(Toronto) Le chef libéral Justin Trudeau s’est montré avare de commentaires, dimanche, à propos de la menace à sa sécurité qui l’a poussé à enfiler un gilet pare-balles lors d’un rassemblement partisan la veille.

Le premier ministre sortant a néanmoins dénoncé la « polarisation » alimentée par divers partis au cours de cette campagne électorale — une pointe à peine voilée contre les conservateurs et leurs publicités négatives qui prétendent que les libéraux comptent légaliser les drogues dures.

« Quand un parti doit essayer de mentir auprès des Canadiens pour se faire élire plutôt que de leur partager leur vraie vision pour les gens, le choix des Canadiens est encore plus clair », a déclaré M. Trudeau en point de presse à York, en Ontario.

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Justin Trudeau a participé à une collecte de nourriture, dimanche à Toronto.

Le chef libéral n’a pas précisé la nature de la menace qui a entraîné le resserrement de sa sécurité personnelle, samedi soir, lorsqu’il a prononcé un discours avec 90 minutes de retard, devant 2000 partisans réunis à Mississauga.

« Ma priorité première était évidemment pour la sécurité de ma famille et des gens dans la salle. Ça ne va pas changer du tout la façon que je vais faire campagne dans la prochaine semaine », a-t-il martelé.

Il avait dû être escorté par des officiers tactiques en uniforme et des agents de la Gendarmerie royale du Canada en civil. Son épouse, Sophie Grégoire, devait le présenter, mais elle n’est jamais montée sur scène.

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Justin Trudeau portait un gilet pare-balles lors d'un rassemblement à Mississauga, samedi soir.

Attaques contre le Bloc et le NPD

Tandis que les intentions de vote laissent présager l’élection d’un gouvernement minoritaire, Justin Trudeau s’en est pris au Nouveau Parti démocratique et au Bloc québécois, qui ont tous deux connu une remontée depuis le début de la campagne.

M. Trudeau a tenté de présenter le Parti libéral comme la seule formation capable de se dresser sur le chemin des conservateurs.

« Si on veut empêcher les coupes des conservateurs, il faut élire un gouvernement progressiste, et non pas une opposition progressite », a-t-il répété à maintes reprises dimanche.

Il a souligné que le NPD et le Bloc n’ont pas su faire obstacle à l’ex-premier ministre Stephen Harper.

« C’est quand le Bloc était fort à Ottawa que Stephen Harper a pu se retirer du protocole Kyoto. Il a pu couper dans les arts et la culture malgré une forte présence du Bloc », a-t-il illustré.

Le Bloc québécois détenait environ une cinquantaine de sièges aux Communes lors des premières années du gouvernement de Stephen Harper, alors minoritaire. Il s’était toutefois effondré aux élections de 2011 et ne comptait plus que quatre députés lorsque le Canada s’est retiré du protocole de Kyoto.