(Eastman) Parfois, il arrive qu’une maison d’architecte construite pour un client change de mains. Et dans certains cas, les nouveaux propriétaires n’ont pas du tout le même profil que les anciens. C’est ce qui s’est produit dans une résidence secondaire d’Eastman, désormais occupée par une famille nombreuse qui l’a adaptée à ses besoins.

Dans un joli domaine des Cantons-de-l’Est, la maison se dresse sur le plateau d’un terrain accidenté. Ses grandes fenêtres découpent des vues époustouflantes sur le mont Orford. Minimaliste, modeste en taille, elle est néanmoins habitée par une famille comptant quatre enfants âgés de 2 à 8 ans.

Au départ, ce chalet construit par les architectes de la firme _naturehumaine était destiné à un client d’origine française. Mais avec la pandémie qui a freiné les voyages pendant longtemps, la maison a finalement été vendue peu de temps après sa construction.

C’est un couple de Sherbrooke, à la recherche d’un refuge en nature pas trop loin de sa résidence principale, qui a donc acquis La brèche, nom que porte la maison à cause de l’effet de canyon qui la scinde en son milieu.

  • De taille modeste, la maison est constituée d’un corps principal, ainsi que d’une annexe. À noter que la porte de garage (à droite sur la photo) est habilement dissimulée dans le bois.

    PHOTO RONAN MÉZIÈRE, FOURNIE PAR _NATUREHUMAINE

    De taille modeste, la maison est constituée d’un corps principal, ainsi que d’une annexe. À noter que la porte de garage (à droite sur la photo) est habilement dissimulée dans le bois.

  • L’interstice entre les deux corps de bâtiment crée un effet de canyon.

    PHOTO RONAN MÉZIÈRE, FOURNIE PAR _NATUREHUMAINE

    L’interstice entre les deux corps de bâtiment crée un effet de canyon.

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Une maison de deux chambres pour une famille de six personnes, c’est peu. Mais plutôt que de reproduire la taille de leur résidence principale, les parents cherchaient à vivre une expérience de chalet. Les quatre enfants dorment dans la même chambre, à leur plus grande joie. Et ils vivent très bien avec les deux seuls paniers de jouets disposés dans le salon, ainsi que l’absence de télévision… pour le moment.

Il faut dire qu’à tout âge, on peut apprécier la qualité des espaces de vie, rassemblés dans une grande pièce ouverte sous le toit à double pente. À l’image du reste de la maison, les matériaux sont sobres : planchers de béton poli, murs blancs, cuisine noire.

  • Les vues sont savamment cadrées, comme cette fenêtre carrée offrant un tableau sur la nature, insérée au bout de la longue table de la salle à manger.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Les vues sont savamment cadrées, comme cette fenêtre carrée offrant un tableau sur la nature, insérée au bout de la longue table de la salle à manger.

  • Pour conserver l’aspect sobre et minimaliste, la palette de couleurs reste simple : blanc pour les murs, noir pour la cuisine, avec planchers de béton poli.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Pour conserver l’aspect sobre et minimaliste, la palette de couleurs reste simple : blanc pour les murs, noir pour la cuisine, avec planchers de béton poli.

  • Peu de jouets sont nécessaires pour distraire les enfants, qui peuvent bouger librement dans le grand espace.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Peu de jouets sont nécessaires pour distraire les enfants, qui peuvent bouger librement dans le grand espace.

  • Vue d’ensemble des espaces de vie, sous le grand toit à double pente.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Vue d’ensemble des espaces de vie, sous le grand toit à double pente.

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Puisque le terrain fait partie d’un développement, les architectes ont dû se conformer à certains règlements ; par exemple, les toits plats n’étaient pas permis au sein de l’association. En a résulté une toiture à pignon, recouverte d’un toit métallique, tandis que les murs extérieurs ont été parés de cèdre prégrisonné.

À l’intérieur, l’espace est meublé de façon spartiate avec un grand fauteuil bas, un tapis, ainsi qu’une longue table dans la salle à manger pour recevoir famille et amis. Nul besoin de décoration superflue puisque les grandes fenêtres sont comme des tableaux qui découpent le paysage.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

De la terrasse, on aperçoit le mont Orford, qui dévoile ici son côté plus sauvage puisque les pistes se trouvent sur l’autre versant.

La chose qu’on voulait vraiment mettre de l’avant, c’était la vue sur la montagne, donc c’est pour ça qu’on a orienté les espaces de vie vers le mont Orford.

Stéphane Rasselet, architecte et cofondateur de _naturehumaine

« On est allés installer la terrasse du côté est pour profiter de la lumière du matin l’été », poursuit l’architecte.

La vue donne sur le versant plus sauvage de la montagne, puisque les pistes de ski sont de l’autre côté. Le panorama change de saison en saison : l’hiver, l’absence de feuillage permet de bien discerner la forme de la montagne, alors qu’en automne, bien sûr, on peut y admirer les couleurs. Une imposante baie vitrée en coin coiffe l’extrémité du salon. « Cette fenêtre-là, c’est un peu comme une pierre précieuse qui est insérée dans le coin du bâtiment », illustre Stéphane Rasselet.

Quant aux chambres, elles se trouvent plus près de l’entrée, de part et d’autre d’un couloir. Perpendiculaire à celui-ci, un autre passage – haut et étroit celui-là – mène de l’entrée jusqu’aux espaces de vie.

  • Dans les deux chambres, on retrouve une petite bibliothèque intégrée, ainsi qu’une douche. Au milieu, entre les deux pièces, une salle d’eau est à la disposition de tous.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Dans les deux chambres, on retrouve une petite bibliothèque intégrée, ainsi qu’une douche. Au milieu, entre les deux pièces, une salle d’eau est à la disposition de tous.

  • Les quatre enfants dorment dans la même chambre au chalet, ce qui représente une occasion bien spéciale pour eux !

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Les quatre enfants dorment dans la même chambre au chalet, ce qui représente une occasion bien spéciale pour eux !

  • « Quand on se dirige vers la chambre des enfants, au bout du passage, on a inséré une fenêtre qui apporte de la lumière naturelle et qui donne un aperçu sur l’extérieur », note l’architecte.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    « Quand on se dirige vers la chambre des enfants, au bout du passage, on a inséré une fenêtre qui apporte de la lumière naturelle et qui donne un aperçu sur l’extérieur », note l’architecte.

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Effet théâtral

Les pieds carrés étant assez limités dans le bâtiment principal, une annexe y a été ajoutée. Un passage extérieur haut et étroit, qui rappelle l’effet du couloir dans la maison, permet de passer d’un à l’autre. « Quand on circule, on est vraiment cintré sur les deux côtés par les bâtiments. On est ouvert vers le ciel, mais à un moment donné, la vue s’ouvre sur la nature, décrit l’architecte. On aimait bien cet effet un peu théâtral. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Dans le deuxième bâtiment, de dimensions plus petites, on retrouve une chambre d’amis où les invités peuvent dormir en toute quiétude. Derrière la cloison, il y a une salle d’eau et une douche.

Cet ajout compte le garage d’un côté, et de l’autre, une pièce dont les murs et le plafond sont recouverts de contreplaqué russe. À noter qu’à l’origine, le lieu avait d’abord été conçu comme une salle d’exercice, pour pratiquer le yoga, par exemple. Mais il a été transformé en chambre par les nouveaux propriétaires, à l’usage des grands-parents ou autres invités qui peuvent aller y dormir sans se faire réveiller de bon matin par une ribambelle d’enfants.

Consultez le site de _naturehumaine