Malgré un déficit de 3-1 dans sa série contre les Maple Leafs de Toronto, il serait audacieux d’enterrer un géant comme le Lightning de Tampa Bay immédiatement.

Les Leafs, rappelons-le, menaient 3-2 à mi-chemin en troisième période dans le sixième match en 2022, à une dizaine de minutes de franchir le premier tour, lorsque Nikita Kucherov a provoqué l’égalité. Brayden Point a marqué en prolongation et le Lightning a remporté le septième match à Toronto, en route vers une troisième finale consécutive.

Mais cette fois, les Maple Leafs mènent par trois matchs à un. Contre une bête qui semble vaciller. Le Lightning vient de perdre trois matchs consécutifs en séries pour la première fois depuis son élimination surprenante et prématurée contre les Blue Jackets de Columbus en 2018.

Le Lightning n’a pas l’habitude non plus de perdre une avance de 4-1 en troisième période comme il l’a fait lundi…

Le gardien Andrei Vasilevskiy, un monstre de sang-froid et d’efficacité, n’est plus que l’ombre de lui-même avec une moyenne de 4,33 et un taux d’arrêts de ,856.

Aucune équipe n’a accordé autant de buts en moyenne depuis le début des éliminatoires. La défense n’est pas la même non plus. Ryan McDonagh, échangé aux Predators de Nashville pour des soucis de plafond salarial, jouait en moyenne 22 : 26 en séries l’an dernier. Seul Victor Hedman était utilisé plus souvent.

Erik Cernak, un pilier du top 4 malgré des habiletés offensives limitées, a été blessé dans le premier match et ne devrait pas être de retour. Jan Rutta a quitté lui aussi, mais son rôle était plus limité.

Tampa se retrouve néanmoins avec deux piliers à remplacer par rapport aux séries de l’an dernier, et un Hedman fragilisé.

Darren Raddysh, 27 ans, avec 21 matchs d’expérience seulement dans la LNH, se trouve donc à jouer 25 : 43 en moyenne par rencontre, derrière Mikhail Sergachev à 27 : 28.

Ian Cole, 34 ans, un défenseur de soutien au kilométrage illimité — quatre équipes depuis 2021, Colorado, Minnesota, Caroline et Tampa Bay — dépasse les 20 minutes depuis le début de la série.

Sans compter un certain Nick Perbix, 24 ans, un choix de sixième ronde en 2017, un fidèle soldat certes, mais dont il s’agit d’une première expérience en carrière en éliminatoires, et carrément sa première année dans les rangs professionnels après quatre saisons dans la NCAA. Zach Bogosian, avec ses limites, complète le groupe.

De nouveaux Leafs

Toronto a conservé le même noyau, Matthews, Marner, Nylander, Tavares, Reilly, Brodie et compagnie, mais le groupe de soutien a été remanié. De sorte que presque la moitié de l’équipe n’a pas vécu l’élimination cruelle de l’an dernier.

Les gardiens sont différents. Jack Campbell est désormais à Edmonton, riche d’un contrat de 25 millions, mais désormais confiné à un rôle d’auxiliaire. Ilya Samsonov, dont le contrat avait été racheté par les Capitals de Washington l’été dernier, ne s’en tire pas trop mal.

En défense, Ilya Lyubushkin est passé aux Sabres et Jake Muzzin est blessé… pour toujours sans doute. Ils ont été remplacés par Jake McCabe, acquis des Blackhawks de Chicago à la date limite des échanges moyennant un choix de premier tour, et Luke Schenn, obtenu le lendemain contre un choix de troisième tour.

À l’attaque, David Kampf est le seul survivant des deux trios de soutien. Exit Pierre Engvall, Ilya Mikheyev, Ondrej Kase, Colin Blackwell et Jason Spezza, remplacés par Ryan O’Reilly, Noel Acciari, Zach Aston-Reese, Sam Lafferty et maintenant Matthew Knies, fraichement mis sous contrat après une brillante carrière dans la NCAA. Ajoutons-y aussi Calle Jarnkrok.

La plupart de ces nouvelles acquisitions possèdent une vaste expérience en séries. O’Reilly a remporté la Coupe Stanley et le trophée du joueur par excellence en 2019 avec les Blues de St. Louis. Son arrivée repousse Kampf du troisième au quatrième trio. Acciari a atteint la finale avec les Bruins de Boston en 2019 et Jarnkrok l’a imité avec les Predators de Nashville en 2017.

Voyez comment on a additionné chez les Maple Leafs et soustrait chez le Lightning ? Les Leafs sauront-ils achever la bête blessée ?

Un certain Akira Schmid…

PHOTO FRANK FRANKLIN II, ASSOCIATED PRESS

Akira Schmid

On ne donnait pas cher de la peau des Devils après deux matchs. Mais l’entraîneur Lindy Ruff a sorti un lapin de son chapeau : Akira Schmid, un gardien suisse de seulement 22 ans, 6 pieds 5 pouces et 205 livres.

Schmid, un choix de cinquième tour en 2018, 136e au total, le neuvième gardien sélectionné de sa cuvée, vient de remporter des victoires de 2-1 et 3-1 au Madison Square Garden contre les vedettes offensives des Rangers, les Panarin, Kreider, Zibanejad, Kane, Tarasenko et compagnie.

Mais pour l’entraîneur des Rangers, Gerard Gallant, le gardien n’a pas fait la différence. « Nous ne sommes pas compétitifs, a-t-il dit lors de son point de presse après la défaite de lundi. On leur mettait beaucoup de pression dans les deux premiers matchs, mais ce soir, notre ailier du côté faible était un peu paresseux et se contentait de rester dans son corridor pour regarder le jeu se dérouler au lieu de provoquer les choses. On ne s’appuyait pas en zone neutre. »

La série est égale 2-2. Voyons si le message de Gallant sera entendu lors du cinquième match.

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