Mike Matheson a joué presque 32 minutes jeudi soir contre les Rangers.

Les meilleurs défenseurs de la LNH sont généralement employés entre 24 et 27 minutes par rencontre. Ils vont atteindre la marque des 30 minutes à l’occasion en saison régulière, où les matchs sont dépourvus de prolongations parfois interminables.

Il faut des poumons fabuleux, et aussi, surtout, une confiance inébranlable de l’entraîneur en vous, dans toutes les situations, pour disputer au moins la moitié d’un match.

Cale Makar est dans une classe à part : huit fois cette saison, son entraîneur Jared Bednar l’a utilisé plus de 30 minutes

Après lui ? Roman Josi, Thomas Chabot et Miro Heiskanen trois fois, Drew Doughty, Erik Karlsson, Adam Fox et Victor Hedman une fois.

Le temps d’utilisation demeure une statistique révélatrice. Elle va au mérite. Et il est déterminé par les experts en la matière, les entraîneurs.

Matheson vient au 15e rang de la Ligue nationale à ce chapitre avec une moyenne de 24:10, une seconde derrière Kris Letang, quelques secondes devant Josh Morrissey, Alex Pietrangelo et Hedman.

L’an dernier à Pittsburgh, Matheson, 29 ans depuis quelques semaines, jouait en moyenne 18:48, derrière Letang, Brian Dumoulin et John Marino. Il n’a jamais atteint la marque des 19 minutes de temps d’utilisation moyen en deux saisons chez les Penguins.

Au chapitre offensif, Matheson a atteint l’an dernier un sommet en six ans de carrière avec 31 points en 74 matchs. Il n’avait jamais obtenu plus de 27 points auparavant.

En 31 matchs cette saison, ce défenseur montréalais a déjà 19 points, une production de 50 points sur une saison complète de 82 matchs.

On ne s’épanouit pas ainsi vers la fin vingtaine par hasard. Et on fait d’ailleurs souvent l’erreur de considérer les athlètes comme des produits achevés à compter d’un certain âge – même lors de leurs premières années dans la LNH – mais ils demeurent des êtres humains à l’esprit parfois sensibles et fragile, et le contexte, la pédagogie, la confiance placée en eux peut faire des merveilles.

Matheson constitue un choix de première ronde en 2012, 23e au total, par les Panthers. Il a connu un bon début de carrière en Floride, d’où ce joli contrat de huit ans pour 39 millions signé en octobre 2017, mais il a vécu une panne de confiance par la suite.

Après une année décevante en 2019-2020, au point d’être rayé de la formation pour les deux dernières rencontres de la saison, Matheson a été échangé aux Penguins pour Patric Hornqvist.

Celui-ci avait ralenti considérablement à 33 ans, mais il demeurait un attaquant coriace et son contrat se terminait trois ans avant celui de Matheson (en juillet 2023).

Le DG des Panthers Bill Zito était bien heureux de se départir de ce long contrat. Les termes de l’entente permettaient aussi à Matheson d’obtenir une clause partielle de non-échange à compter de 2022, et son salaire allait passer de 4 millions à 6,5 millions (pour les trois dernières années du contrat) à compter de 2023-2024, malgré un montant intact de 4,875 millions sur la masse salariale (source capfriendly.com).

Hornqvist a connu une bonne première saison en Floride, mais il a amassé 31 points à ses 77 derniers matchs, dont seulement trois en 22 rencontres cette saison. Il se trouve sur la liste des blessés à long terme depuis le 3 décembre et à 36 ans, sa carrière tire à sa fin.

Matheson a retrouvé la confiance perdue chez les Penguins. Mais pas assez pour convaincre le directeur général Ron Hextall de le garder.

Le créneau favorable de succès des Penguins se referme de plus en plus et Hextall se croyait mieux servi à court terme avec Jeff Petry. L’ancien défenseur droitier du CH avait tout de même quelques saisons de plus de 40 points derrière la cravate.

L’arrivée de Petry a gonflé la masse salariale des Penguins de 1,4 million, mais son contrat se termine un an plus tôt.

Petry ne connaît pas une vilaine saison à Pittsburgh, avec une fiche de 26 points en 48 matchs et un temps d’utilisation moyen de 22 : 41, mais Kent Hughes a échangé un défenseur de 34 ans (35 ans depuis décembre) malheureux, improductif en fin de parcours pour se retrouver avec un défenseur presque six ans plus jeune et plus performant, au point d’occuper le poste de défenseur numéro un de l’équipe.

Il y avait des sceptiques dans la salle (ici entre autres), mais en se retrouvant dans un contexte favorable, auprès de son ancien agent, dans sa ville et aussi, surtout, entre les mains d’un formidable pédagogue, Martin St-Louis, Matheson s’est épanoui de façon extraordinaire.

La porte pour Chuck Fletcher

Les Flyers n’ont pas attendu la fin de la saison pour congédier leur président et directeur général Chuck Fletcher. Daniel Brière assumera l’intérim, mais il devrait obtenir le poste de façon permanente éventuellement.

PHOTO MATT SLOCUM, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Chuck Fletcher

L’incompétence de Fletcher a été commentée largement dans ces pages depuis son entrée en poste en décembre 2018. Malgré une vision à très court terme de la part de Fletcher, les Flyers auront participé aux séries une seule fois en cinq ans sous son règne.

Plusieurs choix au repêchage ont été dilapidés et Fletcher laisse à ses successeurs d’affreux contrats, dont ceux de Kevin Hayes, Rasmus Ristolainen et Ryan Ellis. Heureusement, Ellis a pu être placé sur la liste des blessés à long terme.

Fletcher a embauché John Tortorella l’été dernier dans l’espoir d’obtenir l’électrochoc nécessaire pour relancer les Flyers et ainsi sauver sa peau. Sans succès. Philadelphie a une fiche de 24-30-11 cet hiver.

« Je ne sais pas quoi vous dire, on ne réussit pas assez de jeux, on n’a pas réussi assez de jeu (cette année) et on n’en réussira probablement pas assez d’ici le reste de l’année… », a déclaré Tortorella après la rencontre de jeudi.

Voilà les déclarations d’un homme dépassé par les évènements, négatif à souhait et aussi, surtout, à court de solutions. Le contraste avec son ancien joueur, Martin St-Louis, est frappant.

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