Pour plusieurs, le 9 juin 1993 est ancré dans la mémoire. Trente ans plus tard, que reste-t-il de la dernière conquête de la Coupe Stanley par le Canadien ? La Presse a sondé quelques personnalités québécoises.

Les politiciens québécois ne sont pas épargnés par la « fièvre des séries » et ni Justin Trudeau, François Legault ou Valérie Plante n’a oublié le printemps magique de 1993.

Justin Trudeau

Premier ministre du Canada

PHOTO ADAM SCOTTI, FOURNIE PAR LE BUREAU DU PREMIER MINISTRE

Justin Trudeau et son fils Xavier en décembre 2017

Au cours de l’été 1993, je travaillais comme guide sur la rivière Rouge pour Nouveau Monde. Fervent partisan du Canadien depuis toujours, c’est certain que je n’allais pas laisser l’éloignement m’empêcher de regarder l’équipe se rendre jusqu’au bout. Je me souviens que nous étions installés autour de la télé du tiki bar sur la rivière pour encourager Patrick Roy, qui était invincible, et toute l’équipe pendant cette performance spectaculaire où on a eu la chance de voir 10 victoires en prolongation, un record qui tient toujours !

Lorsqu’on a gagné, on pouvait entendre les célébrations qui se déroulaient à Montréal et qui résonnaient dans toute la province. Comme Québécois, le hockey, particulièrement le Canadien de Montréal, est un élément fondamental de notre culture et de notre histoire, et la Coupe Stanley est l’apogée de la réussite dans ce sport. Plus encore, la Coupe Stanley est un symbole de persévérance, de poursuite de la tradition et de réalisation de nos rêves et espoirs collectifs.

Même si 30 ans se sont écoulés depuis la dernière fois où on a ramené la Coupe à Montréal, le hockey est notre sport et il saura toujours nous unir, comme Québécois et comme Canadiens. J’ai hâte de suivre le déroulement du prochain chapitre de notre franchise et de sa riche histoire, cette fois-ci à partir de mon salon, en compagnie de ma conjointe et de mes enfants. Avec un peu de chance, on n’aura pas à attendre 30 autres années avant qu’on entende de nouveau nos cris de célébration.

François Legault

Premier ministre du Québec

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

François Legault au Centre Bell, en 2022

Depuis ma jeunesse, je suis un grand amateur de hockey. J’ai encore de vifs souvenirs des séries éliminatoires de 1993, que j’ai écoutées avec mon épouse Isabelle. C’était des matchs excitants. Dix victoires consécutives en prolongation ! Le Canadien avait une équipe exceptionnelle, menée par Jacques Demers avec Vincent Damphousse, Kirk Muller, Guy Carbonneau et, bien sûr, Patrick Roy. Comment oublier son fameux clin d’œil à Tomas Sandstrom ? Patrick était un gardien extraordinaire, et il nous rend encore fiers aujourd’hui comme entraîneur des Remparts.

Je me souviens aussi du tour du chapeau d’Éric Desjardins, dans le deuxième match de la finale contre les Kings, après la pénalité à Marty McSorley qui avait un bâton avec une courbe illégale. C’était une belle époque pour le hockey au Québec. Le Canadien avait dominé les années 1970 avec six Coupes Stanley et avait encore gagné en 1986. Si j’ai un regret, c’est que mes deux garçons, de 29 et 30 ans, n’aient pas encore pu vivre ça, une Coupe Stanley à Montréal. Espérons que ça arrivera bientôt !

Valérie Plante

Mairesse de Montréal

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

La mairesse Valérie Plante en train de regarder un match du Canadien en plein air sur l’esplanade du Stade olympique lors de la finale de 2021

Trente ans se sont déjà écoulés depuis la dernière conquête de la Coupe Stanley par le Canadien de Montréal. Le 9 juin 1993, à l’aube de mes 19 ans, je ne m’étais pas encore établie à Montréal. Pourtant, je me souviens que, même à Trois-Rivières, la victoire du Tricolore avait procuré à la population un fort sentiment de fierté.

