Qui ne fondrait pas pour un jeu de pistes avec les fromageries locales comme thématique ? Armés de la nouvelle application mobile Route des fromages, nous nous sommes lancés à l’assaut de l’un des circuits suggérés. Après avoir opté pour celui du Centre-du-Québec, voici nos impressions sur ce parcours et sur l’application. En (c)route, tout le monde !

L’Ancêtre

  • La fromagerie a très tôt misé sur le biologique.

    PHOTO SYLVAIN MAYER, ARCHIVES LE NOUVELLISTE

    La fromagerie a très tôt misé sur le biologique.

  • Cheddars et chèvres sont à l’honneur.

    PHOTO SYLVAIN MAYER, ARCHIVES LE NOUVELLISTE

    Cheddars et chèvres sont à l’honneur.

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Et voici notre premier arrêt fromager, la sympathique boutique de L’Ancêtre, à Bécancour, qui présente un comptoir bien garni des produits estampillés de la marque, mais aussi de ceux conçus par d’autres fabricants régionaux. Ici, on a misé très tôt sur le bio, et cela se ressent de façon évidente dans les cheddars, les suisses ou encore les fromages de chèvre vendus sur place, au goût haussé par le procédé. On peut faire d’une pierre deux coups et s’y procurer du pain de la boulangerie artisanale Le jardin d’Olympe. De la glace molle avec du lait bio local est aussi offerte, et l’établissement a eu la bonne idée d’installer, malgré la proximité de l’autoroute, des tables à pique-nique face à la boutique. Cependant, l’application avait une meilleure suggestion pour un lieu de dégustation…

Fromage Warwick

  • Fromage Warwick dispose d’une petite boutique, ouverte cet été et en cours d’agrandissement. On y sert aussi une excellente crème glacée.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Fromage Warwick dispose d’une petite boutique, ouverte cet été et en cours d’agrandissement. On y sert aussi une excellente crème glacée.

  • Tout le lait provient de la ferme, juste en arrière de la boutique. On peut aussi y voir gambader des chevaux.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Tout le lait provient de la ferme, juste en arrière de la boutique. On peut aussi y voir gambader des chevaux.

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Deuxième arrêt dans cette petite maison de bois qui est la concrétisation d’un projet des frères Lemay, lesquels désiraient échafauder une fromagerie utilisant le lait de leurs troupeaux. Le cheddar est à l’honneur, se démarquant par sa composition à 100 % de lait de vache Jersey, et certains produits de caractère se sont faits leur nom, comme le Franc-Gilles, aux accents forestiers, ou le Lemeric, fumé au bois d’érable. « Tout provient de nos fermes qui sont juste en arrière ! », lance Sébastien Lemay, propriétaire des lieux. À échelle humaine et implantée en bordure des champs où paissent les animaux, la fromagerie s’agrandit avec la construction, actuellement, d’une cuisine pour la confection de cheddar pané.

Fromagerie Victoria à Warwick

  • Il s’agit plus d’une aire de restauration avec de petits comptoirs où il est possible d’acheter des fromages produits par l’entreprise. Le service est sympathique et efficace.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Il s’agit plus d’une aire de restauration avec de petits comptoirs où il est possible d’acheter des fromages produits par l’entreprise. Le service est sympathique et efficace.

  • Tous les jours, en début d’après-midi, du fromage en grains frais est livré en boutique. Il est offert salé ou non salé.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Tous les jours, en début d’après-midi, du fromage en grains frais est livré en boutique. Il est offert salé ou non salé.

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Alors que l’heure du midi approche, nous convergeons, toujours selon le plan établi par l’application, vers la succursale de Warwick de la Fromagerie Victoria. Il s’agit d’une grande salle de restauration où les clients peuvent se procurer des sacs de fromage en grains ou une poutine garnie de celui-ci. Un petit comptoir de cheddars vieillis locaux est aussi aménagé dans un coin. La livraison des crottes, fraîches du jour, ne se faisant pas avant le début de l’après-midi, nous voici condamnés – pauvres nous – à commander une poutine pour pouvoir apprécier la production. Verdict : une nappe de fromage hypergénéreuse sur d’excellentes frites, avec une sauce goûteuse aux poivres. Les grains ne sont pas trop salés, la texture est à la fois agréable et souple; OK, elle se hisse directement dans le trio de tête des meilleures poutines que nous ayons jamais mangées. Merci, l’appli.

Fromagerie du Presbytère

  • Le bâtiment historique est définitivement fermé au public, mais la vente se fait désormais dans le très beau magasin général du village.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LAPRESSE

    Le bâtiment historique est définitivement fermé au public, mais la vente se fait désormais dans le très beau magasin général du village.

