Devils sont néanmoins toujours à six points des Red Wings de Detroit et de la dernière place donnant accès aux séries. Pittsburgh a sept points de moins que Detroit, avec un match en main.

Dans un scénario idéal, les Devils seraient assez confortables avec Jake Allen pour ne pas payer le gros prix afin d’acquérir un gardien numéro un. Allen disputerait donc au moins quarante matchs ou plus l’an prochain et le choix de troisième tour en 2025 reçu pour Allen se transformerait en choix de deuxième.