(Québec) Au lendemain d’une élection qui n’a pas permis à Québec solidaire (QS) de « conquérir » autant de circonscriptions qu’il le souhaitait, Gabriel Nadeau-Dubois a défendu que son parti a tout de même « résisté » à la vague caquiste, mais qu’il faut plus que jamais rouvrir le débat sur une réforme du mode de scrutin.

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« Je suis serein. J’accepte les résultats avec humilité. On aura de grandes responsabilités comme groupe d’opposition, celui de talonner François Legault sur la question de l’environnement et de lui faire des propositions. Je suis prêt et je suis motivé », a affirmé M. Nadeau-Dubois mardi lors d’une entrevue bilan avec La Presse.

Les résultats de lundi démontrent selon lui qu’il devient « injustifiable » de maintenir le système électoral uninominal majoritaire à un tour. Ce n’est pas la première fois qu’un chef de parti aborde la question du mode de scrutin, notamment lorsque les sièges au Parlement ne reflètent pas les suffrages exprimés.

Gabriel Nadeau-Dubois souhaite désormais que les citoyens s’expriment pour que le gouvernement de François Legault accepte de rouvrir le débat.

Ça devient urgent. Quelle que soit notre allégeance politique, on ne devrait pas accepter que tant de votes soient perdus et que la volonté du peuple québécois soit aussi tordue par notre système électoral.

Gabriel Nadeau-Dubois

Deux nouveaux visages 

Malgré ces critiques, M. Nadeau-Dubois a promis mardi que son parti jouerait le rôle d’une opposition constructive face à la Coalition avenir Québec (CAQ), notamment sur le plan de la lutte aux changements climatiques. Au cours des dernières, Québec solidaire a martelé que l’élection de lundi était celle de la « dernière chance » pour le climat.

Québec solidaire a récolté lundi 11 sièges au Parlement, soit un député de plus qu’en 2018, grâce à deux gains sur l’île de Montréal. La présidente du parti, Alejandra Zaga Mendez, une spécialiste en développement durable, a été élue dans Verdun, de même que l’ancien vice-président à la Banque de développement du Canada (BDC), Haroun Bouazzi.

« Alejandra est l’une des architectes de notre plan climat, qui a été salué par les experts […] et Haroun Bouazzi va nous amener de la crédibilité sur les enjeux économiques », a salué M. Nadeau-Dubois.

En entrevue avec La Presse, Mme Zaga Mendez a affirmé qu’elle arriverait à Québec avec des idées à « mettre sur la table » concernant le climat. M. Bouazzi a pour sa part reconnu que son parti devait faire de la pédagogie concernant ses propositions fiscales, alors que l’expression « taxes orange » a collé à la campagne solidaire au cours des dernières semaines.

Le PQ et QS seront-ils des partis reconnus ?

D’ici à ce que le Parlement siège à nouveau, plus tard cet automne, Québec solidaire devra également s’asseoir avec les autres partis ayant fait élire plus de 12 députés pour définir si le parti de gauche et le Parti québécois (qui compte seulement trois élus, incluant le chef Paul St-Pierre Plamondon) seront reconnus comme des partis officiels. Le Règlement de l’Assemblée nationale prévoit qu’un parti est reconnu s’il obtient 12 sièges ou 20 % des votes.

Malgré des résultats décevants pour son parti, ce dernier compte demander à ses membres de renouveler son mandat à titre de co-porte-parole du parti, en 2023. Manon Massé a pour sa part affirmé dimanche qu’elle souhaitait se donner un temps de réflexion avant d’annoncer si elle solliciterait également un nouveau mandat.