  • Le comptoir du Presbytère à Sainte-Élizabeth-de-Warwick est richement garni. Impossible de ne pas trouver un style de fromage à son goût : pâtes molles, pressées, persillées, etc.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Le comptoir du Presbytère à Sainte-Élizabeth-de-Warwick est richement garni. Impossible de ne pas trouver un style de fromage à son goût : pâtes molles, pressées, persillées, etc.

  • L’église de Sainte-Élizabeth-de-Warwick. Ceux qui ne prêchent que par le fromage auront une belle surprise en franchissant ses portes…

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    L’église de Sainte-Élizabeth-de-Warwick. Ceux qui ne prêchent que par le fromage auront une belle surprise en franchissant ses portes…

  • … puisque l’excellent Louis d’Or est affiné à l’intérieur de l’église, qui peut se visiter. Une petite partie de l’édifice a tout de même été conservée et est consacrée au culte.

    PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

    … puisque l’excellent Louis d’Or est affiné à l’intérieur de l’église, qui peut se visiter. Une petite partie de l’édifice a tout de même été conservée et est consacrée au culte.

  • Prendre son plateau de fromages et partir le déguster sur l’une des tables à pique-nique, au cœur du village ensoleillé. La grâce divine existe, et elle goûte le gras.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Prendre son plateau de fromages et partir le déguster sur l’une des tables à pique-nique, au cœur du village ensoleillé. La grâce divine existe, et elle goûte le gras.

  • On peut aussi déguster ses fromages à l’intérieur du magasin général.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    On peut aussi déguster ses fromages à l’intérieur du magasin général.

  • Une visite de Saint-Élizabeth-de-Warwick n’est pas complète si on n’a pas goûté aux fromages du Presbytère.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LAPRESSE

    Une visite de Saint-Élizabeth-de-Warwick n’est pas complète si on n’a pas goûté aux fromages du Presbytère.

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C’est l’étape du road trip où il fallait bien attacher sa ceinture. Dans le charmant village de Saint-Élizabeth-de-Warwick, tout semble graviter autour de la fromagerie. Que ce soit l’église, transformée en salle d’affinage pour deux mille Louis d’Or, le magasin général qui accueille désormais les produits et services de la Fromagerie du Presbytère (le bâtiment historique, trop exigu, est définitivement fermé au public), ou les tables à pique-nique disséminées entre ces deux lieux, les amateurs se régaleront. Au comptoir, un choix et une variété de fromages locaux alléchante : religieuse, cinter, bleu d’Élizabeth, pionnier, taliah, champayeur, et plus encore… on ne sait plus où donner de la langue. Trop déchirant ? Pour 15 à 20 $, on vous prépare un plateau de dégustation avec une dizaine d’échantillons. On les a tous goûtés, et ce sont tous de francs succès. Des vins locaux avec des suggestions d’accords fromagers sont aussi en vente. Honnêtement, on a tellement fondu que cette adresse à elle seule vaut le voyage.

Parc Marie-Victorin

  • De belles mosaïcultures agrémentent le parc.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    De belles mosaïcultures agrémentent le parc.

  • Un de nos endroits préférés pour la dégustation : le belvédère qui donne sur des cascades de la rivière Nicolet. On y trouve deux tables à pique-nique placées stratégiquement.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Un de nos endroits préférés pour la dégustation : le belvédère qui donne sur des cascades de la rivière Nicolet. On y trouve deux tables à pique-nique placées stratégiquement.

  • Pendant que vous picorez vos fromages au parc, la faune fait de même avec ses propres préférences.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Pendant que vous picorez vos fromages au parc, la faune fait de même avec ses propres préférences.

  • Le parc dispose de plusieurs passerelles enjambant la rivière.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Le parc dispose de plusieurs passerelles enjambant la rivière.

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Une des excellentes idées de l’application : pour certains circuits, des lieux où il est possible de déguster votre magot de fromages sont proposés. Dans notre cas, c’est vers le parc Marie-Victorin que nous sommes aiguillés. Ce splendide jardin botanique de Kingsey Falls constitue en effet un cadre enchanteur pour picorer sur l’une des tables (manger sur place est permis), entouré d’aménagements floraux, de sympathiques mosaïcultures et de petits miracles végétaux. Notre coup de cœur : le belvédère qui donne sur les belles cascades de la Nicolet. On y sort le butin, les baguettes de pain et, au son de l’eau qui coule et du vin qui glougloute, on se délecte de la douceur de vivre (et de déguster). Une « assiette du terroir » est également vendue sur place, avec charcuteries locales et fromages du Presbytère. Un bon plan.

Fromagerie Saint-Guillaume

  • À la Fromagerie Saint-Guillaume, il est possible de voir, à travers des vitres, les employés en train de confectionner le fromage en grains.

    PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

    À la Fromagerie Saint-Guillaume, il est possible de voir, à travers des vitres, les employés en train de confectionner le fromage en grains.

