Pour la rénovation de son bungalow de style mid-century, à Saint-Bruno-de-Montarville, une famille a choisi de mettre en valeur les briques des murs intérieurs qui lui donnaient son cachet hors du commun grâce à un travail subtil de la matière. Le studio de design Vives St-Laurent y a invité, pour elle, la lumière, et redéfini les espaces de vie pour simplifier son quotidien.
Le plan était très clair dans la tête de la petite Allison O’Dowd : un jour, elle achèterait la longue maison devant laquelle elle passait si souvent avec son vélo, à Saint-Bruno-de-Montarville. « Je tripais sur le plain-pied et l’architecture mid-century du bungalow. Cette maison me plaisait, car elle était différente des autres, et j’ai toujours aimé la différence », souligne-t-elle.
Rien de bien étonnant à ce qu’elle ait repris, il y a 12 ans, les rênes de l’agence de vente d’articles de décoration et de mobilier Diffusion Jardin Maison (ALŸSN aujourd’hui), fondée par son père. Et qu’elle ait réalisé, en 2017, son rêve de jeunesse avec la complicité de son conjoint David Turgeon, originaire, lui aussi, de Saint-Bruno.
L’intérieur du bungalow, en brique rouge, comme la façade extérieure, conquiert le couple lorsque celui-ci aboutit sur le marché immobilier. « Les briques créent une ambiance européenne ou new-yorkaise, et chaleureuse », rapporte Allison qui, sitôt propriétaire, décide de consacrer un premier budget de 12 000 $ à insonoriser les chambres, ce qui lui permettra d’organiser des soirées entre amis à la maison sans perturber le sommeil des petits Gabriel et Jacob.
Designers en résidence
La résidence Montpellier, construite à la fin des années 1960, est l’œuvre d’un architecte local dont le temps a effacé la trace. Pour le second volet des rénovations de plus grande ampleur, dans les espaces de vie, en 2022, les propriétaires décident de se tourner vers des designers qui doteraient leur maison du confort moderne tout en préservant son caractère rare au Québec. En ciblant la cuisine, très sombre, en dépit d’un puits de lumière, à cause d’un plafond revêtu de bois de grange.
Pour aider l’équipe du studio Vives St-Laurent à mieux comprendre les lieux, ces derniers n’hésitent pas à lui laisser les clés de leur maison quelques jours.
« Nous avons ainsi pu nous imprégner de son ambiance, et observer les effets de la lumière sur les matériaux à différents moments de la journée », raconte Lysanne Saint-Laurent, cofondatrice du studio né à Montréal en 2018. À l’issue de ce séjour, les designers revoient l’articulation des zones de jour et proposent d’ouvrir les murs de la cuisine pour améliorer la dynamique de la vie quotidienne, offrir une vue sur le jardin et permettre à la lumière naturelle d’envahir la pièce, au cœur de la maison.
Jeux de matières
« La brique, en bon état, a été le point de départ du projet », explique Lysanne Saint-Laurent. Sa teinte foncée est tempérée par un éclaircissement du plafond débarrassé, tout comme pour les salons et salle à manger, de ses planches en bois de grange. Afin d’honorer l’héritage historique de la maison, celui-ci est toutefois préservé au plafond du vestibule, séparant les espaces de jour et de nuit. Une porte magistrale en bois sombre y est aussi ajoutée. Et des blocs de rangements habillés de chêne foncé viennent rappeler l’essence du projet d’origine. L’un d’entre eux parvient même à fondre une salle d’eau dans le séjour.
La brique, si présente à l’intérieur, est l’un des défis avec lesquels les designers doivent composer.
« Pour ne pas dénaturer l’espace existant, il fallait avoir des gestes justes, et nous modérer dans nos choix de matières, car la brique est un matériau très texturé », pointe Laurence Ouimet-Vives, cofondatrice de Vives Saint-Laurent et designer responsable du projet.
Un traitement discret des murs à la chaux sera donc retenu pour des cloisons intérieures, ainsi que les plafonds. Et le mobilier qui viendra compléter le décor sera choisi en conscience avec, de plus, la volonté de renouer avec le style mid-century d’origine de la maison grâce aux créations contemporaines de marques scandinaves (Frama, Normann Copenhagen, Audo…).
Pour cette dernière phase du projet, les designers ont travaillé main dans la main avec Allison, et ont parfois dû ruser pour la convaincre notamment de certains choix de couleur, qu’elle aime d’ordinaire vives. « Mais j’ai dit oui à presque tout, je devais reconnaître qu’elles avaient raison », concède-t-elle joyeusement, vêtue d’une veste rouge coquelicot.
Consultez le site de Vives St-Laurent