Cette équipe n’était peut-être pas la favorite pour remporter les grands honneurs, mais elle avait du cœur au ventre. Dirigé par le Montréalais Jacques Demers, et mené par de fiers francophones, dont Guy Carbonneau, Patrick Roy et Vincent Damphousse, le Canadien nous a fait rêver, mais surtout, il nous a rassemblés.

Aux quatre coins du Québec, les amateurs se sont unis. C’est cet esprit de communion que je retiens de cette série marquante. C’est profondément émouvant de voir une communauté vibrer au rythme de son équipe et de voir la fierté jaillir à la suite d’une victoire, qui devient celle de tout un peuple.

Nous avons eu la chance de vivre à nouveau cette effervescence en 2021, alors que le Canadien a atteint la finale de la Coupe Stanley. Le Tricolore s’est peut-être incliné, mais il nous a fait vivre un printemps exaltant, dont nous avions bien besoin.

Le sport a un pouvoir fédérateur unique et aucune équipe ne fait battre les cœurs comme le Canadien. Souhaitons-lui une saison 2023-2024 à la hauteur de nos rêves les plus fous ! Go Habs go !

Mitch Garber

Homme d’affaires et membre du groupe de propriétaires du Kraken de Seattle

PHOTO FOURNIE PAR MITCH GARBER

Mitch Garber en 1993

La saison 1992-1993 est peut-être l’une des plus belles saisons de hockey de tous les temps pour moi. J’avais 28 ans, j’étais récemment marié, je n’avais pas d’enfants, j’étais jeune avocat. Mario, mon joueur préféré, marque 160 points en 60 matchs après des traitements contre le cancer. Teemu, un autre que j’admirerais beaucoup, marque 76 buts en tant que recrue et je me trouve au Forum de Montréal pour voir le Canadien remporter sa 24Coupe à domicile, en compagnie de mon parrain Cookie Lazarus. Cookie a généreusement partagé tous les meilleurs moments sportifs à Montréal avec moi. Il n’y a rien de mieux que de voir Carbo laisser Denis Savard lever la Coupe en premier, avec le Rocket et Béliveau dans l’édifice.

Cette scène représente à elle seule tout ce qui décrivait le Canadien. Des larmes aux yeux. Montréal était absolument électrique ce soir-là. Je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de comparable à gagner la Coupe à domicile. Et il n’y a aucune garantie que vous le verrez au cours de votre vie. Nous avons été bénis et, 30 ans plus tard, je peux le regarder sur YouTube mille fois. Patrick dans la fleur de l’âge. Gretzky et Melrose dégonflés. Et revoir Jacques Demers gagner sa seule Coupe. Des larmes aux yeux encore.

Louis Morissette

Comédien, auteur et producteur

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Louis Morissette

Quand les experts reviendront sur les séries de 1993, il sera abondamment question des 10 victoires consécutives en prolongation, du bâton de Marty McSorley, de Gilbert qui a plus de bagues de Coupe Stanley que Marcel Dionne, etc. L’équipe de 1993 avait clairement un rendez-vous avec le destin et nous aurions dû comprendre quand le prolifique David Volek des Islanders de New York a éliminé les Penguins de Mario Lemieux en prolongation du match 7 de la division Patrick.

Avec le recul, ce qui me frappe, c’est l’importance qu’a prise la victoire dans le modèle économique de la LNH et du Canadien. La victoire est tristement devenue optionnelle. Dans un passé récent, gagner était le pain et le beurre d’une organisation qui devait vendre des billets. Si je me fie aux 21 000 personnes qui, par un beau soir d’avril 2023, faisaient la vague pendant un match sans signification, pour un club qui allait finir 27e de la ligue, je me dis que la victoire a une importance bien relative.