  • Le centre d’interprétation célèbre ses 10 ans cette année. De nombreux panneaux explicatifs, installés à l’intérieur de l’édifice, jouxtent la boutique. Une très belle idée instructive !

    PHOTO FOURNIE PAR LA FROMAGERIE SAINT-GUILLAUME

    Le centre d’interprétation célèbre ses 10 ans cette année. De nombreux panneaux explicatifs, installés à l’intérieur de l’édifice, jouxtent la boutique. Une très belle idée instructive !

  • Le fromage en grains, une spécialité de la région, est produit en grande quantité à la fromagerie Saint-Guillaume, qui réalise aussi un Baya Halloumi populaire et de nombreux classiques. Au comptoir, on trouve également des fromages de L’Isle-aux-Grues.

    PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

    Le fromage en grains, une spécialité de la région, est produit en grande quantité à la fromagerie Saint-Guillaume, qui réalise aussi un Baya Halloumi populaire et de nombreux classiques. Au comptoir, on trouve également des fromages de L’Isle-aux-Grues.

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La dernière étape de notre circuit présente quelques originalités. Ici, avec le lait recueilli par la Coop Agrilait, se conçoivent d’intéressants cheddars, parmesans, monterey jack, et un très populaire Baya Halloumi. Mais le fromage en grains reste la grande spécialité, comme le prouvent les grandes baies vitrées qui permettent aux visiteurs de voir machines et employés mettre la main à la pâte. Avant d’admirer cela, on doit passer par un Centre d’interprétation, avec de grands panneaux explicatifs sur l’histoire de la coop, les fromages et leur conception. « Le centre vient de fêter ses 10 ans d’existence, c’était l’idée de l’une de nos employées », nous apprend Johanne Darcy, préposée à l’accueil. Hors temps de COVID-19, des petits ateliers sont organisés, mais vous connaissez la suite…

La Moutonnière

PHOTO HAL TRUSSEL, TIRÉE DU SITE INTERNET DE LA MOUTONNIÈRE

La Moutonnière reste une autre étape d’importance dans le circuit, puisqu’elle permet de déguster des fromages confectionnés à partir de lait de brebis.

À notre désespoir, cette fromagerie de Sainte-Hélène-de-Chester était fermée le jour de notre passage. Mais sachant qu’il s’agit de la plus ancienne à confectionner du fromage de brebis au Québec, et après avoir dégusté leurs produits au marché Jean-Talon, nous ne pouvons passer l’étape sous silence. Feta, Bleu de la Moutonnière, Sein d’Hélène, Fleurs des Monts, ricotta… Maintes fois primés, ces petits bouts de bonheur nous font dire : pour une fois, suivez le troupeau.

Ce que La Presse en pense

  • CAPTURE D’ÉCRAN DE L’APPLICATION LA ROUTE DES FROMAGES

  • CAPTURE D’ÉCRAN DE L’APPLICATION LA ROUTE DES FROMAGES

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L’Application Route des Fromages est gratuite et disponible pour Android et iOs.

On aime

– L’application est claire et bien pensée, avec des systèmes de filtres, des cartes et beaucoup d’informations sur les fromageries (présentation, détails des produits proposés, adresses, horaires).

– Une quinzaine de circuits, des Îles-de-la-Madeleine à l’Abitibi-Témiscamingue, sont suggérés, dont quelques-uns à thèmes (La route de la poutine).

– Des lieux agréables où déguster les fromages sont parfois proposés, ou encore des suggestions de combinaison avec d’autres attraits touristiques locaux (vins, antiquaires, etc.).

– Rien n’empêche de piocher dans les divers circuits pour se faire sa propre poutine. Une fonction « Créer ma route » serait d’ailleurs un bel ajout !

On aime moins

– L’évaluation du nombre d’heures et de kilomètres indiqué pour le circuit n’est pas très fidèle. Pour celui du Centre-du-Québec, l’estimation est de 3 heures environ et 230 km. Mais même en ayant sauté certaines étapes plus éloignées et sans s’éterniser dans les fromageries, le périple s’est avéré beaucoup, beaucoup plus long.

– Les informations ne sont pas toujours fiables. Le circuit proposait par exemple de passer par la Fromagerie Lait Grand Cru, mais la fiche informative précisait « Cet endroit n’est pas ouvert aux visiteurs ». Contactée pour confirmer, la fromagerie ne nous a jamais répondu. Par la suite, l’escale a été éliminée du circuit dans l’appli. Idem pour le parc Marie-Victorin, indiqué « non ouvert », mais accessible dans les faits. On comprend toutefois qu’en temps de pandémie, il est difficile de fournir des horaires et des conditions d’accès fiables. Mieux vaut les faire confirmer avant de s’y rendre.

– Des petits détails manquent; par exemple, rien n’indiquait dans l’application que l’entrée du parc Marie-Victorin est payante (15 $). La possibilité de dégustations ou non n’est pas précisée non plus.