À l’approche du 50e anniversaire du Parc olympique, le gouvernement du Québec devra finalement prendre une décision quant au remplacement de la toiture du Stade. Cette décision aura un impact direct sur le développement du Quartier olympique, de la métropole ainsi que sur l’ensemble de l’industrie récréotouristique pour les 50 prochaines années.

Le Parc olympique attire actuellement plus de 1 million de visiteurs annuellement, se positionnant de facto parmi les attractions les plus visitées au pays et générant plus de 80 millions de dollars annuellement en retombées économiques et revenus fiscaux⁠1. Cette capacité d’attraction est cependant fortement limitée par le toit qui crée une incertitude pour tout promoteur envisageant de tenir au Stade un évènement l’hiver, qui risque de devoir annuler à la dernière minute en cas de neige abondante.

Cette situation nuit depuis des années à la réputation de Montréal et réduit grandement les retombées économiques.

La Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM) est d’avis que la déconstruction (une démolition étant techniquement impossible selon une étude d’ingénierie) du Stade n’est simplement pas envisageable. Les coûts estimés précédemment généreraient une facture de 1 à 1,5 milliard de dollars et plus de 35 000 voyages de camion, selon une étude réalisée par la Régie des installations olympiques (RIO) en 2009 ajustée à l’inflation2.

Surtout, une telle opération laisserait un immense trou en plein cœur de l’île de Montréal qu’il faudrait ensuite remblayer et redévelopper à coups de plusieurs centaines de millions, voire de milliards. Tout cela sans compter les pertes de retombées économiques, de réputation ainsi que les risques techniques extrêmement élevés qui pourraient faire gonfler la facture et allonger la durée de l’opération. Finalement, il est difficile d’imaginer le Québec et sa métropole sans stade capable d’accueillir des évènements de plus de 22 000 personnes !

Le réel choix

Le réel choix doit donc se faire entre hiverner le Stade (enlever la toiture actuelle et l’exploiter seulement trois saisons par année) ou finalement doter le Stade d’un nouveau toit fonctionnel pour les 50 prochaines années.

L’hivernation du Stade n’est pas optimale, puisque cette option demeure très coûteuse (frais pour le retrait du toit actuel, investissements importants pour adapter le Stade qui n’est pas conçu pour fonctionner sans toit et qui implique d’importants frais d’exploitation annuels pour assurer la transition entre les saisons). De plus, cette solution contribuerait à accélérer la dégradation des installations. Finalement, le Stade serait amputé de quelque 120 jours d’activité par année, un non-sens pour une infrastructure d’une valeur de plus de 4 milliards de dollars.

C’est pourquoi la CCEM juge qu’il faut aller de l’avant avec un toit durable, et ce, bien entendu, à un prix juste.

Cela dit, on ne peut répéter les erreurs passées en tentant de minimiser l’investissement pour que finalement, cela coûte encore plus cher en réparations et en pertes de retombées économiques.

La CCEM appelle également le gouvernement à mettre en place une stratégie de développement énergique pour maximiser les retombées potentielles de l’ensemble du Quartier olympique, qui mise sur une importante concentration d’attractions récréotouristiques telles que le Stade, l’Esplanade, Espace pour la vie (Jardin botanique, Biodôme, Insectarium, Planétarium), le stade Saputo, etc.

La prévisibilité offerte par un nouveau toit ainsi que l’investissement privé attendu de près de 70 millions de dollars pour la construction d’un hôtel à proximité du Stade comme annoncé au Sommet de l’Est seront des leviers incroyables afin d’attirer un grand nombre de salons, congrès et grands évènements dans la métropole, permettant de faire du Quartier olympique l’une des zones récréotouristiques les plus performantes au pays.

L’importante croissance des retombées économiques et des revenus fiscaux attendus à la suite du projet (une somme potentielle estimée, une fois ajustée à l’inflation, à près de 300 millions annuellement⁠3 selon une étude réalisée dans le passé par SECOR) et le développement économique, commercial et culturel important généré localement par le Quartier olympique contribueront à la revitalisation de l’est de Montréal et au rayonnement de l’ensemble de notre métropole et du Québec.

Bref, il ne s’agit pas de nostalgie, mais de faire preuve de vision et de faire du Quartier olympique un grand succès collectif !

1. Rapports annuels du Parc olympique 2020-2021 et 2022-2023

2. Lisez « Au moins 700 millions pour démolir le Stade olympique » 3. Lisez Étude des retombées économiques d’une année d’activité au Parc olympique suite à l’installation d’une nouvelle toiture Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue