Qui n’a jamais glissé sous la table une croûte de fromage, un morceau de saucisson, voire du foie gras des Fêtes, histoire de servir un petit gueuleton au chien gourmand de la maison ? Mais attention à ceux qui veulent traiter leur toutou aux petits oignons, car certains ingrédients (tiens, justement, l’oignon !) peuvent nuire à la santé de nos compagnons. C’est pourquoi la vétérinaire Lucie Hénault a concocté un livre de recettes pouvant être partagées sans danger avec eux.

Difficile de lui lancer « Bas les pattes ! » face à ses doux et implorants regards. Alors on tangue et on lui dépose un bout de biscuit sur la langue. Est-ce vraiment bon pour lui ? En tant que profane du menu idéal canin, on n’est jamais trop certain. C’est ici que la Dre Lucie Hénault, vétérinaire depuis près de 25 ans, vient apporter ses lumières, non sous la forme d’articles scientifiques indigestes, mais de compilations de recettes familiales sûres pour la santé des chiens.

L’autrice, qui signe ici son premier ouvrage, ne saurait trop insister : les plats et les desserts présentés sont avant tout destinés aux humains, mais partageables avec l’animal. « Ce n’est pas un livre pour nourrir les chiens, mais pour les gens qui mettent un peu de leur nourriture sur leurs croquettes ou, quand ils mangent, leur en donnent un petit peu », explique-t-elle.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La vétérinaire Lucie Hénault

Une habitude adaptée que la vétérinaire a forgée depuis qu’elle a élevé ses enfants aux côtés de Dragon, un boston terrier fort mignon. « Avec les jeunes enfants, il y a très souvent des restants. Je vidais leurs assiettes sur les croquettes de Dragon, et c’est là que j’ai commencé à adapter mes recettes, parce que je ne voulais pas que le chien mange des ingrédients toxiques pour lui, comme de l’ail », se rappelle la Dre Hénault, qui observait également ses enfants offrir en douce des bouchées de leur repas à l’insatiable Dragon.

Sans chichi et sans souci

PHOTO VIVIANE WYBOU, FOURNIE PAR QUÉBEC AMÉRIQUE

Au menu de La véto cuistot, des recettes sans chichis pour tous – et les toutous !

Au menu de La véto cuistot, une cinquantaine d’entrées, de salades, de soupes, de plats et de desserts d’où ont été exclus les aliments à risque ou non idéaux pour les canidés. À part le chocolat, dont la toxicité est plutôt connue du public, connaissez-vous les autres ingrédients à éviter ? On vous en donne un, l’ail, omniprésent dans nos cuisines ; découvrez les autres en répondant à notre quiz !

Tout cela aboutit à des recettes sans chichi pour tous et pour les toutous, comme des burritos végétariens, un gruau à la poire, une salade de laitue, fraises et pommes, des boulettes et des croquettes, des poissons aux épices, des biscuits à l’érable et au beurre d’arachides (choisi sans l’édulcorant xylitol, c’est important)…

Le tout est saupoudré à l’occasion d’anecdotes personnelles ou de conseils vétérinaires (par exemple, la canneberge est-elle bonne pour traiter une infection urinaire chez le chien ?). Pourrait-on tout de même adapter les recettes proposées, si d’aventure une des composantes ne nous enchantait pas ? Certainement, acquiesce la Dre Hénault, du moment que l’on ne puise pas dans la liste des aliments à proscrire dressée dans l’introduction du livre.

  • Les recettes ont été testées et approuvées par une critique culinaire.

    PHOTO VIVIANE WYBOU, FOURNIE PAR QUÉBEC AMÉRIQUE

    Les recettes ont été testées et approuvées par une critique culinaire.

  • Cela dit, ce sont d’abord des recettes pour humains…

    PHOTO VIVIANE WYBOU, FOURNIE PAR QUÉBEC AMÉRIQUE

    Cela dit, ce sont d’abord des recettes pour humains…

  • … à partager avec modération avec pitou !

    PHOTO VIVIANE WYBOU, FOURNIE PAR QUÉBEC AMÉRIQUE

    … à partager avec modération avec pitou !

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« On a fait beaucoup, beaucoup de tests, y compris avec une critique culinaire pour que, même quand des ingrédients goûteux comme ceux de la famille de l’oignon ont été exclus, cela reste savoureux et qu’on ait envie de manger ces recettes. Mais on peut certainement les adapter, je ne suis pas Jean Soulard non plus ! »

Cela dit, l’un des ingrédients les plus importants reste sans doute la modération. « Dix pour cent de l’alimentation d’un chien doit venir des gâteries, et le restant de sa nourriture spécifique. On a un problème d’obésité canine en Amérique du Nord, notre œil a de la difficulté à percevoir le surplus de poids chez l’animal », prévient la vétérinaire, qui souhaiterait par exemple le holà sur les gâteries de crème glacée, trop riches en sucre et en gras.

Si le succès est au rendez-vous, la « véto cuistot » n’exclut pas de remettre la table avec de futurs opus. Comme un livre de recettes pour chats ? Peut-être pas, ces derniers focalisant plutôt sur un type d’aliment spécifique, souligne-t-elle, mais les menus pour chiens se déclineraient bien.

« J’ai plein, plein, plein d’idées. On pourrait y aller par thèmes, par saisons, par activités… C’est un beau concept dont je suis fière, surtout qu’on ne le trouve nulle part ailleurs. On a cherché en France, aux États-Unis, sur le web… Il existe certes plein de recettes maison pour chiens, mais pas à partager avec eux », indique-t-elle.

La véto cuistot – Recettes délicieuses pour la famille et sans danger pour le chien

La véto cuistot – Recettes délicieuses pour la famille et sans danger pour le chien

Québec Amérique

200 pages

Feu rouge ou feu vert ?

PHOTO RÉMI LEMÉE, ARCHIVES LA PRESSE

Le poireau détruit les globules rouges dans le sang du chien.

Les aliments suivants peuvent-ils être nuisibles pour les chiens ? À vous de répondre.

1. Le poireau

Feu rouge. Tout comme l’oignon, l’ail et la ciboulette, le poireau détruit les globules rouges dans le sang du chien et peut sérieusement lui nuire.

2. Le café et le thé

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Les chiens sont hypersensibles à la caféine et ne devraient pas en ingérer.

Feu rouge. Un petit café à pourlécher ? Non ! Les chiens sont hypersensibles à la caféine et ne devraient pas en ingérer. Attention surtout aux boissons lattées qui traînent, très attirantes pour eux, prévient la Dre Hénault.

3. Le céleri

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Les chiens peuvent manger du céleri sans aucun problème.

Feu vert. Ça, c’est oui, tout comme les carottes et le persil. On en retrouve dans plusieurs recettes du livre, comme « La salade trop chou ».

4. Les noix de Macadam

PHOTO FOURNIE PAR LA FOURMI BIONIQUE

Les noix de Macadam sont à proscrire pour les chiens.

Feu rouge. Si les noix en général sont à limiter strictement, surtout si l’animal présente des problèmes de santé, celles de Macadam sont tout bonnement à proscrire.

5. Les œufs cuits

PHOTO MATHIEU WADDELL, ARCHIVES LA PRESSE

Tant qu’ils sont cuits, on peut donner des œufs sans problème à son compagnon canin.

Feu vert. Si c’est cuit, c’est oui. En revanche, les œufs crus ne sont pas recommandés, en raison du risque de transmission de la salmonellose, mais aussi de problèmes cutanés chez le chien.

6. Les raisins

PHOTO DENIS GERMAIN, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Qu’ils soient frais ou secs, les raisins seront au rang des aliments bannis.

Feu rouge. Qu’ils soient frais ou secs, les raisins seront au rang des aliments bannis. Lucie Hénault propose de remplacer les raisins secs par les canneberges séchées.

7. Le saumon

PHOTO FOURNIE PAR MONTRÉAL FRAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Le saumon, un régal pour les chiens

Feu vert. Cuit avec ou sans la peau, le saumon passe le test pour les chiens gastronomes.

8. Le tofu

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le tofu peut être servi aux chiens sans problème.

Feu vert. La vétérinaire propose d’ailleurs une recette de languettes de tofu à l’asiatique avec chapelure, sauce soya et gingembre.

« Coquettes » de poulet au four

Dans cette recette tirée du livre La véto cuistot, les petites « coquettes » de poulet sont à l’honneur, clin d’œil au populaire nom d’animal Coquette, que la vétérinaire croise à intervalles réguliers.

PHOTO VIVIANE WYBOU, FOURNIE PAR QUÉBEC AMÉRIQUE

Les « coquettes » de poulet se dégustent avec les doigts (et les pattes).

Préparation : 15 minutes
Cuisson : 20 minutes
Rendement : 4 portions

Ingrédients

  • 4 poitrines de poulet désossées et sans peau
  • 125 ml (1/2 tasse) de farine non blanchie
  • 2 œufs
  • 250 ml (1 tasse) de chapelure
  • 250 ml (1 tasse) de flocons de maïs émiettés
  • 25 ml (5 c. à thé) de graines de sésame grillées
  • 25 ml (5 c. à thé) de graines de lin moulues
  • 10 ml (2 c. à thé) d’origan séché
  • 5 ml (1 c. à thé) de poivre
  • 5 ml (1 c. à thé) de poudre de chili
  • 15 ml (1 c. à soupe) d’huile d’olive
  • Sel au goût

Préparation

  • 1. Préchauffer le four à 190 °C (375 °F).
  • 2. Couper les poitrines de poulet en morceaux d’environ 3 cm de long (1 1/4 po). Saler et poivrer.
  • 3. Préparer 4 assiettes creuses. Dans la première, mettre la farine.
  • 4. Dans la deuxième, battre les œufs. Dans la troisième, mélanger la chapelure et les flocons de maïs émiettés. Dans la quatrième, mélanger les graines de sésame et de lin, l’origan, le poivre et la poudre de chili.
  • 5. Enfariner les morceaux de poulet ; les tremper dans l’œuf ; les enrober du mélange de chapelure et de flocons de maïs, puis dans le mélange de graines et d’épices.
  • 6. Enduire une plaque de cuisson d’enduit végétal (ou y déposer une feuille de cuisson réutilisable), puis badigeonner d’un peu d’huile d’olive. Déposer les coquettes sur la plaque.
  • 7. Cuire au four de 18 à 20 min, en retournant les coquettes à mi-cuisson.