Imaginer un pavillon de 540 pi⁠2, face à un étang sur un terrain de famille en Estrie, qui serait une maison de vacances ouverte aux visiteurs. Le défi lancé à Atelier Échelle a mené ses fondateurs à déployer des trésors d’ingéniosité et à transformer cette contrainte technique en un atout de taille.

Dans sa précédente vie new-yorkaise, la designer Veronica Lemieux-Blanchard créait les décors d’hôtels haut de gamme. Il lui reste de cette époque, pas si lointaine, une façon bien à elle d’envisager l’intérieur des maisons conçues avec son conjoint Mathieu, un architecte québécois rencontré lors de ses études à Harvard et passionné, lui, de bateaux. La Maison sur l’étang, un de leurs récents projets, à Austin, dans les Cantons-de-l’Est, a bénéficié de leurs expertises complémentaires.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Les architectes Veronica et Mathieu Lemieux-Blanchard posent dans leur projet La Maison sur l’étang.

Un couple de Montréalais lui a confié la tâche d’imaginer un habitat compact pour le pavillon qu’il rêvait de construire sur le terrain à l’arrière de la maison ancestrale des parents de la propriétaire, et face à un petit lac aménagé par eux dans les années 1980.

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Vue sur le pavillon, le petit lac en face et la maison ancestrale, à gauche

La réglementation pour une habitation de ce genre n’autorisant qu’une empreinte au sol de 540 pi⁠2, tout a été réfléchi au pouce près, comme dans une chambre d’hôtel ou dans la cabine d’un bateau, pour permettre à une famille de quatre personnes de passer des fins de semaine et des vacances agréables, mais aussi pour pouvoir accueillir au moins quatre visiteurs pour des repas en famille ou entre amis. Et, plus particulièrement, pour pouvoir recevoir les grands-parents et les gâter à leur tour.

Le souci du détail

PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR ATELIER ÉCHELLE

Tout a été minutieusement pensé pour maximiser les pieds carrés.

« Nous aimons beaucoup partir d’un détail lorsque nous réfléchissons à nos projets », souligne Mathieu Lemieux-Blanchard en écho au nom de l’atelier qu’il dirige avec sa conjointe. Le résultat de cette approche créative, dans ce pavillon au milieu d’une enclave dans un terrain agricole, est convaincant. Au point que l’architecte et la designer se sont vu confier depuis des mandats similaires dans la région.

Malgré le peu de pieds carrés, le lieu respire grâce à une conception astucieuse centrée sur l’essentiel et un travail d’ébénisterie pointu mené par l’Atelier Notre-Dame. « Nous avons vu ce projet comme un coffre à bijoux avec des tiroirs qui s’ouvrent et qui donnent plus d’espace que ce que l’on pense à première vue », explique Mathieu, qui s’est appuyé sur l’expérience dans l’hôtellerie de son associée pour articuler l’architecture du pavillon et peaufiner ses finitions.

  • L’ajout de la mezzanine a permis la création d’un plafond cathédrale pour le séjour.

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    L’ajout de la mezzanine a permis la création d’un plafond cathédrale pour le séjour.

  • Le séjour et son coin foyer

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    Le séjour et son coin foyer

  • La chambre principale, située sur la mezzanine

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    La chambre principale, située sur la mezzanine

  • Vue de la mezzanine vers l’espace de vie principal

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR ATELIER ÉCHELLE

    Vue de la mezzanine vers l’espace de vie principal

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Une mezzanine de 216 pi⁠2, aménagée au-dessus d’une terrasse et qui abrite la chambre principale, a donc permis la création d’un plafond cathédrale pour le séjour, doté d’immenses fenêtres, qui y a gagné en ouverture. Un mobilier intégré au pavillon, en veillant à profiter des coins perdus, tels que des murets sous une pente de toit pour loger des tables de chevet et des pièces légères pouvant être déplacées facilement, ont par ailleurs contribué à rendre le lieu polyvalent.

S’offrir du bon temps

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Une porte en accordéon s’ouvre sur une salle à manger extérieure.

Le pavillon a été pensé pour être une maison de famille facile à vivre, mais aussi un lieu de repos entre deux sorties au lac, ou une maison d’hôtes si les envies ou les obligations de chacun devaient changer d’ici quelques années. Cet aménagement minimaliste simplifie également l’entretien, un bon point pour un lieu destiné à de courts séjours qui ne doivent pas être plombés par des tâches domestiques.

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L’été, les terrasses couvertes doublent la superficie habitable.

À la belle saison, c’est un tout autre environnement qui s’offre à la famille grâce aux terrasses couvertes de part et d’autre du corps de logis, qui doublent la superficie habitable. Une porte en accordéon permet de prolonger le séjour grâce à une salle à manger extérieure tandis qu’une autre terrasse avec un foyer en contrebas, à laquelle on accède par une porte coulissante, constitue un lieu de réunion parfait pour les soirées d’été plus fraîches et les envies de guimauves grillées.

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Des matériaux de qualité ont été privilégiés.

« C’est une maison qui se contracte en hiver pour devenir un cocon et se dilate en été pour des activités d’extérieur », note avec poésie Veronica. Une douche a même été prévue pour le retour de l’étang par un ponton bordant le pavillon. Des colonnes habillées de bois enveloppent chaleureusement cette galerie, inspirée de celles des demeures ancestrales, d’où l’on peut garder un œil sur les plus petits.

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Le pavillon a été pensé pour être une maison de famille facile à vivre, mais aussi un lieu de repos.

Partout dans la maison, un grand soin a été porté aux matériaux choisis pour leur durabilité. Du Kebony pour la façade, du chêne pour le sol ou encore des poignées de porte en laiton qui se patineront au fil des années. L’intention étant que le pavillon fasse partie de l’histoire de ce domaine familial en conservant la trace des générations qui s’y succéderont et qui pourront s’asseoir à l’ombre des arbres plantés un jour par un grand-père au nom de ses petits-enfants.

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