Les organisations sont orientées vers les ententes de diffusion télé ou plateformes, et surtout vers l’immobilier. Les Sénateurs ne valent pas 1 milliard à cause du charme de Kanata. Avoir une équipe gagnante en Arizona est la considération numéro 1204 de Gary Bettman. Les équipes font maintenant partie de groupes de divertissement et elles ne sont qu’une colonne dans un bilan. La rentabilité avant tout, même si on doit ajouter une publicité sur le chandail d’une équipe légendaire qui génère déjà des millions de profits.

En 2001, George Gillett aurait payé 275 millions pour la Flanelle. La famille Molson en a fait l’acquisition pour 600 millions. Le Groupe CH vaut maintenant bien au-delà de 2 milliards CAN. Trente ans sans gagner, c’est... dommage. Mais comme le disait si bien notre dernier compteur de 50 buts, « y a pas juste le hockey dans’ vie ».

Pierre-Yves Lord

Animateur

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre-Yves Lord

J’avais 14 ans. J’étais en 3e secondaire. De ma perspective de gars de Québec, c’est la première série contre les Nordiques qui nous avait beaucoup intéressés, surtout qu’on avait pris les devants 2-0. On pensait que ça y était, et ça a fait doublement mal de voir que le Canadien est revenu, qu’il nous a battus et qu’il est allé jusqu’au bout. Il y a comme une partie de nous qui pense que si on les avait battus, on serait allés jusqu’au bout. On est dans des scénarios très hypothétiques. C’est ça, le sport, il n’y a jamais rien de très rationnel. Mais c’est du passé. On est les champions à nouveau de la Coupe Memorial. La Coupe Stanley, on n’en a rien à cirer ! Patrick Roy est parti gagner la Coupe avec les Nordiques du Colorado en 1996. On a plusieurs blessures reliées à Patrick Roy. De le voir ramener des Coupes Memorial à Québec, c’est le plus beau des pansements. Maintenant, il est à nous. Pour combien de temps, ça, on ne le sait pas...

Propos recueillis par Richard Dufour et Marc Cassivi

Claude Legault

Comédien et auteur

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Claude Legault

Le Canadien de Montréal est la dernière équipe canadienne avoir remporté la Coupe Stanley. On peut être fiers de ça, mais on peut trouver ça désolant aussi. L’année 1993 reste une date mémorable. Je me souviens d’avoir suivi tous les matchs. J’étais dans un bar sur Saint-Laurent pour le dernier match. Dès qu’ils ont gagné, je me suis rabattu rue Sainte-Catherine pour me rendre jusqu’au Forum, mais les émeutes ont commencé et il y a des bouteilles qui sont passées à deux pouces de ma tête, alors j’ai foutu le camp de là !

C’est une équipe qui est sous-estimée. On a dit qu’on a eu de la chance, oui, parce que les Penguins sont tombés. Mais cette équipe-là avait quand même une défense extrêmement mobile et robuste. On avait aussi à l’attaque quand même Kirk Muller, Vincent Damphousse, Guy Carbonneau et compagnie. On avait aussi des plombiers de qualité et on avait le meilleur gardien au monde, donc on pouvait gagner et on a gagné. C’est un magnifique souvenir. Le Canadien a commencé à chuter quelques années plus tard quand il a laissé partir Serge Savard et qu’il a échangé Roy. Je suis quand même assez enthousiaste de voir comment l’équipe se bâtit maintenant. C’est peut-être le Canadien qui va ramener le premier la Coupe au Canada dans quelques années.

