Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Dès qu’on pousse la porte d’entrée, on a l’impression de se trouver à la proue d’un navire. Pourtant, il n’y a ni roulis ni tangage, tout est parfaitement droit et à sa place dans cette maison de Montréal-Nord. L’impression vient d’une coquinerie de la vue, qui s’ouvre largement sur la rivière des Prairies.

Cette réflexion faisant allusion à la sensation d’être sur un bateau, Mariano Costa l’a souvent entendue de la part de ses visiteurs. Il s’en amuse encore, même s’il demeure ici depuis 45 ans. Il admet que vivre à cet endroit, c’est presque comme être en vacances toute l’année. La rivière offre un spectacle dont on ne se lasse pas. « C’est beau tout le temps, le jour, le soir, même quand il pleut », résume-t-il.

M. Costa avait 12 ans en 1979 quand ses parents ont quitté l’Italie pour venir s’établir au Québec avec leurs trois enfants. Pour le climat, le dépaysement était total, mais pour la vue, la transition était moins draconienne. La famille est partie d’une maison au bord de l’eau à la pointe de la botte italienne, pour s’installer dans cette propriété du boulevard Gouin, où elle a vite pris racine. « Contrairement à la plupart des gens, je n’ai jamais déménagé », dit celui qui a fini de grandir dans cette maison, l’a reprise à la mort de son père, y a vécu avec sa mère, et y a élevé ses propres enfants.

Style californien

Construite en 1966, la maison de plain-pied est d’inspiration californienne et son luxe est réel sans être tapageur. D’ailleurs, on peut passer devant la propriété sans vraiment la remarquer, car sa façade est éloignée de la rue. Ses grands atouts se trouvent du côté ouest, ainsi qu’au nord qui donne sur l’eau. La propriété profite donc du meilleur ensoleillement de la journée, et des couchers de soleil.

Les pièces à vivre et la chambre principale sont lumineuses. C’est dû à la généreuse fenestration qui donne sur l’eau, mais aussi aux grandes rénovations que M. Costa a fait faire il y a une douzaine d’années. Comme bien des maisons mid-century, celle-ci avait des poutres et des plafonds de bois plutôt foncés et de différentes hauteurs, et la cuisine était cloisonnée. « C’était un peu sombre, indique le propriétaire. Ça faisait style ranch, il y avait même un barbecue dans la cuisine. J’ai voulu la mettre au goût du jour. »

En matière de rénovations, la maison a été « strippée au complet », illustre M. Costa.

Parmi les travaux, on note l’électricité, la plomberie, l’isolation, les portes et fenêtres, et même le pieutage des fondations. Des divisions ont aussi été revues, pour ouvrir l’espace, donner une nouvelle vocation à certaines pièces ou ajouter du rangement.

À titre d’exemple, une chambre a fait place à une grande penderie de type walk-in qui jouxte commodément le hall d’entrée. Les manteaux, bottes, sacs à dos et tutti quanti disparaissent dès leur arrivée. La chambre principale aux dimensions généreuses est flanquée d’une grande penderie de type walk-in et d’une salle de bains complète.

La maison d’origine était pourvue d’un genre de « Florida room », qui faisait le lien entre la partie maison et le garage double, explique M. Costa. « Il y avait même une fontaine, au milieu », précise celui qui a décidé d’exploiter cette partie pour y faire les chambres de ses deux garçons. Le sous-sol a aussi été réaménagé au complet et compte deux chambres, une salle de séjour avec foyer, une salle de bains complète, du rangement et une sortie indépendante. La mère de M. Costa y avait son espace personnel avant d’aller en maison de retraite.

La cour arrière est dotée d’une terrasse à paliers qui permet de profiter des belles journées au bord de l’eau. Quand il fait un peu frais, une chaufferette au gaz suspendue vient à la rescousse pour chauffer l’air ambiant.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Vue vers l’est. On distingue le pont de l’autoroute 25, qui s’illumine le soir.

Changements climatiques

Habiter une maison riveraine est un rêve pour beaucoup de gens, mais qu’en est-il du risque d’inondation ? Dans le cas qui nous occupe, outre le mur de soutènement qui borde la propriété depuis toujours, deux pompes montent la garde dans le puisard au sous-sol. M. Costa indique que la maison n’a jamais souffert d’inondation, même lors des crues mémorables de 2017 et de 2019. La rivière est très large à cet endroit, et il a remarqué qu’elle ne gèle plus comme avant, résultat sans doute des changements climatiques.

« Avant, ce qui retenait l’eau au printemps, c’était les gros blocs de glace, maintenant la rivière court plus fluide », dit-il.

Cette maison a fait le bonheur de la famille Costa, mais elle ne correspond plus aux besoins actuels. La mère de M. Costa n’est plus, ses deux fils ont quitté le nid, et lui-même, pharmacien de profession, est à la veille de la retraite. Le temps est venu de vendre. Un autre bord de l’eau l’attend, cette fois au lac Saint-Jean.

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La propriété en bref

Prix demandé : 1 600 000 $

Évaluation municipale : 1 299 000 $

Description : maison de plain-pied avec sous-sol et vue panoramique sur la rivière des Prairies. Située entre deux ponts (Pie-IX et de l’A25), que l’on n’entend pas. Avec garage double chauffé.

Impôt foncier : 9417 $

Taxe scolaire : 1021 $

Superficie du terrain : 10 533 pi2 (979 m2)

Superficie habitable : 2361 pi2 (219 m2)

Courtière : Marie-France Caouette, RE/MAX Action inc.