(Tokyo) Les bâtiments doivent rendre les gens heureux, a estimé jeudi le Japonais Riken Yamamoto, deux jours après avoir remporté le prix Pritzker, plus haute distinction mondiale de l’architecture.

« Mon objectif à long terme est de concevoir une architecture qui puisse apporter de la joie aux gens, et pas seulement à mes clients », a déclaré Yamamoto, très ému en s’exprimant face à des journalistes à Tokyo.

« En vous écoutant parler de moi de cette manière, j’ai le sentiment qu’il est possible pour moi d’accepter que je sois un bon architecte », a déclaré l’homme de 78 ans, au bord des larmes.

Réputé pour son travail combinant l’architecture et des préoccupations d’ordre social, il est devenu mardi le neuvième Japonais a recevoir le prix Pritzker.  

PHOTO TOMIO OHASHI, ARCHIVES PRIX PRITZKER, FOURNIE PAR THE NEW YORK TIMES

« Riken Yamamoto, architecte et militant social » œuvre à « des sociétés harmonieuses en dépit de la diversité des identités, des économies, des politiques, des infrastructures et des logements », ont salué dans un communiqué les organisateurs du prix Pritzker souvent comparé au « prix Nobel » de l’architecture.

Il a été choisi « d’abord parce qu’il nous rappelle qu’en matière d’architecture, comme en démocratie, les espaces doivent être créés par la détermination des populations », a jugé le jury de la prestigieuse récompense.

La majorité des travaux et ensembles architecturaux de Yamamoto se trouvent au Japon, mais aussi à Zurich en Suisse et en Chine.

Il a par exemple créé une école primaire à Yokohama, dont les terrasses relient toutes les salles de classe, encourageant ainsi les mille élèves à se mélanger.  

PHOTO TOMIO OHASHI, ARCHIVES PRIX PRITZKER, FOURNIE PAR ASSOCIATED PRESS

La transparence de sa caserne de pompiers à Hiroshima permet au public de voir les véhicules de pompiers et le personnel à l’intérieur, tandis que le musée d’art de Yokosuka donne aux visiteurs l’impression d’être immergés dans le paysage naturel.

« Près de 20 % de nos lauréats sont originaires du Japon, ce qui n’est dépassé par aucune nationalité dans le monde », a déclaré Tom Pritzker, dont le père Jay Pritzker, de la chaîne hôtelière Hyatt, est à l’origine du prix.

« Ayant passé beaucoup de temps au Japon, je pense que cela s’explique par la relation de la culture japonaise avec la nature », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie organisée jeudi à l’ambassade des États-Unis à Tokyo.