Toute rénovation exige une bonne dose de planification. Nous faisons découvrir des projets de diverses envergures, qui pourraient donner des idées.

Dans un coin enchanteur de Morin-Heights, une maison construite en 1880 a été transformée grâce aux efforts de Valérie Bougie et de Craig McVeigh, qui ont pris en main sa destinée en 1997. La dernière étape de sa métamorphose a été la plus complexe. La demeure s’élève dorénavant sur des bases solides. Mais surtout, elle a conservé son âme.

« Quelque chose en moi me disait que je ne pouvais pas la démolir, indique Craig McVeigh. On a dû faire des compromis. Si on avait démoli et reconstruit, on aurait eu des plafonds plus hauts dans la cuisine et le salon. Mais on trouve qu’en ayant des plafonds plus bas, c’est plus cosy. Ce qui fait le succès de la maison, c’est son atmosphère chaleureuse. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Une route bordée de conifères mène à la maison de Valérie Bougie et de Craig McVeigh. Ces derniers ont été charmés en l’empruntant la première fois, en 1997. Ils sont tout aussi enchantés, 26 ans plus tard.

Valérie Bougie et Craig McVeigh avaient 23 et 26 ans quand ils ont acquis la propriété pour 28 000 $. Habitant déjà à Morin-Heights, ils désiraient s’y établir. Leur budget étant limité, ils étaient prêts à mettre la main à pâte. Ils ont eu un coup de cœur pour le site situé en pleine forêt, avec un lac artificiel à l’arrière.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Valérie Bougie et Craig McVeigh se sont toujours bien sentis dans la maison centenaire, qu’ils ont acquise en 1997. Elle a une bonne âme, croient-ils.

C’est vraiment un bel endroit et c’était très tranquille à l’époque. Mais cela n’avait pas de bon sens. La maison était quasiment abandonnée. Je n’étais pas sûre, mais je voyais que Craig était super enthousiaste. Je lui ai fait confiance parce qu’il est manuel. Il commençait dans la rénovation.

Valérie Bougie, copropriétaire

Ils estiment que le carré original de la maison en pièce sur pièce de deux étages, d’une superficie de 24 pieds sur 24, a été construit vers 1880, à l’époque où les familles de 12 enfants et plus recevaient une terre de 100 acres lorsqu’elles s’installaient dans les « pays d’en haut ».

Dans les années 1950, les propriétaires ont vendu 99 acres et en ont conservé 1 seule. Une cuisine d’été et un hangar attenant à la maison ont alors été ajoutés. La demeure, transmise de génération en génération, n’avait pas été vidée quand les nouveaux propriétaires en ont pris possession.

De réno en réno

  • Voici à quoi ressemblait la maison que Valérie Bougie et Craig McVeigh ont achetée, en 1997. On voit l’ancien hangar au premier plan, l’ancienne cuisine d’été à l’arrière et la maison centenaire au fond.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE, D’UNE ANCIENNE PHOTO DES PROPRIÉTAIRES

    Voici à quoi ressemblait la maison que Valérie Bougie et Craig McVeigh ont achetée, en 1997. On voit l’ancien hangar au premier plan, l’ancienne cuisine d’été à l’arrière et la maison centenaire au fond.

  • La maison, transmise de génération en génération, n’avait pas été vidée quand les nouveaux propriétaires en ont pris possession, en 1997. Les armoires étaient pleines.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE, D’UNE ANCIENNE PHOTO DES PROPRIÉTAIRES

    La maison, transmise de génération en génération, n’avait pas été vidée quand les nouveaux propriétaires en ont pris possession, en 1997. Les armoires étaient pleines.

  • Les premières années, Craig McVeigh a travaillé inlassablement les soirs et les week-ends pour rendre la maison habitable. On le voit à l’œuvre, à droite, avec un ami venu lui donner un coup de main.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE, D’UNE ANCIENNE PHOTO DES PROPRIÉTAIRES

    Les premières années, Craig McVeigh a travaillé inlassablement les soirs et les week-ends pour rendre la maison habitable. On le voit à l’œuvre, à droite, avec un ami venu lui donner un coup de main.

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Ils ont effectué les rénovations en trois phases, au fil de leurs besoins. Les premières années, ils ont réaménagé les pièces existantes. « Ce fut surtout de la démolition, du recyclage et de la réutilisation, explique Craig McVeigh. Je démontais des vieilles moulures et je les réutilisais parce qu’on n’avait pas d’argent. »

« Au début, c’était pratiquement un camp de base, renchérit sa conjointe. Il y avait la cuisine d’origine, où on vivait le plus, et l’étage où on s’était fait un salon à côté de notre chambre. La chambre de notre fils Théo a été prête deux mois avant sa naissance, en 2002. » En 2016, ils ont ajouté un spacieux garage, qui sert aux activités de l’entreprise de construction de M. McVeigh. Puis en 2019, ils ont décidé de s’attaquer au cœur de la maison, qui reposait sur des murs en pierre des champs.