Guillaume Cyr

Comédien

PHOTO SARKA VANCUROVA, ARCHIVES LA PRESSE

Guillaume Cyr

On est un an avant l’album Dookie, de Green Day, et un an après Killing in the Name, de Rage Against the Machine. Les téléphones intelligents n’étant pas encore inventés, l’agenda scolaire fait office d’horaire, de journal intime et d’exutoire à notre besoin de s’exprimer. L’agenda est rempli de signes de groupe de punk dessinés au liquid paper, de photos de Cindy Crawford découpées dans des magazines, d’Abeille Gélinas (eh oui), de Bart Simpson et de cœur dessiné au stylo avec mon nom + celui du kick du mois. J’ai ben beau rester à Sainte-Marie de Beauce, à 30 minutes de Québec, je n’étais pas un fan des Nordiques, et ce, malgré le talent de Joe Sakic.

Fin avril, on sort Québec en 6. Abeille quitte l’agenda au profit de Kirk Muller. Au tour des Sabres, avec le grand Pat Lafontaine qui venait de se taper une saison de 148 points. Ça va être rough. Balayage ! Bart Simpson se transforme en Vincent Damphousse et en Brian Bellows. Les Islanders en 5. Le nom dans le cœur est maintenant celui de Patrick Roy. Maintenant les Kings de Los Angeles, tout de noir vêtus. Avec à leur tête, la Merveille, le plus grand des grands, tel le Witch King du Seigneur des Anneaux. On se lève en cachette des parents pour finir les matchs. On aurait fait le film, les gens n’y auraient pas cru.

Le bâton de McSorley, le tour du chapeau de Desjardins, le clin d’œil de Patrick, la prestance de Jacques Demers, tout y était. C’était magique. Je pleurais avec eux aux célébrations (pas trop fort pour pas réveiller les parents, qui n’étaient pas du tout « hockey »). Ce sera à jamais dans mon cœur, tout comme Cindy Crawford, qui est la seule à ne pas avoir perdu sa place dans l’agenda cette année-là.

Olivier Niquet

Animateur et humoriste

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Olivier Niquet

En juin 1993, je venais juste d’avoir 14 ans ainsi qu’une moustache molle. Je suivais l’ascension du Canadien au jour le jour. Au-delà des exploits et des émeutes, je me souviens surtout des caricatures de Pijet dans La Presse que je mettais de côté. J’aurais dû les garder, je pourrais les revendre sur Kijiji. Je me souviens aussi de l’admiration que je vouais à Gilbert Dionne. Je l’avais pris dans mon pool. Je n’ai jamais été vraiment un visionnaire.

Mais la chose qui m’a le plus marqué de cette aventure, c’est la toune We Are the Champions de Queen qui jouait au Forum pendant que les joueurs levaient la Coupe. Je pense que c’est là que j’ai compris ce que le sentiment d’appartenance peut faire. Les émotions qu’il peut générer. Mon père pleurait. En tout cas, il me semble. Je revis ce moment chaque fois que mes enfants gagnent un tournoi de hockey, c’est-à-dire pas souvent, et que le DJ de l’aréna lance la toune de Queen. Chaque fois, je me rappelle 93 et je pleure.

Sébastien Benoît

Animateur

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Sébastien Benoît

Le clin d’œil de Patrick, le bâton illégal de Marty McSorley, le tour du chapeau d’Éric Desjardins dans le match 2 de la finale : tous ces flashs sont, 30 ans plus tard, intacts dans ma tête. Pendant longtemps, j’ai regardé, la larme à l’œil, un DVD des 10 buts en prolongation du CH. Nordiques, Sabres, Islanders et Kings se sont fait jouer le tour. Une façon pour moi de passer au travers des dures années du club, de l’échange du meilleur gardien de but au monde en 1995 jusqu’au début des années 2000.

Ce que je retiendrai surtout, c’est ce travail d’équipe sans relâche sous les bons auspices du positif Jacques Demers. Et depuis ce temps, quand j’entends Nothing’s Gonna Stop Us Now du groupe Starship (la chanson de ralliement de ce printemps de 1993), je pense inévitablement à cette chevauchée improbable.

