À voir sa présence dans les gradins du Centre Bell, le chandail bleu poudre du Canadien a trouvé son public parmi les partisans. Si les ventes se poursuivent, toutefois, ce ne sera pas grâce à Martin St-Louis.

L’entraîneur-chef du Tricolore a explicitement affirmé qu’il souhaitait ne plus jamais voir ses hommes porter cet uniforme. Le match de samedi était en effet le huitième et dernier de la saison disputé dans ce maillot. Et il a fallu un but en prolongation, révisé pendant de longues minutes, pour que les locaux arrachent leur première victoire.

Pendant que les arbitres revoyaient la séquence menant au but gagnant en boucle, « je pensais seulement au chandail bleu », a affirmé St-Louis après la rencontre. « C’est vrai », a-t-il insisté, après que les journalistes devant lui eurent ricané, croyant à une blague.

Cet uniforme a été créé dans le cadre de la campagne retro reverse de la LNH. Les 32 formations du circuit ont proposé de nouveaux designs rendant hommage à l’histoire de leur franchise ou de leur ville d’appartenance. Dans le cas du Canadien, on a opté pour un clin d’œil aux uniformes bleu pâle que portaient les Expos de Montréal au cours des années 1970 et 1980. Bilan du club dans cette couleur : 1-6-1, avec un bilan largement déficitaire de 18 buts marqués et 36 accordés.

Pour ces huit matchs, l’organisation a également créé une nouvelle mascotte, METAL!, à laquelle on a inventé une histoire liée à l’industrie de la musique rock et métal. À l’instar des performances sur la glace, cette trouvaille n’a suscité que très peu d’enthousiasme dans les gradins. On se demande même si on tentera de maintenir en vie cette trouvaille ou si on ne remisera pas le costume dans le placard des mauvaises idées, aux côtés du Coup double de PFK et du ketchup mauve. Mais nous nous écartons.

Superstition

Il y a quelques semaines, La Presse avait sondé quelques joueurs à propos de l’infâme uniforme. Juraj Slafkovsky n’avait pas caché son côté superstitieux et avait même exprimé le souhait qu’on mette le chandail bleu de côté. Jake Evans et Jake Allen s’étaient plutôt refusés à faire porter à leur dossard le poids de leurs malheurs.

N’en déplaise à ces derniers, Martin St-Louis en a soupé, de ce maillot, et s’est demandé si la malédiction n’avait pas dictée par « les dieux du hockey ».

C’est une franchise historique… Il y a probablement des gars qui ont porté ce chandail il y a 50 ans, en rouge et blanc, et qui nous regardent d’en haut en se disant : “Qu’est-ce que vous faites en bleu ?”

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

Lancé, il a ajouté que son équipe avait « probablement eu ce qu’[elle] méritait » en optant pour cette couleur.

Quoi qu’il en pense, la mode des troisièmes chandails semble là pour de bon dans la LNH. À Washington, Alexander Ovechkin a même affirmé qu’il espérait que celui des Capitals de Washington, avec l’aigle, fasse un retour à temps complet dans la garde-robe de son équipe.

« Je ne sais pas ce qui est prévu pour l’an prochain, mais j’espère que ce ne sera pas des chandails bleus », a toutefois tranché St-Louis.

Le chandail en question est désormais en liquidation sur le site de Tricolore Sports, fournisseur officiel de l’équipe. Avec un peu de patience, et à la lumière des remarques de Martin St-Louis, le bleu poudre pourrait ne plus coûter très cher avant longtemps.

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