Vous cherchez encore plus d’inspiration pour profiter au maximum de l’abondance estivale (et pour en mettre un peu de côté) ? Direction Kamouraska, à la Société des plantes, où Patrice Fortier donne maintenant des ateliers « Du jardin à la table ».

Semencier depuis 22 ans, sujet du magnifique documentaire Le semeur (2013), de Julie Perron, ce génie des plantes délicieuses a beaucoup d’information et d’astuces à transmettre. S’il dissémine ses précieuses graines de fraisier alpin, de tomates Ida Gold et de carottes jaunes du Doubs aux quatre coins du Québec (et plus loin encore) depuis longtemps, Patrice Fortier tardait à dispenser plus formellement son savoir sur la culture ET la cuisine des variétés anciennes qu’il maîtrise.

PHOTO JHA PHOTOGRAPHIE, FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ DES PLANTES

La première portion de la visite se passe au jardin, avec les explications de Patrice Fortier.

Les ateliers pour huit personnes sont des séances d’environ trois heures, divisées entre théorie, visite commentée du jardin, transformation des produits vedettes en cuisine et dégustation. « On se promène dans le jardin et on aborde les plantes telles qu’elles se présentent à nous dans un parcours », explique le semencier.

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Les verdures comestibles sont beaucoup plus nombreuses qu’on le pense.

Les feuillages comestibles

En juin, par exemple, c’est « l’apogée des feuillages comestibles ». Et on ne parle pas ici de laitues, mais d’arroche, de coquelicot, de pourpier, de chou gras, d’amarante, d’épinard du Caucase, de silène, pour ne nommer que ceux-là. « On mange beaucoup du désherbage et de l’éclaircissage, nous apprend Patrice Fortier. Les jeunes feuilles de tilleul aussi se mangent en salade. »

Au mois d’août, la tomate est déclinée à qui mieux mieux. Les aubergines, poivrons et autres légumes-fruits sont transformés, la mauve a aussi son heure de gloire. « En septembre, je fais toujours des sauces fermentées de piment, rien qui arrache les papilles. On vient justement d’en prendre ce midi avec un plat de rice and beans. J’aime aussi faire des poudres de poivrons. Chaque poivron aromatique a sa particularité et sa couleur – jaunes, orangés, rouges. Je les déshydrate, puis je les mouds à mesure pour mettre du soleil dans les assiettes ! »

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La dégustation se déroule dans cette belle pièce lumineuse.

Bref, à chaque mois ses trésors et ses manières originales de les mettre en valeur.

Plusieurs des produits qui sont abordés pendant les ateliers sont exclusifs à la Société des plantes et aux clients qui ont acheté les semences et les ont fait pousser.

La mémoire est...

« Pour moi, ces ateliers sont aussi des sortes de mémos qui me forcent à faire des choses que j’oublierais peut-être autrement. Juin, c’est le temps de faire la cueillette d’ortie, par exemple. Et on peut le faire trois fois dans l’été. Souvent, je passe tout droit. »

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Patrice Fortier prépare la rhubarbe qu’il utilisera ensuite dans un mijoté iranien.

Entre le jardin et la cuisine, Patrice Fortier n’est pas avare de ses trucs, même qu’il doit souvent se retenir. « J’apprends aux gens qu’il ne faut pas couper la rhubarbe avec un couteau. Il faut tout simplement tirer vers la base du pétiole. Les grosses branches fibreuses, on ne les cueille pas. Mieux vaut les laisser là pour faire de la photosynthèse. Ce sont des trucs du métier qui ne sont pas toujours dans les livres. Des trucs de grand-mère. Et c’est moi, la grand-mère ! », dit-il en rigolant.

Les ateliers « Du jardin à la table » se donnent quatre fois par mois, avec un thème différent chaque mois, jusqu’en octobre. C’est 75 $ pour trois heures, incluant un repas léger (ou une dégustation costaude !).

Consultez le site de La société des plantes