« And we can build this dream together, standing strong forever, nothing’s gonna stop us now. »

Propos recueillis par Marc Cassivi

Georges St-Pierre

Combattant en arts martiaux mixtes

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Georges St-Pierre

J’avais 12 ans et je n’étais pas le plus gros fan de hockey. Mais je me souviens parfaitement du clin d’œil de Patrick Roy. C’était très subtil, et sans une caméra placée au bon endroit au bon moment, ce serait passé sous le radar. Ça montre à quel point c’était un maître pour jouer dans la tête de ses adversaires. Ce genre de nuance fait qu’une personne se démarque. Ça fait partie des principes de l’art de la guerre : tu peux tout faire, même utiliser les armes psychologiques. Déjà à l’époque, j’étais en amour avec le karaté. J’étais presque ceinture noire et je participais à des compétitions, alors ça m’avait impressionné de voir dans les yeux de Patrick Roy comment tu peux faire perdre confiance à un opposant. Ça avait piqué ma curiosité. En fait, c’était vraiment cool...

Danièle Sauvageau

Entraîneure et analyste de hockey

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Danièle Sauvageau

Je pense que je devais être destinée à devenir entraîneure, parce que j’épiais tout ce que faisait Jacques Demers. Quand on y pense, on pourrait dire qu’il était en avance sur son temps. Aujourd’hui, les équipes cherchent des entraîneurs ayant son profil. Des coachs qui sont près de leurs joueurs, qui ont une vision différente, qui misent sur le team building. Toute sa synergie avec son joueur de concession [Patrick Roy], à qui il a dit : « On va vivre ou mourir avec toi. » Il faisait confiance à ses leaders. Il était dans la bienveillance : il a ajouté Donald Dufresne à sa formation au dernier match pour qu’il ait son nom sur la Coupe Stanley ! C’était une situation hors norme à ce moment. Jacques Demers, on n’a pas assez parlé de lui, surtout pas comme de l’avant-gardiste qu’il a été.

Patrice Bernier

Légende de l’Impact de Montréal

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Patrice Bernier

Mon père est arrivé au Québec dans les années 1970, alors il m’a beaucoup parlé de la belle époque du Canadien. Moi, j’ai vu deux Coupes Stanley, la finale perdue de 1989, la saison de 100 points de Mats Naslund... J’ai donc grandi à une époque où gagner des coupes, c’était possible, ça se produisait. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas cette chance. Je me souviens de la série finale, de Wayne Gretzky qui pouvait sortir un lapin de son chapeau, de l’effort collectif du Canadien en défense, des trois buts d’Éric Desjardins, de la palette illégale de Marty McSorley... J’aimais bien Stéphan Lebeau, un petit joueur pas nécessairement flamboyant mais tellement intelligent... Et de Patrick Roy. Tous les enfants voulaient être dans les buts et faire les arrêts de la mitaine comme lui. Tout le monde regardait le Canadien.

Jean-Luc Brassard

Champion olympique de ski acrobatique en 1994

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Jean-Luc Brassard

Je ne suis pas assez fan de hockey pour me souvenir de chaque détail, mais je me rappelle à quel point il y avait quelque chose de grisant chaque fois que le Canadien se retrouvait en prolongation. Ça remet en question toute la théorie selon laquelle ça prend des supervedettes. Car la fougue que ce groupe-là avait, ça vaut toutes les supervedettes. Avec un bon mélange de vétérans et de jeunes prêts à tout donner, des joueurs qui donnent du leur et un entraîneur qui a leur confiance, les choses se mettent en place. Comme jeune athlète, à l’époque, je m’intéressais moins à la victoire du CH qu’au « comment ». Chaque match, la stratégie, la synergie, comment construire une équipe gagnante... On dirait qu’en prolongation, ils allaient chercher une force que d’autres n’avaient plus. Ils s’amusaient et construisaient leur confiance, et ça a certainement fini par miner celle de leurs adversaires.

Propos recueillis par Simon-Olivier Lorange