Ensembles depuis 46 ans, Danielle Jutras et Yves Demers ont presque toujours vécu au milieu d’antiquités. Leur première résidence était une petite maison canadienne, qu’ils ont meublée en courant les encans. De son père ébéniste, Mme Jutras a appris à décaper des meubles pour leur donner une nouvelle vie. Lorsqu’ils ont pris leur préretraite, ils ont eu envie d’acheter une vieille maison pour la restaurer et en faire un chalet. Ils ont eu un coup de cœur pour une demeure construite en 1807, près de la rivière Richelieu, sur laquelle ils ont une vue splendide.
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
La cuisine était auparavant toute petite.
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
Un second escalier, construit jadis par les anciens propriétaires, encombrait le rez-de-chaussée.
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
Un grenier surplombait auparavant des chambres, à l’étage.
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
La douche et la baignoire n’étaient pas séparées dans l’ancienne salle de bains, à l’étage.
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
Danielle Jutras au milieu des imposants travaux entrepris avec son conjoint, Yves Demers
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
Les propriétaires ont enlevé les murs de gypse et de plâtre afin de réparer les murs de pierres et les isoler de nouveau, avec de l’uréthane giclé. L’électricité a aussi été entièrement refaite, ainsi que la plomberie.
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
Yves Demers est perfectionniste. Il a soigné chaque détail pour que la maison réponde aux critères du XXIe siècle.
-
PHOTO FOURNIE PAR DANIELLE JUTRAS
Les travaux se sont échelonnés sur 18 mois, tel que l’avait prévu Yves Demers. « On est débrouillards, on a trouvé des solutions à tout, a souligné Danielle Jutras. Cela a été un grand atout. »
« La maison venait avec cinq, six autres bâtiments, précise Danielle Jutras. On savait qu’il y avait un peu d’ouvrage à faire, mais rien de majeur. Il n’y avait pas une grosse infiltration d’eau et la toiture ne coulait pas. »
« Les grands bâtiments voisins me plaisaient beaucoup pour mettre mes trucs, renchérit Yves Demers. Le terrain était très grand, faisant pratiquement 140 000 pi2. J’aime les grands espaces. »
Ils ont acheté la propriété en octobre 2007. Les premières années, ils ont paré à l’essentiel. Ils ont creusé la cave de la maison ancestrale, qui n’avait que 2,5 pi de haut — et des rats —, pour l’amener à 7 pi de haut, coulant du ciment et mettant en valeur les murs de pierres. Ils ont ensuite transformé le vaste garage adjacent, rescapé une vieille grange et rénové les autres bâtiments.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Yves Demers et Danielle Jutras ont mis leur cœur et leur énergie dans la rénovation de leur maison ancestrale. Cela leur a beaucoup servi d’être très débrouillards.
En tant que chalet, la maison était quand même habitable. Mais elle n’était pas à notre goût. En 2019, on s’est dit : on y va le tout pour le tout.
Yves Demers, copropriétaire
Leur projet avait mûri pendant toutes ces années. Ils avaient récupéré ici et là des matériaux et des objets qui se sont avérés fort précieux lors des travaux. D’anciennes portes, de vieilles poignées, des châssis d’une grange vétuste des environs, des madriers de plancher d’une maison datant de 1875 figurent parmi les innombrables produits patiemment amassés, qui attendaient de trouver une nouvelle vocation. Par intérêt personnel, mais aussi professionnel, pour approvisionner sa propre brocante, Mme Jutras avait été à l’affût lorsqu’elle assistait à des ventes aux enchères et visitait d’autres brocantes.
En avril 2019, ils ont contacté Marie-Lise Frenette, à la tête de l’entreprise Antiquité Design, recommandée par deux amis. Spécialisée dans la restauration de maisons anciennes, cette dernière a notamment effectué les plans en 3D de la future cuisine.