PHOTO FOURNIE PAR CRAIG MCVEIGH

Le mur de l’ancienne cuisine d’été a été dégarni minutieusement afin de récupérer les planches de bois. On aperçoit au-dessus le mur du petit salon, qui a été construit au-dessus de l’ancienne cuisine d’été.

Cela faisait longtemps que je voulais ouvrir le mur entre l’ancienne cuisine d’été et le salon. On voulait aussi faire une place pour notre fils et ses amis au-dessus de l’ancienne cuisine d’été, puisqu’on n’a pas de sous-sol.

Valérie Bougie, copropriétaire

Trois raisons ont poussé le couple à passer à l’action. La valeur foncière accrue des propriétés dans le secteur rendait la rénovation de la maison rentable. La construction d’habitations aux alentours faisait par ailleurs craindre aux propriétaires de ne plus être aussi tranquilles, même s’ils ont graduellement acheté cinq autres acres. Finir les travaux était nécessaire s’ils désiraient vendre leur demeure. Enfin, une marmotte s’était creusé un chemin jusque dans le vide sanitaire.

  • Remettre la maison centenaire sur des bases solides a été un travail titanesque. Celle-ci reposait sur des murs de pierre des champs.

    PHOTO FOURNIE PAR CRAIG MCVEIGH

    Remettre la maison centenaire sur des bases solides a été un travail titanesque. Celle-ci reposait sur des murs de pierre des champs.

  • La structure de la maison centenaire a été solidifiée. Elle a été isolée par l’extérieur.

    PHOTO FOURNIE PAR CRAIG MCVEIGH

    La structure de la maison centenaire a été solidifiée. Elle a été isolée par l’extérieur.

  • Une spacieuse galerie a été par la suite construite sur la dalle de béton. Aucune marmotte ne pourra se frayer un chemin jusqu’au vide sanitaire.

    PHOTO FOURNIE PAR CRAIG MCVEIGH

    Une spacieuse galerie a été par la suite construite sur la dalle de béton. Aucune marmotte ne pourra se frayer un chemin jusqu’au vide sanitaire.

  • Les propriétaires voulaient décloisonner le rez-de-chaussée afin d’avoir une cuisine spacieuse et du rangement. Il fallait enlever le mur de l’ancienne cuisine d’été.

    PHOTO FOURNIE PAR CRAIG MCVEIGH

    Les propriétaires voulaient décloisonner le rez-de-chaussée afin d’avoir une cuisine spacieuse et du rangement. Il fallait enlever le mur de l’ancienne cuisine d’été.

  • Craig McVeigh a mis à profit l’ensemble de ses connaissances pour mettre à niveau la maison centenaire et l’ancienne cuisine d’été.

    PHOTO FOURNIE PAR CRAIG MCVEIGH

    Craig McVeigh a mis à profit l’ensemble de ses connaissances pour mettre à niveau la maison centenaire et l’ancienne cuisine d’été.

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La première rencontre avec la designer Marie-Lise Frenette, propriétaire de la société Antiquité Design, spécialisée dans la restauration du patrimoine, a été décisive. « Elle a rapidement vu le potentiel et proposé des idées auxquelles on n’avait jamais pensé », dit Valérie Bougie.

« Pour favoriser la fluidité dans les déplacements, elle a suggéré de mettre la cuisine dans le salon et de déplacer l’escalier, précise Craig McVeigh. Ses plans en trois dimensions ont permis de visualiser le résultat final. »

Le plancher n’étant pas droit, la structure a été refaite en entier. Un mur porteur a été enlevé.

C’étaient des travaux énormes. J’ai utilisé mes connaissances au complet, parce qu’il fallait supporter le deuxième étage pendant qu’on refaisait le plancher du premier. On a refait les coffrages en dessous du vieux mur en pierre des champs où la marmotte passait.

Craig McVeigh, copropriétaire

Pendant environ six mois, la famille a vécu dans le garage. Le soir, Théo grimpait dans une échelle pour aller se coucher. Le couple voulant éviter de s’endetter, les travaux ont été échelonnés dans le temps et effectués les fins de semaine. Craig a aussi mis ses talents d’ébéniste à profit, confectionnant lui-même l’escalier à partir de bois récupéré ailleurs dans la maison.

