Les Maple Leafs de Toronto ne nous ont pas exactement habitués aux longs printemps depuis 1967, et c’est pourquoi on a un peu l’impression de revoir le même film en ce moment.

Le scénario, on le connaît très bien : les Leafs connaissent une bonne saison, ils arrivent en séries, et puis soudainement, tout s’écroule.

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Les Bruins de Boston ont gagné par la marque de 4-2, mercredi soir, et ils ont maintenant une avance de 2-1 dans cette série de premier tour dans l’Association de l’Est. Est-ce que c’est terminé ? Bien sûr que non. Si on avait du temps à perdre, on pourrait sans doute trouver des centaines et des centaines de clubs qui ont déjà remonté un déficit de 1-2 dans une série.

PHOTO JOHN E. SOKOLOWSKI, USA TODAY SPORTS

Les gardiens Jeremy Swayman et Linus Ullmark célèbrent la victoire des Bruins à la fin du match.

Mais il est ici question des Leafs, et comme un album d’AC/DC, les Leafs sont prévisibles. C’est pourquoi la caméra nous a montré tant de visages inquiets à l’écran en fin de soirée. Parce que ces gens-là, résignés, savent très bien comment ça va finir.

S’il fallait résumer tout ça en un seul jeu, ce serait sans doute cette punition dont a écopé le capitaine John Tavares en zone offensive, en fin de match, alors que son club était à la recherche du but égalisateur.

Tavares avait sans doute raison de chialer sur l’inconstance des arbitres – Brad Marchand a fait quelque chose de similaire sans être puni avant d’aller marquer le quatrième but dans un filet désert –, mais cette image d’un capitaine décontenancé au banc des punitions valait bien mille mots, ou mille maux, pour ceux et celles qui appuient le Toronto.

Pendant ce temps, William Nylander n’est toujours pas là et n’a pas joué une seule fois de la série. Les plus méchants feront remarquer que Mitch Marner n’est pas là lui non plus, n’ayant récolté qu’une modeste mention d’aide depuis le début de cette série.

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Trent Frederic (11) s’est inscrit au pointage en deuxième période.

Et puis, tant qu’à y être, rappelons que l’attaque à cinq des Leafs, qui envoie environ 45 millions de dollars sur la glace à chaque occasion, n’a marqué qu’une seule fois en 11 essais depuis le début de la présente série. Mercredi soir, ce fut un gros 0 en 5. Pas idéal.

On va évidemment donner le proverbial crédit au club d’en face, et en particulier au gardien Jeremy Swayman, qui a effectué 28 arrêts, souvent des gros, et qui ne devrait plus retourner sur un tabouret du reste de la série. Marchand, que tout le monde se plaît à détester, continue d’être la version moderne de Claude Lemieux en répondant présent quand ça compte, avec une soirée de trois points, dont deux buts.

Le quatrième match de la série aura lieu samedi soir à Toronto, et on se demande déjà qui pourra sauver cette équipe d’une autre fin inévitable. Auston Matthews ? Tavares, qui a des choses à se faire pardonner ? Marner, qui va devoir en faire pas mal plus que ça ? Nylander, qui devrait peut-être ignorer la douleur (on dit qu’il serait blessé) et prendre exemple sur Bob Gainey, qui a déjà joué malgré deux épaules disloquées ?

Il va falloir que quelqu’un se lève là-dedans, parce que sinon, pour les Leafs, ce printemps-là va finir comme l’autre d’avant, et l’autre d’avant, et l’autre d’avant, et ainsi de suite.