Le ministre de l’Environnement Benoit Charette a tenté de défendre son bilan, tandis que les représentants de Québec solidaire (QS), du Parti québécois (PQ) et du Parti libéral du Québec (PLQ) ont présenté les grandes lignes de leurs plans respectifs lors d’un débat sur l’environnement et la crise climatique samedi à Montréal.

Dans une formule sans échanges directs, les quatre participants ont dû répondre brièvement à tour de rôle à sept questions portant sur des sujets allant de la justice environnementale à la gestion des déchets.

Le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’a pas répondu à l’invitation, ont indiqué les organisateurs.

Tirs croisés de QS et du PQ

Ruba Ghazal, députée et candidate de QS dans Mercier, et Cédric Gagnon-Ducharme, candidat du PQ dans Verchères, ont enchaîné les propositions précises et les attaques envers M. Charette et son gouvernement. La candidate du PLQ dans Notre-Dame-de-Grâce, Désirée McGraw, a le plus souvent répondu en termes généraux, collant à son texte et s’écartant parfois des thèmes soumis.

M. Charette, dont le Plan pour une économie verte vient d’être qualifié de « rendez-vous manqué » par la Fondation David Suzuki, a mis de l’avant des réalisations de la Coalition avenir Québec (CAQ), comme la réforme de la consigne et la création d’aires protégées.

Il a également vanté les sommes promises par son gouvernement, notamment 325 millions pour s’attaquer aux îlots de chaleur. Le ministre Benoit Charette a aussi rappelé les 56 milliards actuellement prévus « pour développer l’offre de transport collectif », un chiffre qui n’est pas atteint dans le Plan québécois des infrastructures 2022-2032 (PQI) parce que certains projets « sont en élaboration », a-t-il expliqué.

Mme Ghazal lui a reproché son « incohérence », alors que le gouvernement fonce tête baissée avec son projet de troisième lien entre Québec et Lévis et ses divers prolongements d’autoroutes, tandis que son propre comité d’experts en matière de changements climatiques lui recommande d’y mettre un frein.

Promesses en vrac

La députée de QS a aussi fait valoir les idées de son parti visant par exemple à cesser progressivement l’utilisation d’énergies fossiles pour chauffer les bâtiments et consacrer 1 % des investissements du PQI au verdissement des villes. Elle a aussi rappelé que QS souhaitait investir massivement dans le transport collectif et baisser le coût pour les usagers, protéger 30 % de la province d’ici 2030, faire reconnaître un « droit à la réparation » aux Québécois et conférer une personnalité juridique au fleuve Saint-Laurent.

Ses propositions et celles de M. Gagnon-Ducharme, du PQ, étaient souvent en phase. Ce dernier a notamment rappelé les engagements de son parti de doubler les investissements en transport collectif et de créer une « Passe Climat » pour tous ces services. Il a aussi mis de l’avant la protection des espaces naturels, l’électrification des transports, et souligné que le PQ était le seul parti qui propose de réviser la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.

Mme McGraw, du PLQ, a vanté le « projet ÉCO » de son parti et les investissements de 100 milliards promis pour atteindre la carboneutralité. Elle a aussi dit vouloir miser sur un meilleur financement des transports en commun, que le PLQ souhaite rendre gratuits pour les étudiants et les aînés. La candidate dans Notre-Dame-de-Grâce a enfin plaidé pour une hausse des redevances sur l’eau et pour des investissements dans la lutte contre les espèces envahissantes.