Les Canucks de Vancouver auront une bonne réflexion à faire. Un plan d’avenir concret sera de mise.

Leur capitaine, Bo Horvat, viendrait de refuser une prolongation de contrat de huit ans pour 64 millions, rapporte The Athletic. « Je suis concentré sur cette saison et sur le fait de jouer pour les Canucks de Vancouver, en aidant l'équipe de toutes les manières possibles. Je n'aurai pas d'autres commentaires cette année sur mon avenir, » a-t-il simplement dit mardi par voie de communiqué.

Horvat, 27 ans, vient au deuxième rang des compteurs de l’équipe, au premier rang de buteurs, avec 20 buts et 29 points en 28 matchs. Il en est surtout le cœur et l’âme.

Avec son autonomie complète à venir en juillet, Horvat sera vraisemblablement échangé avant la date limite des transactions, d’autant plus que Vancouver ne sera probablement pas dans la course pour une place en séries.

Horvat pourrait rapporter un pactole aux Canucks, c’est-à-dire au minimum un choix de première ronde et un espoir/jeune joueur de premier plan. Cette fois, il faudra inscrire cette transaction dans le cadre d’un plan structuré. Le schéma n’a pas toujours été clair ces dernières années à Vancouver.

Les Canucks semblaient sur une belle lancée en 2020 avec leur jeune noyau composé d’Elias Pettersson, Quinn Hughes, Horvat, Brock Boeser et le gardien Thatcher Demko.

Non seulement ont-ils participé aux séries pour la première fois en cinq ans ce printemps-là, ils ont éliminé le Wild du Minnesota en première ronde, avant de s’incliner en six matchs devant les Flames de Calgary.

Cette équipe devait monter en puissance. L’ancien DG Jim Benning a même sacrifié l’année suivante un choix de première ronde en 2021 et un choix de deuxième ronde en 2022 pour obtenir le défenseur Oliver Ekman-Larsson et l’attaquant Conor Garland.

Mais Vancouver n’a pas participé aux séries depuis et risque de les rater pour une troisième année consécutive ce printemps.

Le refus de Horvat est embêtant pour la direction. En offrant, en septembre, une prolongation de contrat de sept ans pour 56 millions à son meilleur compteur de l’an dernier, J. T. Miller, 29 ans, le successeur de Jim Benning, Patrik Allvin, envoyait un message clair : on n’allait pas reconstruire ni réinitialiser, malgré les insuccès de l’équipe.

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J. T. Miller

Miller allait devenir joueur autonome sans compensation en juillet 2023, comme Horvat. Le départ de celui-ci forcera les Canucks à prendre un important pas de recul et à se rajeunir, mais le départ du capitaine en retour de choix et d’espoirs viendra en contradiction avec le gros contrat offert à Miller à l’aube de la trentaine.

Une décision courageuse consisterait à échanger Horvat, mais aussi Miller qui a encore de la valeur malgré son gros contrat puisqu’il produit à un rythme de 32 buts et 76 points, après une saison de 99 points, et Brock Boeser, déjà sur le marché, pour reconstruire autour de Pettersson, 24 ans le mois dernier, et Hughes, 23 ans.

L’autre option serait de continuer avec la recette des dernières années, c’est-à-dire tenter de tirer le maximum pour Horvat, encaisser son départ, et tenter néanmoins de gagner à court terme comme on le fait depuis plusieurs saisons, en bref, tenter de guérir la plaie avec un diachylon.

Il s’agit d’ailleurs sans doute aussi de la volonté du propriétaire Francesco Aquilini, qui ne déteste pas mettre son nez partout.

À l’époque, en 2018, le président de l’équipe, l’ancienne gloire des Canucks Trevor Linden, avait claqué la porte après avoir osé évoquer une reconstruction.

Une reconstruction ne garantit évidemment rien. Mais une timide réinitialisation non plus puisque les Canucks ne semblent pas avoir les reins assez solides pour dominer à court et moyen terme.

En défense, ils doivent s’en remettre à deux défenseurs marginaux, Luke Schenn et Ethan Bear au sein du top quatre.

Le départ de Horvat laisserait un trou béant au centre après Pettersson. La panne dans le développement des jeunes Vasili Podkolzin, 10e choix au total en 2019, et Nils Hoglander, repêché 30 rangs plus loin, n’aide en rien.

L’absence de choix de première ronde en 2020 et 2021, pas même de choix dans les deux premières rondes en 2020, n’a pas aidé à renflouer la banque d’espoirs. Les Canucks ont repêché une seule fois dans les quatre premières rondes en 2021 et n’avaient pas de choix de deuxième ronde en 2022 (cédé aux Coyotes pour Ekman-Larsson).

L’ailier Jonathan Lekkerimaki, repêché au 15e rang l’été dernier, membre du formidable trio de suédois complété par Noah Östlund et Liam

Öhgren, constitue leur meilleur espoir. Mais il connaît une saison plus difficile à Djurgardens et il constitue l’un des rares jeunes prometteurs de l’organisation.

Les prochains mois définiront le règne de Patrik Allvin et l’avenir de cette organisation.

Juraj Slafkovsky s’améliore

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Juraj Slafkovsky

À ses 23 premiers matchs avec le TPS Turku, en première division finlandaise, l’an dernier, Juraj Slafkovsky a obtenu un but et trois aides, nous rappelle ce matin sur Twitter l’ancien recruteur du Canadien, Grant McCagg. À ses 23 matchs avec le Canadien, dans la Ligue nationale de hockey, Slafkovsky a désormais quatre buts et cinq aides pour neuf points. Il se retrouve à un seul point de son total de l’an dernier à Turku, en 31 matchs. Comme quoi il ne faut pas toujours se fier aux statistiques d’un joueur à son année d’admissibilité, surtout s’il évolue dans une ligue professionnelle, et qu’il faut davantage y aller dans la projection. Slafkovsky a joué 15 : 22 lundi contre les Flames, un sommet dans sa jeune carrière. Il a quatre points en six matchs depuis qu’on l’a promu sur un trio plus offensif. La décision de le garder à Montréal semble la bonne.

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  3. Juraj Slafkovsky a produit la passe sur le but gagnant, lundi, mais son jeu défensif à un moment clé n’a pas échappé à l’œil de Guillaume Lefrançois.