L’humour et la conviction qu’ils seraient bien, une fois tout fini, ont aidé les membres de la famille à passer au travers. Aujourd’hui, ce dont ils sont le plus fiers, c’est d’avoir préservé le cachet de la maison et d’avoir exposé sa plus belle partie.

En bref

  • Valérie Bougie et Craig McVeigh ont donné une nouvelle vie à une maison centenaire à Morin-Heights. Il aurait été plus simple et moins coûteux de tout détruire, concèdent-ils. Mais ils aiment recevoir dans la cuisine et le salon aux plafonds bas, où l’atmosphère est chaleureuse.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Valérie Bougie et Craig McVeigh ont donné une nouvelle vie à une maison centenaire à Morin-Heights. Il aurait été plus simple et moins coûteux de tout détruire, concèdent-ils. Mais ils aiment recevoir dans la cuisine et le salon aux plafonds bas, où l’atmosphère est chaleureuse.

  • Les propriétaires ont mis en valeur les murs originaux de la maison. Celle-ci a été isolée par l’extérieur pour préserver son cachet.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les propriétaires ont mis en valeur les murs originaux de la maison. Celle-ci a été isolée par l’extérieur pour préserver son cachet.

  • La cuisine, dotée d’un vaste îlot de 12 pieds de long sur 4 pieds de large (3,6 m sur 1,2 m), est ouverte sur le salon et la salle à manger. Craig McVeigh a confectionné la table avec des planches de bois récupérées dans la maison.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    La cuisine, dotée d’un vaste îlot de 12 pieds de long sur 4 pieds de large (3,6 m sur 1,2 m), est ouverte sur le salon et la salle à manger. Craig McVeigh a confectionné la table avec des planches de bois récupérées dans la maison.

  • L’intérieur de la maison était auparavant cloisonné. La porte donnant accès à l’ancienne cuisine d’été a été récupérée (à droite). Derrière elle se cache un très grand garde-manger de style walk-in.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    L’intérieur de la maison était auparavant cloisonné. La porte donnant accès à l’ancienne cuisine d’été a été récupérée (à droite). Derrière elle se cache un très grand garde-manger de style walk-in.

  • Tel que l’avait recommandé la designer Marie-Lise Frenette, propriétaire de la société Antiquité Design, l’escalier a changé de place pour faciliter les déplacements. Craig McVeigh a confectionné le nouvel escalier avec de vieux billots récupérés dans la maison.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Tel que l’avait recommandé la designer Marie-Lise Frenette, propriétaire de la société Antiquité Design, l’escalier a changé de place pour faciliter les déplacements. Craig McVeigh a confectionné le nouvel escalier avec de vieux billots récupérés dans la maison.

  • Une pièce, qui sert de salon, a été ajoutée au-dessus de l’ancienne cuisine d’été. On voit l’ancien mur extérieur et les anciens bardeaux de cèdre, qui ont été préservés.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Une pièce, qui sert de salon, a été ajoutée au-dessus de l’ancienne cuisine d’été. On voit l’ancien mur extérieur et les anciens bardeaux de cèdre, qui ont été préservés.

  • Craig McVeigh montre où s’élevait le mur extérieur de la maison construite en 1880. Une cuisine d’été et un hangar ont par la suite été ajoutés.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Craig McVeigh montre où s’élevait le mur extérieur de la maison construite en 1880. Une cuisine d’été et un hangar ont par la suite été ajoutés.

  • Les poules sont au chaud dans le poulailler, que Craig McVeigh a construit à l’aide de planches provenant de l’ancien sous-plancher.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les poules sont au chaud dans le poulailler, que Craig McVeigh a construit à l’aide de planches provenant de l’ancien sous-plancher.

  • Les œufs des neuf poules de la maisonnée sont à portée de la main, sur le plan de travail.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les œufs des neuf poules de la maisonnée sont à portée de la main, sur le plan de travail.

  • Valérie Bougie et Craig McVeigh ont gravé leurs initiales dans un coin du salon, en 1997.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Valérie Bougie et Craig McVeigh ont gravé leurs initiales dans un coin du salon, en 1997.

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Durée de la troisième phase : 3 ans

De la conception à la fin : 2019-2021

Gros travaux à l’intérieur : janvier à mai 2021

Gros travaux à l’extérieur : été 2021

Coût : environ 300 000 $

Objectif 1 : décloisonner pour avoir une vaste cuisine

Objectif 2 : aménager une place pour leur fils Théo et ses amis

Une belle surprise : le garde-manger de type walk-in

Incontournable : engager une designer d’intérieur, pour avoir une autre vision