Une invitation à renouveler notre engagement à être des acteurs de changement, chacun à notre manière

Il y a des moments où mes années d’études en sciences politiques me rattrapent, et c’est particulièrement le cas aujourd’hui, alors que j’écris cette chronique sur l’absolutisme.

Pas celui des monarchies ou des dictatures, mais celui, bien plus subtil, qui s’installe dans nos interactions quotidiennes et repose sur la croyance en des principes absolus, sans nuances. L’absolutisme des opinions, tel que je l’entends ici, se manifeste par cette certitude inébranlable que l’on possède la vérité. Une posture qui mène nécessairement à la confrontation et à la division.

Nous vivons à une époque marquée par une polarisation grandissante, où les opinions se figent et les débats se transforment en affrontements stériles. Ces clivages créent des fissures dans le tissu social, car ils excluent le dialogue et la remise en question. Chacun se pose en détenteur légitime de la vérité, refusant de reconnaître la validité des points de vue opposés.

La vraie vie n’est pas que principes et idéologies. Notre existence est façonnée par nos expériences, mais les solutions à nos problèmes sont souvent techniques plutôt que morales. Il est facile de s’enfermer dans un rôle de victime ou de contestataire qui nous empêche d’accueillir des points de vue divergents et de vraiment contribuer au débat.

Il est crucial de faire une distinction entre les agents de changement et les victimes du changement. Il est toujours plus constructif de contribuer activement à un projet plus grand que soi que de subir passivement des circonstances extérieures.

Depuis que je travaille à Centraide, j’ai appris à voir le monde politique sous un angle différent. J’ai côtoyé des élus et des fonctionnaires des trois ordres de gouvernement. J’ai constaté qu’ils sont tous animés par une mission de service public. Leur tâche est immense et souvent ingrate, mais ils persévèrent malgré les critiques incessantes. Nos gouvernements, seuls, ne pourront trouver des solutions aux enjeux actuels. Heureusement, nous voyons de plus en plus la société civile s’impliquer dans la résolution d’enjeux sociaux : c’est rassurant et très inspirant.

Nos aspirations doivent dépasser nos désirs individuels pour s’aligner sur des objectifs collectifs. L’engagement personnel, que ce soit en temps, en argent ou en idées, doit servir à quelque chose de plus grand que notre propre satisfaction. C’est cette conviction qui nous pousse à nous dépasser et à contribuer au bien commun.

Une invitation

« Nous avons encore gagné un championnat du monde ! », s’exclamait souvent mon père, en regardant les nouvelles. Il se moquait ainsi de notre tendance à nous croire les meilleurs en tout.

À mes yeux, parmi les champions du vrai monde, on retrouve les gens qui travaillent dans le secteur communautaire. Ils affrontent chaque jour des défis énormes sans attendre de reconnaissance publique, et incarnent l’engagement personnel dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Leur travail mérite notre respect et notre soutien.

Pour relever les défis sociaux actuels, nous avons besoin de tout le monde. Chacun, chacune doit contribuer à sa façon. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester en retrait, de nous enfermer dans nos certitudes. Nous devons nous mettre à la tâche, ouvrir nos esprits et travailler ensemble.

Les travailleurs du milieu communautaire ne disent jamais non. Ils font de petits miracles tous les jours, sans tambour ni trompette. Leur engagement et leur persévérance devraient être des modèles pour nous tous, peu importe notre domaine d’activité.

Nous aussi, nous avons un rôle à jouer, une contribution à apporter. Et c’est en agissant de concert, en mettant de côté nos différences et en travaillant pour le bien commun, que nous pourrons surmonter les défis de notre époque et construire un avenir plus juste et équitable. Rejetons cet absolutisme des opinions qui nous divise. Ouvrons-nous au dialogue, à l’écoute et à la collaboration. C’est ensemble, en apprenant les uns des autres, que nous pourrons bâtir une société meilleure pour tous.

Alors, engageons-nous. À être des agents de changement, à écouter, à apprendre, à collaborer. Parce que c’est seulement ainsi que nous pourrons faire de notre société un endroit où chacun a sa place et où chacun peut contribuer à un avenir meilleur, collectivement.

Dans le cadre des festivités du 50e anniversaire de Centraide, des Journées portes ouvertes sont organisées par plus de 50 organismes communautaires de notre réseau. Je vous invite à les visiter, afin de constater en personne le travail de ces indispensables champions du vrai monde.

Consultez les activités des Journées portes ouvertes de Centraide Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue