Après avoir encaissé le pire résultat de son histoire en termes de vote populaire, d’importants défis financiers se profilent au Parti libéral du Québec (PLQ). L’ex-ministre des Finances Carlos Leitão lève la main pour participer à la transition, Dominique Anglade s’en remet au parti.

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La cheffe libérale a convoqué mardi les médias devant la station Lionel Groulx dans Saint-Henri–Sainte-Anne où elle est allée remercier ses électeurs. « J’ai très hâte de commencer le travail avec les nouveaux députés qui se joindront à notre formation politique comme opposition officielle à l’Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans une mêlée de presse.

Dominique Anglade n’a pas nié le soir des élections qu’elle devait travailler à la reconstruction de sa formation politique, affaiblie depuis la défaite du gouvernement Couillard en 2018. Mais avec le résultat enregistré lundi, les libéraux devront d’abord affronter des enjeux financiers, croit l’ex-ministre Carlos Leitão, qui a manifesté mardi son intérêt à prendre la présidence du Parti libéral du Québec (PLQ).

« Il va y avoir des défis organisationnels dans le sens où il va falloir le post-mortem de la campagne, du résultat en termes de vote, qu’est-ce que ça veut dire en termes financiers. On est à 14 %, qu’est-ce que ça veut dire pour les finances du parti ? », a-t-il expliqué en entrevue à La Presse. « Il va falloir penser à la logistique pour être capable de passer à travers tout ça », a-t-il ajouté.

Si les libéraux de Dominique Anglade sont parvenus à limiter les pertes lundi avec 21 sièges, ils ont aussi enregistré lundi un creux historique avec 14,4 % du vote populaire, ce qui aura un impact significatif sur les finances. Les formations politiques reçoivent une allocation annuelle calculée notamment en fonction du nombre de votes obtenus. Ce montant tourne autour de 1,70 $ par vote.

Par ailleurs, seulement 37 candidats sur 125 ont obtenu au moins 15 % des voix, le seuil minimum pour être admissible au remboursement de 50 % des dépenses électorales par le Directeur général des élections. « Le parti va prendre tout ça en considération dans tout ce qu’il va faire, mais à partir de maintenant on regarde vers l’avant », s’est limitée de dire Dominique Anglade, mardi.

Le PLQ a également des difficultés à attirer des donateurs. Avant les élections, la formation avait recueilli quelque 300 000 dollars en dons depuis le début de l’année, ce qui la place au dernier rang parmi les cinq principaux partis. Le Journal de Montréal avait révélé avant la campagne que le PLQ avait été forcé de prendre une hypothèque sur deux immeubles pour payer ses dépenses électorales.

Le PLQ a aussi beaucoup moins de membres qu’il en avait, avec quelque 20 000.

Présidence laissée vacante

La présidence du PLQ sera laissée vacante par l’élection lundi de Linda Caron dans La Pinière. Carlos Leitão, qui ne sollicitait pas de nouveau mandat, a levé la main mardi pour occuper l’intérim, le temps qu’un président soit nommé lors d’un prochain congrès. Ce rassemblement pourrait survenir uniquement en 2023.

« Il va falloir assurer cette transition-là et si le parti est intéressé, moi aussi », a déclaré le député sortant de Robert-Baldwin. Ce dernier a occupé la présidence de la campagne et a été très présent sur le terrain.

Selon la constitution du PLQ, c’est le premier vice-président qui assure l’intérim de la présidence en cas de démission jusqu’à la nomination par le Conseil exécutif d’un nouveau président. Le poste de président est voté tous les deux ans par les militants lors du congrès des membres.