Un défi de taille
Les fils des propriétaires ont mis la main à la pâte lorsque la démolition a commencé, en août 2019. « C’était très compartimenté, avec une petite cuisine, une petite salle à manger et beaucoup de divisions, indique Mme Jutras. On a décidé de tout mettre à terre pour avoir une aire ouverte. On a dénudé le tout, en essayant le plus possible de garder des trucs anciens. »
Ils ont commencé par l’étage, où certaines chambres, surplombées par un petit grenier, n’avaient que 6 pi de haut. Yves Demers, qui a effectué la majeure partie des travaux, avec la précieuse aide de sa conjointe et d’un ami, s’est servi du grenier comme échafaudage pour travailler les poutres. Le grenier a ensuite disparu.
« Les quatre chambres à l’étage ont maintenant 18 pi de hauteur, souligne Mme Jutras. On a enlevé les différentes couches de contreplaqué et de tapis qui couvraient le plancher de bois. On a déplacé certaines divisions pour avoir une plus grande salle de bains avec une douche séparée et une baignoire. »
Perfectionniste, le propriétaire a relevé un défi après l’autre. Il a entre autres redressé des poutres de la maison, qui s’était affaissée à certains endroits. « On a mis en valeur les murs de pierres à deux endroits qu’on ne voyait pas avant. On a découvert le foyer d’origine en pierre des champs, en parfait état, derrière un deuxième foyer, qui avait été ajouté », précise Mme Jutras.
Les travaux loin derrière eux, c’est dans cette maison que les propriétaires comptent se réunir le jour de Noël, avec les 12 autres membres de leur famille. Ils célébreront entourés des leurs, dans une atmosphère chaleureuse, à leur image.
En bref
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Danielle Jutras et Yves Demers ont totalement rénové cette demeure construite en 1807. Celle-ci se trouve à proximité de la rivière Richelieu, sur laquelle les propriétaires ont une vue splendide.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Le rez-de-chaussée a été décloisonné. La cuisine, ouverte sur la salle à manger, compte un volumineux îlot.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Les armoires de la cuisine sont blanches afin de mettre en valeur le volumineux îlot, de couleur foncée.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Vrai ou faux ? Dans ce cas-ci, Yves Demers a confectionné de toutes pièces le faux manteau de cheminée, dans lequel est enchâssée la hotte.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Les propriétaires affectionnent particulièrement l’îlot, confectionné sur mesure par un ébéniste, qui allie des matériaux neufs, comme du bois artificiellement vieilli, et de vieilles poignées. La surface est composée de madriers de plancher rescapés d’une maison datant de 1875.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Divers objets anciens glanés au fil des ans donnent à la maison son authenticité. À l’entrée de la cuisine, deux vieilles portes donnent accès à un spacieux garde-manger.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Le foyer d’origine en pierre des champs a été découvert derrière un autre foyer. Les propriétaires en ont profité pour mettre en valeur le mur de pierres, à cet endroit.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Un seul escalier, près de la cuisine, donne dorénavant accès à l’étage. Celui ajouté jadis à la jonction du salon et de la salle à manger a été enlevé, libérant beaucoup d’espace.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Le grenier ayant été enlevé, les quatre chambres à l’étage ont un plafond de 18 pi (5,4 m) de hauteur.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
La salle de bains à l’étage a été agrandie. Elle comporte dorénavant une douche spérarée de la baignoire.
-
PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE
Le garage, adjacent à la maison ancestrale, est l’un des bâtiments qui ont été rénovés en premier.
Budget : environ 75 000 $ (respecté à la lettre)
Durée : 18 mois
D’août 2019 à février 2021
Un incontournable : remplacer le chauffage à l’huile par le chauffage électrique
Un coup de cœur : l’îlot dessiné par Marie-Lise Frenette et réalisé par un ébéniste, mettant en valeur des madriers de plancher rescapés d’une maison datant de 1875
Cuisiniste : Antiquité design