Le ciel était bleu, la musique rap était bruyante et les champions en titre de la Coupe Grey étaient heureux de reprendre le collier.

Après l’avènement du P’tit train du Nord, la prise d’otages de 1978 et la rénovation du Dic Ann’s, l’écriture d’une autre page d’histoire s’est entamée à Saint-Jérôme, dimanche, lorsque la centaine de joueurs présents au camp d’entraînement des Alouettes de Montréal a foulé la pelouse synthétique des deux terrains du parc Multisports.

Tout l’après-midi, les joueurs des Als ont été rodés comme des militaires. Rien n’était laissé au hasard. Chacun des exercices, des répétitions et des mises en situation avait été préparé avec soin et précision. Lorsque les sifflets se faisaient entendre, les joueurs transitionnaient d’un terrain à l’autre. Le bruit parfaitement synchronisé de leurs souliers à crampons sur le béton appliqué entre les deux terrains sonnait comme ceux des soldats en plein entraînement à l’intérieur d’une base militaire sur le point d’être délaissée pour le champ de bataille.

C’est un peu le sentiment ressenti par l’organisation et ses artisans. Les joueurs des Alouettes, sous-estimés il y a un an à peine, seront attendus de pied ferme par les autres organisations de la Ligue canadienne de football.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Les Alouettes ont commencé leur camp d’entraînement dimanche, à Saint-Jérôme.

L’automne dernier, la troupe de Jason Maas a surpris tout le monde en battant coup sur coup les Argonauts de Toronto et les Blue Bombers de Winnipeg pour remporter une première Coupe Grey en 13 ans.

Cette aventure, aussi fantastique a-t-elle été, ne doit pas devenir un ancrage trop solide pour les joueurs, croit Maas, car en ce début de saison, tout est à recommencer.

« 2023, c’est du passé. Nous sommes en 2024 », a-t-il lâché au bout d’un entraînement de plus de deux heures, pendant lequel ses joueurs ont montré intensité, engagement et enthousiasme.

« Nous avons établi plusieurs standards. Et on va continuer. Nouvelle année, nouveau départ, nouveaux visages. Il faut savoir se rassembler », a-t-il poursuivi.

Personne ne va parler de l’an passé. Personne ne va se décrire comme champion défendant. Tout ce qui nous concerne, c’est cette saison-ci.

Jason Maas, entraîneur-chef des Alouettes

La température était parfaite dans la cité des possibles, tout comme l’occasion pour les joueurs de tenir pour acquis que cette saison sera une réussite assurée après leurs exploits de l’an dernier. Avec peu de ressources et des visages quasi inconnus du grand public, cette formation est parvenue à conquérir le cœur d’une base partisane pessimiste et distante, en plus d’avoir ramené une certaine fierté au village.

Les Alouettes à l’entraînement
  • Maxym Lavallée et Frederik Antoine

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    Maxym Lavallée et Frederik Antoine

  • Marc-Antoine Dequoy

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    Marc-Antoine Dequoy

  • Tyler Snead

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    Tyler Snead

  • Les Alouettes seront attendus de pied ferme cette saison par les autres équipes de la LCF.

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    Les Alouettes seront attendus de pied ferme cette saison par les autres équipes de la LCF.

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La bague que les champions ont reçue vendredi agira à jamais comme une fresque de leur réussite. Et cette récompense, espère Maas, sera suffisante pour rappeler à ses joueurs à quel point un championnat est savoureux.

« On n’a besoin de motiver personne, se réjouit l’entraîneur-chef de 48 ans. On est les champions. Bien. Mais personne n’a besoin de se faire rappeler quel est notre objectif. Il ne faut pas penser trop loin, on doit y aller au jour le jour. C’est une question de chimie et de bonnes habitudes de travail. Et il ne faut pas travailler juste les jours de match. Chaque jour compte. Je m’en fous pas mal de ce que les autres pensent de nous. »

Cibler des positions

Questionné pour savoir sur quels groupes de joueurs il allait s’attarder pendant ce camp qui se tiendra jusqu’au 1er juin dans la capitale des Laurentides, Maas a été évasif.

« On s’attarde à toutes les positions. On veut que tout le monde rehausse son niveau. Nos valeurs ne vont pas changer. Et ce, peu importe à quelle position les joueurs évoluent. »

Cependant, le directeur général de l’équipe, Danny Maciocia, a été un peu plus transparent.

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L’entraîneur-chef, Jason Maas, et le directeur général, Danny Maciocia

« Porteur », a-t-il lancé en premier lieu. « C’est une position d’intérêt pour moi. On a de la qualité aussi. Il y a des décisions qui devront être prises à la fin du camp pour savoir dans quelle direction on s’en va pour la position de porteur. »

Il y a présentement 10 noms sur la liste des porteurs de ballon et des centres-arrières. La compétition sera féroce entre Jeshrun Antwi, Sean Thomas-Erlington et Walter Fletcher. Le poste de partant s’est libéré lorsque William Stanback a choisi de poursuivre sa carrière avec les Lions de la Colombie-Britannique.

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La compétition pour le poste de porteur de ballon sera à suivre pendant le camp d’entraînement.

Maciocia a ensuite évoqué la ligne défensive. « Je pense qu’on a d’excellents joueurs à l’interne. Maintenant, c’est de savoir qui sont les deux ou trois joueurs qu’on devrait garder. » Le départ de Lwal Uguak vers la NFL et la suspension de Shawn Lemon ont certainement changé les plans du directeur général.

Finalement, il a fait mention des demis défensifs : « Je suis curieux de savoir s’il y en a un ou deux qui va se démarquer pendant les prochaines semaines », a-t-il ajouté.

Les Alouettes continueront de s’entraîner ce lundi et mardi, jusqu’au premier jour de repos, mercredi. D’ici là, l’état-major devrait déjà avoir commencé à retrancher certains joueurs.

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  • 11-7
    Fiche des Alouettes en 2023