Pendant quatre ans, Marie Audrey et Julien Heon ont visité des centaines de maisons et ont fait des dizaines d’offres d’achat qui n’ont pas abouti.
Ayant chacun une fille, ils cherchaient une demeure spacieuse avec idéalement quatre chambres, un garage double et une piscine, sur la Rive-Sud de Montréal. En février 2023, ils ont finalement acquis une propriété au potentiel intéressant, mais qui ne correspondait pas à leurs goûts. Ils l’ont transformée de fond en comble, en cherchant à limiter les dépenses.
« La maison, construite en 2007 à Saint-Bruno-de-Montarville, n’était pas super, explique Julien Heon. Beaucoup de choses avaient été raboudinées. Mais le carré de maison était intéressant, tout comme le prix. L’ancien propriétaire demandait 899 000 $. On s’est entendus pour payer 825 000 $. Cela nous permettait de faire des rénos. On pensait s’en sortir avec 75 000 $. J’étais un peu naïf évidemment. On s’est dit que cela prendrait environ un mois et demi, mais cela en a pris quatre. Une chance, on a pu rester chez mes beaux-parents, qui ont une maison spacieuse à Mont-Saint-Hilaire. »
Le rez-de-chaussée était cloisonné, mais la demeure était relativement bien divisée. Il y avait trois chambres à l’étage et une quatrième pièce au-dessus du garage, qui n’est pas tout à fait double. « J’ai dit à ma blonde qu’en rénovant, on pouvait avoir 98 % de ce qu’on recherchait et on pouvait le faire comme on le voulait, plutôt que de se résigner à acheter une maison qu’on n’aimerait pas », indique M. Heon.
Le courtier immobilier a déniché un entrepreneur général en mesure de faire trois ou quatre jours de démolition avec son équipe. « Ils ont ouvert les murs au rez-de-chaussée et ils ont commencé un peu à bâtir, mais pas trop, explique M. Heon. Cela a pris du temps parce que finalement, j’ai tout sous-traité moi-même. Cela n’a pas été évident de coordonner les différents corps de métier. On a tout refait, y allant étape par étape. »
En prenant les choses en main, deux principes ont guidé sa démarche : en avoir pour son argent et faire affaire avec des fournisseurs locaux. Il s’est lancé ce défi après avoir constaté que des produits vendus en ligne sur Amazon ou Wayfair, proposés au tout début par une designer d’intérieur, étaient offerts au même prix dans des quincailleries. Il s’est passé des services de la designer et a multiplié les recherches pour obtenir ce qu’il désirait auprès d’entreprises québécoises, au meilleur prix possible, avec un excellent service en sus.
Ouvrir l’espace
L’îlot qui se trouvait dans la cuisine n’était pas aussi grand que les nouveaux propriétaires le désiraient. Le réfrigérateur a été déplacé afin d’ouvrir l’espace et de permettre l’installation d’un îlot de dix pieds de long. Le foyer à gaz a aussi été déplacé et un modèle de style contemporain l’a remplacé. Chaque décision en a entraîné d’autres. En enlevant la céramique de la cuisine et en décloisonnant le rez-de-chaussée, par exemple, qu’allait-il advenir du plancher de bois existant ?
« On l’a conservé, même si cela a coûté cher de le faire sabler et vernir, révèle M. Heon. Le défi a été de trouver l’essence originale et de s’organiser pour que tout aille bien ensemble. J’ai arraché une planche sous le vieux foyer en coin dans le salon et je me suis promené chez les fournisseurs de bois. J’en ai trouvé un dans le coin de Drummondville, à Wickham, qui avait du chêne rouge de la même largeur, trois pouces, et de la même épaisseur, à un prix qui avait du bon sens. Cela ne paraît pas du tout, ce qui est assez incroyable. »
Après avoir demandé plusieurs soumissions pour la cuisine, les propriétaires ont fait affaire avec une entreprise de Saint-Jérôme, Ateliers Jacob. Cette dernière a aussi réalisé les penderies dans l’entrée et dans la chambre principale, l’armoire dans la section consacrée à la buanderie, ainsi que le mobilier dans les deux salles de bains à l’étage. Cela leur a permis d’obtenir à la fois un prix avantageux et une continuité d’un étage à l’autre.
M. Heon, qui n’était pas très manuel au départ, a mis la main à la pâte. « À un moment donné, tu te demandes ce que tu peux faire toi-même, dit-il. J’ai suivi les affaires de près. Et en faisant tout en même temps, on a économisé. C’est le même gars qui a posé la céramique partout. On a trouvé des fins de lot, qu’on a payé 99 cents le pied carré, plutôt que 8 ou 9 dollars le pied carré.
« Quand on est dedans, mieux vaut continuer, poursuit-il. Rendu à l’été, j’étais à bout de souffle. Puis je me suis dit que cela prendrait une semaine et demie pour finir le sous-sol et que ce serait fait. Maintenant, on est contents parce qu’on avait fait une liste initialement de ce qu’on recherchait et on a coché pas mal toutes les cases. La seule affaire qui manque, c’est une piscine. C’est un de nos prochains projets. »
En bref
Achat de la maison : février 2023
Durée des travaux : 4 mois (début mars à juillet 2023)
Coût estimé au départ : 75 000 $
Coût réel : environ 125 000 $
Incontournable (1) : décloisonner le rez-de-chaussée
Incontournable (2) : avoir un îlot de 6 pieds (1,8 m) de long
Incontournable (3) : couvrir le plancher de béton du garage avec de l’époxy
Un tant qu’à y être : changer les moulures au bas des murs et les cadres de porte