À travers les bons coups et, parfois, les moins bons, nos critiques de restaurants vous racontent leur expérience, présentent l’équipe en salle et en cuisine, tout en expliquant ce qui a motivé le choix du restaurant. Cette semaine : la cuisine tropicale de Palme.

Pourquoi en parler ?

Ralph Alerte Desamours dit souvent qu’il a appelé son restaurant Palme parce qu’il s’inspire des cuisines d’une foule de pays où pousse le palmier. Même si ce symbole des Tropiques ne fait pas partie du paysage de la métropole québécoise, ce restaurant situé en plein Village n’en est pas moins très, très montréalais. De nos jours, les chefs se sentent particulièrement libres de se laisser influencer par tout patrimoine culinaire qui parle à leurs papilles. « On est des foodies, nous aussi. On mange dans les autres restos de la ville et ça nous inspire », déclare pendant la séance photo Lee-Anne Millaire Lafleur, copropriétaire et conjointe de Ralph. Certains essais marchent mieux que d’autres, mais la cuisine de Palme compense en générosité ce qui peut parfois manquer en finesse.

Qui sont-ils ?

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Ralph Alerte Desamours et Lee-Anne Millaire Lafleur sont partenaires de vie et d’affaires.

Ralph et Lee-Anne sont nés à Montréal, lui de parents d’origine haïtienne et elle d’un père barbadien et d’une mère québécoise. La restauration leur a permis de voyager, aux îles Caïman, entre autres, puis au Mexique. Il y a sept ans, le couple était prêt à mettre au monde son propre établissement (et, depuis, trois petits garçons !). Dans un ancien restaurant mexicain qui n’était pas reconnu pour le charme de son décor, Lee-Anne a réussi à créer un lieu qui fait voyager, avec ses plantes, ses photos et autres œuvres sur les murs, ses objets décoratifs et son plafond à caissons pour une touche d’élégance.

Notre expérience

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Le vert est la couleur apaisante par excellence !

Oasis au cœur d’un quartier qui aimerait bien voir de meilleurs jours (le Village Est), la grande maison de Ralph et de Lee-Anne est immédiatement accueillante. C’est tant mieux, car il a fallu venir y manger deux fois !

Les portions sont si généreuses que vous ne voudrez pas commander plus qu’une entrée et un plat par personne. Difficile de juger une table à partir de si peu, d’autant plus que le menu, sans être vaste, propose tout de même un bon nombre d’options. Une deuxième visite s’imposait.

Il ne faut pas s’attendre à trouver les versions traditionnelles de quoi que ce soit ici. Le très bon poulet jerk et le poulet artibonite (un réconfortant plat en sauce haïtien) sont probablement les plus fidèles à leur origine.

Mais les acras sont aux crevettes plutôt qu’à la morue (et un peu trop beignet, pas assez mer). Le griot, ce plat haïtien de cubes de porc braisés puis frits, est « allégé » en délicieuse salade avec cresson, patates douces et vinaigrette au miel épicé – riz aux pois et bananes pesées en à-côté.

  • Une flammekueche avec des crevettes ? Pourquoi pas !

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    Une flammekueche avec des crevettes ? Pourquoi pas !

  • Ce plat de canard à l’orange sur orecchiettes fromagés pèche peut-être par excès d’originalité.

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    Ce plat de canard à l’orange sur orecchiettes fromagés pèche peut-être par excès d’originalité.

  • Cette croquette de bœuf façon kebbé est une réussite.

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    Cette croquette de bœuf façon kebbé est une réussite.

  • Ralph propose son griot en salade.

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    Ralph propose son griot en salade.

  • Lee-Anne a créé un joli décor.

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    Lee-Anne a créé un joli décor.

  • La salle à manger peut accueillir un bon nombre de convives.

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    La salle à manger peut accueillir un bon nombre de convives.

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Le reste du menu démontre la créativité du chef, heureuse sous la forme d’une grosse croquette de bœuf façon kebbé géant, avec sauce bien relevée au cari, et même en flammekueche, « tarte » d’origine alsacienne à laquelle Ralph ajoute de belles crevettes jerk. La fantaisie du chef trouve toutefois ses limites dans un plat de canard à l’orange servi sur pâtes orecchiettes avec sauce crémeuse au cheddar. La viande est raide, les pâtes trop cuites et la sauce, insipide.

Il n’y a pas toujours de dessert au menu de Palme. C’est selon l’envie de la cuisine cette semaine-là. Du reste, l’appétit des clients leur permet rarement de se rendre jusqu’au sucré. Il arrive aussi que certains plats soient absents du menu d’un soir à l’autre ou que le chef se lance dans quelques créations du jour. Cette spontanéité fait partie du charme de l’endroit.

Dans notre verre

  • Lee-Anne aime bien créer des cocktails plaisants pour l’œil.

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    Lee-Anne aime bien créer des cocktails plaisants pour l’œil.

  • Le Santa Marta est un cocktail simple comme je les aime : rhum, lime et jus de goyave.

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    Le Santa Marta est un cocktail simple comme je les aime : rhum, lime et jus de goyave.

  • Le bar est bien garni en bouteilles de rhum.

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    Le bar est bien garni en bouteilles de rhum.

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Il y a du vin (dont ceux, québécois et naturels, de Polisson) et de la bière sur la carte, mais il semble que la majorité des clients craquent pour les cocktails de Lee-Anne. Qui dit palmiers dit rhum. Il y en a un choix assez vaste ici. Les puristes du ti-punch (rhum blanc, sucre, écorce de lime) crieront peut-être à l’hérésie, mais les autres se laisseront sûrement charmer par la version du Palme, avec une touche de jus d’hibiscus. De son propre aveu, la copropriétaire a tendance à vouloir « camoufler » le goût de l’alcool avec des jus et du sucre. Faites gaffe si, comme moi, vous aimez vos spiritueux moins trafiqués.

Les prix

Les entrées coûtent entre 10 $ (excellentes frites de patates douces bien dodues) et 20 $ (foie gras au rhum), les plats entre 22 $ (risotto) et 42 $ (filet de bœuf). Comme vous rentrerez probablement avec des restes pour un autre repas, on peut dire que c’est peu cher !

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La vitrine du restaurant Palme

Bon à savoir

Le menu comporte une section végane avec trois options de plats principaux. Pas envie de faire de choix ? Il y a des menus pour deux déjà pensés pour vous.

1487, rue Saint-Catherine Est, Montréal

Consultez le site du restaurant Palme